Portfolio  Sciences de la vie

Des millions pour tisser des ponts

S’il fut un temps où la commercialisation de la recherche était loin d’être une priorité des centres de recherche universitaires, on peut dire que la donne a changé. L’heure est aujourd’hui aux partenariats et à la recherche collaborative, comme le démontrent les quatre exemples que voici.

Science ouverte contre le parkinson

La plateforme de science ouverte de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal (Neuro) s’associe au Consortium de génomique structurelle (SGC) afin d’accélérer le développement de médicaments ciblant la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). « Malgré des années de tentatives, on ne dispose toujours pas d’un médicament pour traiter ces maladies parce qu’il est impossible de travailler avec les cellules du cerveau d’un patient », explique Edward Fon, professeur au Neuro. Pour pallier le problème, le Neuro transforme les cellules souches du sang en neurones spécialisés, puis les expose à différentes molécules. Le SGC fournira d’ailleurs une banque de composés à tester. On pourrait ainsi identifier des molécules susceptibles de se transformer en médicament.

Mieux cibler les cellules cancéreuses

L’entreprise montréalaise AbbVie s’associe aux laboratoires de Claude Perrault et de Pierre Thibault à l’IRIC afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et développer des anticorps spécifiques à certains types de cancer. « Les cellules cancéreuses expriment à leur surface des protéines qui les distinguent des autres, explique Steven Klein, vice-président au développement des affaires chez IRICoR, l’organisme de commercialisation de la recherche qui a scellé l’entente. Ce sont ces protéines qu’on souhaite cibler avec des anticorps. » AbbVie financera certaines activités de recherche de l’IRIC et aura la possibilité d’obtenir une licence de commercialisation des découvertes qui découleront de ce partenariat.

Livraison de protéines

Le consortium pharmaceutique CQDM octroie une enveloppe de 1,2 million de dollars à Feldan, une entreprise de biotechnologies installée à Québec. Les fonds serviront à tester le système de livraison de protéines qu’a développé l’entreprise. Ces essais seront réalisés en collaboration avec les entreprises pharmaceutiques partenaires du CQDM. La technologie de Feldan fait entrer les protéines et les anticorps à l’intérieur des cellules, offrant de multiples possibilités de traitements ciblés. « On s’intéresse entre autres à la livraison de protéines dans les yeux et dans le système pulmonaire », explique François-Thomas Michaud, président et cofondateur de Feldan. L’entreprise, qui compte 25 employés, entend commercialiser sa technologie sous forme de licence.

L’intelligence artificielle contre le cancer

Imagia a obtenu un prêt de 3 millions de dollars d’Investissement Québec par l’entremise du programme BioMed Propulsion. Cet investissement permettra à l’entreprise montréalaise d’accélérer le développement de sa plateforme Evidens, un écosystème collaboratif qui facilite le partage d’information entre cliniciens et experts de l’intelligence artificielle (IA). « Le problème actuel n’est pas de générer des données d’imagerie, de génétique ou de réponse au traitement, explique Alexandre Le Bouthillier, cofondateur d’Imagia. C’est plutôt de tirer toute l’information pertinente de ces données. » Pour y arriver, l’entreprise cherche à automatiser le traitement de ces données afin de les rendre intelligibles à ses algorithmes d’apprentissage. Imagia devrait gonfler son équipe à plus de 50 employés d’ici la fin de l’année.

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