Le Canadien

Un match difficile au retour de la pause

Le retour au travail a été pénible pour les 12 équipes qui ont profité jusqu’ici de leur semaine de relâche.

Les entraîneurs de la LNH ont été nombreux à grogner au sujet de la semaine de relâche, cette nouveauté au calendrier cette saison. Et jusqu’ici, les chiffres justifient leur colère.

Le Canadien reprend officiellement le travail cet après-midi, avec un entraînement à 16 h, le tout premier dirigé par Claude Julien depuis son embauche. Et le nouvel entraîneur-chef devra relever un double défi : implanter sa structure rapidement, et s’assurer que ses joueurs seront dégourdis à temps pour le duel de samedi après-midi contre les Jets de Winnipeg.

Remarquez, certains joueurs tentent de prévenir plutôt que guérir. Max Pacioretty, Greg Pateryn, Nikita Nesterov et Alexander Radulov ont été aperçus à plusieurs reprises sur la patinoire de Brossard cette semaine, même si l’équipe n’a pas le droit de demander à ses joueurs de chausser les patins.

Les joueurs qui font preuve de zèle ont visiblement pris des notes. Le premier match au retour de la pause est effectivement pénible pour les 12 équipes qui ont profité de leur semaine de relâche jusqu’ici :

Fiche de 2-7-1*

18 buts marqués, 36 buts accordés

Deux équipes ont été blanchies (Ottawa et Calgary).

Six équipes ont perdu par trois buts ou plus (Calgary, Colorado, Edmonton, Floride, New Jersey et Philadelphie).

* Les deux équipes qui manquent au calcul sont les Rangers et les Maple Leafs, qui ont repris l’action après leur relâche en s’affrontant. Quelqu’un devait bien gagner… et ce fut Toronto.

Une solution

Le problème vient justement du fait que ces situations où les deux équipes en action reviennent de leur semaine de relâche sont rares. À titre d’exemple, les Jets, visiteurs demain au Centre Bell, arriveront à Montréal de Pittsburgh, là où ils ont joué hier. Ce sera leur troisième match cette semaine.

L’entraîneur-chef des Capitals de Washington, Barry Trotz, a déploré cette situation, lors de son passage à Montréal il y a deux semaines. Il a aussi proposé une solution.

« Dans un monde idéal, il faudrait que les Flyers, les Rangers, les Islanders et nous ayons la semaine de relâche en même temps, expliquait Trotz. Comme ça, tu reviens, tu peux jouer quatre matchs en six soirs contre ces équipes, mais au moins, les voyages sont courts et tu reviens au même niveau de jeu que tes adversaires. Ça éviterait les blessures et la fatigue. »

« Quand tu reviens de la semaine de relâche, tu devrais affronter une équipe qui revient de la sienne. Ton jeu n’est pas au même niveau après quelques jours de congé. »

— Barry Trotz, entraîneur-chef des Capitals de Washington

« On le sait, on a raté deux matchs de suite l’an passé en raison d’une tempête de neige. »

Trotz ne devait sans doute pas être enchanté de voir son équipe interrompue sur sa lancée. Les Capitals ont en effet remporté leurs six matchs avant la pause.

Congés trop collés

À Edmonton, on a vécu le problème différemment. Les Oilers ont, comme tout le monde, eu droit à la pause du match des Étoiles et ont repris l’action le 31 janvier. Six jours plus tard, ils retombaient en congé. Entre ces dates, on leur a coincé quatre matchs. Au retour, une raclée de 5-1 les attendait.

C’est encore pire chez les Panthers de la Floride, qui n’ont disputé que deux rencontres avant de repartir en vacances le 4 février ! Dans leur cas, le retour au boulot s’est traduit par une correction de 6-3.

« J’aimerais que les matchs soient mieux dispersés pendant la saison, qu’on ait plus de temps d’entraînement et qu’on obtienne du repos quand on en a réellement besoin, a souligné l’entraîneur-chef Todd McLellan, lors du passage des Oilers à Montréal. On revient de la pause du match des Étoiles et on n’a pas été capables de relancer la machine comme elle fonctionnait avant la pause. Je ne sais pas si c’est parce que les joueurs ont déjà la tête en vacances.

« Mais c’est une drôle de saison. Les joueurs le disent derrière les portes closes : tu joues plusieurs matchs en peu de temps et ensuite, tu vas à la plage. Ça ne tient pas la route. »

Le Canadien vivait une situation particulière avant de partir en pause, avec six défaites en sept matchs. Personne ne parlera ici d’un élan qui a été coupé. Mais ça n’enlève rien au défi qui attend l’équipe à son retour au travail.

Les paramètres de la semaine de relâche

La bye week, concept qui fait partie du calendrier de la NFL, s’est invitée dans le calendrier de la LNH cette saison. C’est une concession que l’Association des joueurs a obtenue en échange de son accord sur la formule actuelle du match des Étoiles, un tournoi à trois contre trois. La semaine de relâche dure donc cinq jours, pendant lesquels l’équipe ne peut pas demander aux joueurs de se présenter à l’aréna. Cependant, une équipe qui joue dès la sixième journée a le droit d’organiser un entraînement la cinquième journée, mais pas avant 16 h. C’est le cas du Canadien.

Le Canadien

Michel Therrien « quitte la tête haute »

Moins de 48 heures après avoir été mis à la porte par le Canadien de Montréal, Michel Therrien a affirmé, hier, avoir pu quitter son poste dans la fierté et avec le sentiment du travail accompli. C’est ce que l’ex-entraîneur-chef du CH a fait savoir dans un communiqué. « Je quitte la tête haute et je suis extrêmement fier du travail accompli au cours des cinq dernières années, a-t-il écrit hier. L’équipe en place peut aspirer aux grands honneurs, et je souhaite à mon collègue Claude Julien beaucoup de succès dans l’avenir. » Therrien, congédié mardi, en était à une cinquième saison à la barre de l’équipe depuis son embauche à l’été 2012.

« Le job d’entraîneur dans la LNH est un métier exigeant, gratifiant à plusieurs points de vue, mais qui peut aussi rapidement devenir ingrat. Quand une équipe connaît certaines difficultés, tout entraîneur en chef sait que son poste est en jeu. Je comprends et j’accepte cette réalité. »

— Richard Labbé, La Presse

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