Charles Dutoit, chef invité à Saint-Pétersbourg

Charles Dutoit sera chef d’orchestre invité à l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg à partir de 2019. Dutoit, chef d’orchestre réputé qui fait face depuis environ un an à une série d’allégations d’agressions sexuelles, dirigera le plus vieil orchestre philharmonique de Russie pour la première fois les 29 et 30 mai 2019. En décembre 2017, trois chanteuses d’opéra et une musicienne ont allégué que l’ancien directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) les avait agressées sexuellement de 1985 à 2010. Plusieurs orchestres ont mis fin à leur collaboration avec le maestro depuis ces révélations. L’OSM a aussi annoncé la tenue d’une enquête. Charles Dutoit rejette en bloc les allégations, qui n’ont pas été prouvées en cour. — La Presse canadienne

Chronique

Faits divers 2 : petits meurtres entre nudistes !

La deuxième saison de Faits divers à Radio-Canada, probablement la production la plus originale du petit écran québécois, s’annonce plus tragi-comique, délirante et flyée que la première.

En plus, l’auteure Joanne Arseneau a élagué les détails superflus et la ligne directrice de son intrigue se démarque clairement. Aussi, les personnages ne portent plus trois ou quatre surnoms, ce qui facilite la compréhension du récit.

Faits divers 2 navigue encore entre le burlesque et le dramatique, sans jamais rompre ce délicat équilibre. Le canevas de base de cette série policière à la Fargo ne bouge pas. Un premier meurtre secoue la couronne nord de Montréal et des bandits peu brillants – de même que des gens innocents dans tous les sens du terme – s’enlisent plus profond en essayant de le maquiller. C’est hallucinant (et fort rigolo) de voir autant de personnes s’enfoncer ou déraper aussi rapidement.

Le premier épisode, que Radio-Canada relaie ce soir à 21 h, s’ouvre avec l’assassinat par balle du neveu du parrain de la mafia montréalaise. 

Constance (Isabelle Blais) et son fidèle partenaire Jonas (Maxime Mailloux) enquêtent sur cet homicide, qui évoque un règlement de compte classique. Mais il y a un os dans le potage. Le principal témoin, Jimmy O’Connor (Alexandre Goyette), vit avec la sœur de Sylvain Lauzon (Patrick Hivon), l’ex-mari de Constance et père de ses trois enfants.

La famille Lauzon, que nous n’avions pratiquement pas vue dans le premier chapitre, occupe l’avant-scène dans Faits divers 2. Le père et chef de gang Maurice Lauzon (Roger Léger) brasse des affaires pas nettes, tandis que sa fille Rachelle (Rachel Graton), impulsive et instable, aspire à le remplacer.

Un contrat de construction pour une synagogue de la communauté hassidique de Boisbriand réunira les Italiens, les Lauzon et les limiers dans une affaire rocambolesque, qui nous conduira également dans un camp de nudistes exploité par Paulo (Luc Senay) et Francine (Chantal Baril). Ces deux-là sont formidables. Quel beau duo.

Chapeau, d’ailleurs, aux comédiens et comédiennes de tous âges qui ont accepté de se dévêtir devant la caméra du doué réalisateur Stéphane Lapointe. Chantal Baril, qui a longtemps incarné Roxanne dans Km/h à TVA, est étonnante.

Personne ne joue faux dans Faits divers. Guy Nadon, en grand-père alcoolique, est parfait. Rachel Graton nous fait tout de suite oublier sa Laurence des Simone. Alexandre Goyette, Isabelle Blais, Émile Proulx-Cloutier ou Patrick Hivon : ils sont tous bons.

Même si ça aide, pas besoin d’avoir vu la première saison pour embarquer dans cette nouvelle fournée d’épisodes de Faits divers. Ce qu’il faut savoir ? Un an s’est écoulé entre les deux éditions. La détective Constance habite maintenant avec son copain flic Fred Bérubé (Émile Proulx-Cloutier).

Plusieurs des policières enceintes ont accouché. Et l’enquêteur montréalais Antoine (Fred-Éric Salvail) distribue son mépris comme un livreur de Publisac : à tout le monde, sans discrimination.

Ah oui, un de mes préférés de la première année, le bizarre Yvan-Gilles Savard (Jean-Pierre Bergeron), revient derrière la caisse d’un commerce au cœur d’un petit trafic d’objets de camping.

C’est à ajouter à votre liste déjà longue, je sais.

La détenue qui pue

Le premier épisode de l’ultime saison d’Unité 9 de Radio-Canada vous abandonnera ce soir (20 h) sur un gros punch, qui concerne un personnage très apprécié des téléspectateurs. Son triste sort vous tirera assurément une larme (ou deux). Je n’en dévoilerai pas plus.

Comme les détenues de Lietteville ne reviendront pas pour une huitième saison l’an prochain, on sent que l’auteure Danielle Trottier passe à la vitesse supérieure pour boucler son téléroman carcéral. Plusieurs intrigues qui traînaient progressent enfin.

Une nouvelle détenue, que l’on a aperçue en arrière-plan l’an dernier, prend du galon. Elle s’appelle Solange Chrétien (jouée par Claire Jacques) et elle sent tellement mauvais qu’elle a été évincée de son unité. 

Si vous trouviez Henriette Boulier (Danielle Proulx) peu ragoûtante, attendez de constater comment vit cette Mme Chrétien au quotidien. Haut-le-cœur garantis tellement c’est dégueulasse.

À l’hôpital, il reste cinq semaines avant l’accouchement de Jeanne (Ève Landry), dont l’état d’esprit ne s’améliore pas. Elle s’enfonce, notre Jeanne. Suzanne (Céline Bonnier) croupit dans une prison provinciale en attendant, dans le dénuement le plus complet, son procès pour vol à la Parfumerie éternelle.

Boule de quille (Kathleen Fortin) se tient tranquille, tout comme Shandy (Catherine-Anne Toupin). Cet état de calme dans la cour ne durera certainement pas. Et dernier détail non négligeable : l’IPL Josée Tessier (Catherine Paquin-Béchard) porte maintenant le toupet.

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