Son baptême officiel aura lieu « au plus tard en juin 2019 », mais son nom, lui, est déjà bien arrêté : le nouveau pont s’appellera « Samuel-De Champlain », a confirmé à La Presse le ministre fédéral des Infrastructures et des Collectivités, François-Philippe Champagne.
L’ajout du prénom du fondateur de la ville de Québec au nom de la structure découle d’une grande consultation publique organisée par Ottawa en septembre dernier.
« Ça représente le désir des Québécois et Québécoises. Ça marque une distinction entre l’ancien et le nouveau pont. Et ça fait une belle démarcation, et ça rend les lettres de noblesse à quelqu’un qui a marqué l’histoire du Québec et du Canada », a affirmé le ministre Champagne, quelques minutes avant de se rendre lui-même sur le chantier pour y saluer les travailleurs.
Vers le raccordement final
Encore loin d’être terminé, le nouveau pont devait à l’origine être livré au plus tard en décembre 2018 et coûter environ 2,2 milliards. Or, les retards, provoqués par plusieurs imprévus, dont une grève des grutiers l’été dernier, ont forcé une révision de l’échéancier.
Le raccordement final (voir autre texte) sera fait au retour des vacances des Fêtes. Les travaux d’asphaltage et d’imperméabilisation devront quant à eux attendre au printemps à cause du froid.
« Je veux montrer aux Montréalais et Montréalaises que l’achèvement substantiel de la structure est complété. Les côtés nord et sud se rejoignent. »
— François-Philippe Champagne, ministre fédéral des Infrastructures et des Collectivités
« On s’était engagés à ce que cette partie soit terminée au plus tard le 21 décembre 2018. Et même s’il y a des éléments d’imperméabilisation et de pavage à finir, je pense que les gens sont d’accord pour qu’on prenne le temps de faire les choses comme il faut », dit le ministre.
L’impact des retards
Jusqu’à maintenant, Ottawa a toujours refusé de chiffrer l’impact des retards, qui ont forcé l’adoption d’un rythme accéléré de travail et l’embauche de quelque 400 ouvriers supplémentaires. Le contrat prévoit des amendes de 100 000 $ par jour pour les quatre premiers jours de retard, puis de 400 000 $ pour les jours suivants, jusqu’à concurrence de 150 millions.
« S’il y a des retards, il y a des conséquences. C’est pour ça qu’on a présentement des discussions commerciales avec le constructeur », lance M. Champagne.
« Je suis le défenseur des deniers publics, on va s’assurer que les termes du contrat sont respectés, mais dans l’ensemble, quand on considère qu’il a fallu 1600 travailleurs, quand on regarde la nature du design, les conditions climatiques dans lesquelles ça se déroule, on peut s’en féliciter. »
— François-Philippe Champagne
« Ma démarche aujourd’hui, c’est aussi de dire merci aux travailleurs. C’est un ouvrage iconique, qui plaît à l’œil et qui amène le meilleur des technologies chez nous. Pour ces travailleurs et travailleuses, c’est une grande source de fierté. Ils ont été présents jour et nuit, beau temps, mauvais temps. Et quand je regarde ce qu’on a réussi avec le génie québécois et les ouvriers, je pense qu’on peut se donner une tape dans le dos », répète le ministre.