Entrepreneuriat

Johanne Blouin lance une collection de tricots

La chanteuse Johanne Blouin se lance dans le tricot. Vraiment ? Oui, et c’est une véritable passionnée qu’on retrouve dans un restaurant de l’avenue Laurier, à Montréal, où elle nous parle de sa collection de jolis tricots haut de gamme, qu’elle a entièrement conçue et lancée officiellement la veille. Et certains de ses modèles ont des insertions de fourrure recyclée de la maison Harricana.

Elle qualifie sa collection de « rustique, urbaine et chic ». « Et c’est très féminin, fait avec de la laine douce qui vient des quatre coins du monde », précise-t-elle. Elle est encore très fébrile et excitée à la fois. « Ce n’est pas comme en musique, lors d’un lancement de disque, où je suis sur scène, je chante et je vois la réaction des gens. C’est complètement différent. Hier, ce sont mes tricots qui ont parlé pour moi ! Comme dans les vrais défilés, à la fin, je suis sortie avec mes mannequins ! J’ai fait mon tour de piste ! Il y avait ma fille Élizabeth Blouin-Brathwaite qui a défilé, tout comme Geneviève Borne, et Caroline Néron qui est venue m’encourager en tant qu’amie et qui m’a même commandé un tricot ! », raconte-t-elle, ravie, en montrant fièrement les quelques pulls et accessoires qu’elle a apportés.

Johanne Blouin tricote depuis toujours. « J’adore ça et je profite de ce moment pour regarder des séries télé en même temps ! », confie-t-elle. « Le tricot, c’est un passe-temps très agréable puisque comme la peinture ou la cuisine, c’est quelque chose de créatif. » En véritable passionnée de mode, elle aime suivre les tendances et fréquente de nombreux sites internet de mode, car pour elle, les vêtements sont une façon d’exprimer sa personnalité. À force de créer et de tricoter ses propres pulls, une collection entière s’est dessinée petit à petit dans sa tête. « Au bout d’un moment, je me suis aperçue qu’il y avait une unité, un style, une allure, et j’ai demandé conseil à Jean Airoldi. Il m’a dit de faire quelque chose d’exclusif, tricoté à la main, pièce par pièce, dans la grande tradition du tricot. Puis, je suis allée voir Mariouche Gagné, designer et propriétaire-fondatrice de Harricana, car j’étais cliente de sa boutique. Pour moi, elle est un modèle et un exemple à suivre. Je voulais son avis. »

Mariouche Gagné a eu un vrai coup de foudre pour les tricots de Johanne Blouin. « Ils sont splendides et il faut se rendre compte que tricoter des chandails comme ceux-là, c’est très long ! J’ai eu envie d’ajouter de la fourrure, et je suis ravie de cette collaboration », explique la créatrice. Elle ne connaissait pas personnellement Johanne Blouin. « Je n’avais pas d’attente, c’est une personnalité connue et j’ai été vraiment agréablement surprise, car ses tricots sont des pièces très luxueuses. Tout est raffiné : la maille, les coupes, le style... Elle fait tout elle-même et on voit qu’elle a une éducation et une culture mode très poussées, mêlées à du rock. C’est franchement réussi », affirme Mariouche Gagné.

HAUT DE GAMME

Ses pulls, qui sont de véritables créations, se vendent à partir de 1200 $… Il faut dire que tous les tricots sont faits sur mesure à la demande des clientes, entièrement tricotés à la main avec amour au Québec par les meilleures tricoteuses sous la direction de Sveltlana Kudrevich, réputée pour être une des meilleures tricoteuses du monde.

« On s’offre ce beau chandail comme on achète un bijou ou un tableau. C’est une création exclusive, et ce tricot va vous durer toute la vie. C’est un luxe et un investissement. »

— Johanne Blouin

« On prend les mesures des clientes, on peut adapter certains modèles à la demande et selon mes recommandations. Les insertions de fourrure recyclée de renard, de coyote, de vison ou de léopard sont faites chez Harricana. Il faut compter entre deux et trois mois pour avoir son pull », explique Johanne Blouin, qui précise que c’est elle qui a tricoté tous les échantillons !

QUELLE EST LA CLIENTÈLE ?

Mariouche Gagné, qui est dans le métier depuis 21 ans, estime que tout le monde peut se payer ce genre de tricot et qu’il faut changer sa façon de consommer. « Il faut arrêter d’acheter 48 vêtements par année [moyenne nord-américaine, dit-elle] à 50 $ ou 60 $ et acheter 3 ou 4 beaux morceaux de qualité qui vont durer très longtemps. De cette façon, on n’est pas obligé de refaire sa garde-robe chaque année parce que tout est complètement défraîchi, car de mauvaise qualité. Même si tu ne gagnes pas un énorme salaire, tu peux te l’offrir, et c’est un produit 100 % québécois. Les gens ont compris l’importance de consommer localement pour l’alimentation, mais pas encore pour les vêtements ! Ça va venir », pense Mariouche Gagné.

Johanne Blouin est très optimiste. Elle a déjà sa collection de 2016 et la tête pleine de projets.

Les tricots se trouvent à la boutique Harricana jusqu’au 15 septembre, au 3000, rue Saint-Antoine Ouest. Téléphone : 514 287-6517

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