Chronique

Un joli coup pour Montréal

Le nouveau Pavillon pour la paix du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) est un joli coup pour Montréal.

Non seulement il est magnifique, aérien et lumineux, mais encore il a été réalisé selon l’échéancier prévu et sans dépassements de coûts. Un exploit ? On est porté à le croire, oui, dans la ville des chantiers en retard qu’est Montréal.

Une autre preuve, comme si on en manquait : la Ville refait la rue Bishop, sur laquelle donne le nouveau pavillon, entre Sherbrooke et De Maisonneuve. À voir l’état du chantier, on devine que les travaux ne seront pas terminés à temps pour l’ouverture du pavillon au grand public, le 19 novembre.

Peu importe, le pavillon est prêt.

« On a devancé les travaux parce que je voulais que tout soit prêt pour le 375e de Montréal », m’a expliqué Nathalie Bondil, directrice générale du MBAM, qui travaille 18 heures par jour depuis des mois. « Je prendrai des vacances à Noël, on s’en fout ! »

Ce nouveau pavillon de quatre étages, « c’est de l’architecture qui fait du bien », dit-elle. « Aérien, délicat, féminin quelque part. »

Pas étonnant qu’il soit « féminin quelque part », il a été dessiné par une femme : Manon Asselin de l’Atelier TAG, petit cabinet montréalais d’une dizaine de personnes, qui a gagné le concours d’architecture lancé en 2012 avec Jodoin Lamarre Pratte.

Mme Asselin a imaginé un musée ouvert sur Montréal, « qui respire comme un poumon » et dans lequel on se promène comme dans un parc urbain.

C’est le cinquième pavillon du MBAM et le deuxième en cinq ans, après le pavillon Bourgie, inauguré en 2011. Mais c’est de loin le plus agréable.

Axé autour d’un escalier en chêne blanc, appelé par l’architecte « escalier-événement », il offre des vues vers le fleuve, la montagne et la ville. Et je ne vous parle même pas des œuvres aux murs.

Le rez-de-chaussée et le sous-sol sont consacrés à l’éducation et à l’art-thérapie : visites scolaires, ateliers, cafétéria. Les étages supérieurs abritent 800 œuvres d’art international, allant du Moyen Âge à l’époque moderne, dont 75 œuvres de la collection de maîtres anciens réunie par Michal et Renata Hornstein, morts trop tôt pour voir l’aboutissement de ce projet auquel ils ont donné leur nom.

J’ai pu jeter un coup d’œil dans une salle d’exposition par une porte entrouverte, mais le dévoilement des collections aura lieu vendredi. Les VIP seront reçus le 11 novembre, le grand public le 19 et les élèves le 21.

Combien cela a-t-il coûté ?

Vingt-cinq millions de dollars. Québec a fourni 20,5 millions et Ottawa, 1,5 million. Un don de 2 millions du mécène Michel de la Chenelière a permis de construire un étage de plus. Pour ce qui est du budget de fonctionnement (700 000 $ par année), il sera assuré grâce à un fonds constitué par Michal Hornstein et des partenaires privés.

Comme je vous le disais, la réalisation de ce cinquième pavillon est un joli coup pour Montréal, en grande partie grâce à Nathalie Bondil, une femme qui fait arriver les choses. Son mandat à la tête de l’institution vient d’être prolongé jusqu’en 2021. Depuis 2007, sous sa gouverne, la fréquentation du MBAM a doublé et le nombre de membres est passé de 42 000 à 107 000. Un signe clair que les Montréalais aiment leur musée.

Son prochain chantier ?

Ils sont nombreux, mais il y en a un qui pourrait être un autre bon coup pour Montréal, et c’est le raccordement du musée au métro Guy-Concordia. J’ai comme l’impression que ça va marcher.

Le MBAM en chiffres 

1 million Nombre de visiteurs par année

107 000 Nombre de membres

5 Nombre de pavillons

41 000 Nombre d’œuvres de la collection du musée

53 000 Superficie en mètres carrés de l’ensemble muséal

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