Opinion

Stimuler la curiosité scientifique chez nos jeunes

Compte tenu de la vitesse à laquelle progressent les connaissances scientifiques et les innovations technologiques, nos jeunes évolueront demain dans une société qui risque d’être fort différente. Dans la mesure où ils auront acquis une riche culture scientifique, ils pourront suivre le rythme et s’approprier leur destin en jouant un rôle actif dans ce monde où la science devient omniprésente.

Le développement de la science et de la technologie, notamment du numérique et de l’intelligence artificielle, fait en sorte que beaucoup des emplois de l’avenir nécessiteront une main-d’œuvre hautement qualifiée et une formation scientifique. Qui plus est, c’est parmi les jeunes que se trouve la prochaine génération de chercheurs qui contribueront à apporter des solutions aux grands défis de société, comme les changements climatiques, le vieillissement de la population, les pandémies et la cybersécurité.

Que ce soit à titre professionnel ou en tant que citoyens, ils devront prendre des décisions éclairées sur ces questions à la lumière des données probantes issues de la recherche.

Il est donc important – et urgent ! – de stimuler l’intérêt des jeunes pour toutes les disciplines scientifiques, afin qu’ils puissent acquérir les habiletés requises pour s’adapter et contribuer à la société de demain. Et pour y arriver, nous devons miser sur l’éducation, qui est le socle de toute société du savoir.

Mettre la main à la pâte

À l’intérieur comme à l’extérieur du milieu éducatif, de nombreuses initiatives favorisent l’ouverture et la curiosité à l’égard des sciences et de la technologie, contribuant du même coup à la réussite scolaire. Certaines, comme les Expo-sciences, le Festival de robotique, l’École en réseau et le Défi OSEntreprendre, incitent les élèves de la province à réaliser en équipe des projets créatifs en suivant une démarche d’investigation ou de résolution de problème.

D’autres, comme le festival Eurêka  ! à Montréal et le 24 heures de science qui se tient dans toutes les régions du Québec, invitent toute la famille à participer à leurs activités d’animation qui permettent de rencontrer des chercheurs et de se livrer à des expériences scientifiques.

Plusieurs projets de science participative sont aussi ouverts aux jeunes qui peuvent, en recueillant des données ou en analysant des images, donner un réel coup de main aux chercheurs et faire progresser les travaux de ces derniers en astrophysique, en biologie ou autre. Et pour les jeunes du secondaire qui veulent vivre l’expérience de la recherche en laboratoire, il y a aussi les programmes Apprentis en biosciences du Centre INRS – Institut Armand-Frappier et Chercheur-e d’un jour du Centre hospitalier de l’Université Laval.

Des modèles inspirants

En rapprochant davantage les jeunes de ceux qui font de la recherche au quotidien, on pourra encore mieux favoriser l’éveil à la science et promouvoir les carrières à caractère scientifique. À la lumière de ces modèles, les jeunes constateront que ces emplois se trouvent dans tous les secteurs d’activité (histoire, sociologie, design, économie, santé, énergie…) et ils réaliseront qu’il n’est pas obligatoire d’avoir la bosse des mathématiques pour devenir un scientifique.

Inviter des chercheurs ou des étudiants au doctorat dans les écoles pour échanger sur les métiers de la recherche est certainement un moyen efficace de démystifier la science et de donner des modèles inspirants à nos jeunes. Les médias sociaux sont aussi un bon outil à utiliser pour présenter cette diversité de modèles dynamiques et rejoindre les jeunes.

L’esprit critique : la pierre angulaire

En cette période de surinformation, de fausses nouvelles et de faits alternatifs, il est indispensable de reconnaître l’information scientifique qui est crédible. Il est donc important de développer l’esprit critique des jeunes (et de toute la population  !) pour qu’ils sachent remettre l’information en question, qu’ils apprennent à distinguer un fait d’une opinion et qu’ils puissent reconnaître les études fiables et les sources dignes de confiance.

Dans cette optique, deux initiatives constituent des contributions uniques : le Détecteur de rumeurs, la première rubrique de vérification des faits sur la science en français,  et #30sec avant d’y croire, une formation offerte aux élèves du deuxième cycle des écoles secondaires pour contrer le phénomène des fausses nouvelles. Les revues Les Débrouillards et Curium, parmi d’autres, font aussi un travail remarquable pour stimuler la curiosité scientifique et l’esprit critique des jeunes.

Les idées originales pour stimuler l’intérêt des jeunes à l’égard de la science sont nombreuses et plusieurs des initiatives susmentionnées reçoivent l’appui des Fonds de recherche du Québec (FRQ), qui ont à cœur la promotion de la culture scientifique.

Mais les efforts ne doivent pas s’arrêter là ! Il faut accroître l’exposition des jeunes à la science et multiplier les passerelles entre leur univers et celui de la recherche. Il faut aussi mieux reconnaître l’engagement de nos chercheurs et de nos futurs chercheurs à communiquer leur passion, car cela constitue un apport précieux à l’éveil scientifique d’un plus grand nombre de jeunes. Pour les FRQ et pour mon bureau, ces jeunes représentent l’avenir scientifique du Québec et sont porteurs de son développement sur les plans économique et social.

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