Olivier contre le mercure
On est dépendant de la météo à 100 %. Qu’on ait les plus gros artistes au monde ou pas, la réussite d’une journée dépend de la météo. Les gens, quand ils voient qu’il va pleuvoir, ils se disent : « Bah, on ira la semaine prochaine, il y a un aussi gros artiste ». C’est vraiment, vraiment important pour nous.
J’ai absolument rien contre la météo. C’est juste qu’au Québec, on aime tellement ça la regarder et se faire croire qu’il va neiger 50 centimètres ou qu’il va pleuvoir pendant deux jours. Les gens prévoient leurs sorties en fonction de la météo, et comme c’est l’une des sciences les moins exactes sur la planète, ça m’étonne encore de voir du monde se fier à ça à 100 %.
Je vais te donner un exemple : l’année passée, quand David Guetta est venu au Beachclub, ils annonçaient de la pluie depuis deux semaines. Tsé, les prévisions à long terme, l’affaire la moins fiable au monde... Quatre-vingt-dix pour cent de risques de pluie, pis pas de la petite, là : 20 millimètres.
Le jeudi, ils annonçaient 100 % de risques de pluie pour le samedi. Comme de fait, le vendredi à 17 h, 0 % de risque de pluie pour le lendemain, et 30 degrés. J’ai perdu, je te dirais, 35 % en termes de billets vendus, parce que le monde s’était prévu quelque chose d’autre. J’ai eu des milliers de messages de personnes qui me disaient : « Avoir su qu’il mouillerait pas, je serais venu ».
On dirait, depuis un an et demi, qu’il y a une trâlée de monde sur les réseaux sociaux qui rit [des météorologues] et qui voit que c’est zéro fiable. À la fin de l’année passée, au Beachclub, les gens venaient quand même et me disaient qu’avant, ils ne seraient pas venus. On me disait : « L’an passé, je ne serais pas venu — mais tu nous as tellement vendu le fait que 90 % du temps, ils se trompent, qu’on s’est essayé... pis on s’est pas trompé. »
Non : avant, quand je travaillais dans nos épiceries familiales, je regardais jamais la météo. Ça m’a toujours fait chier d’annuler des activités à cause de la température.
Maintenant, je dors pas de l’été, parce que je fais juste regarder ça.
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TEXTE valérie duhaime
photo magali cancel