Chronique  Agressions à Cologne

Danser sur un volcan

Les agressions commises en Europe par des milliers de migrants durant la nuit du jour de l’An se sont répercutées comme autant de bombes à retardement, confirmant les pires craintes de ceux qui redoutaient que des éléments criminels ne s’infiltrent parmi les migrants qui déferlent sur le sol européen au nom du droit d’asile.

On en connaît davantage aujourd’hui, maintenant que l’insistance des médias est venue à bout du mutisme suspect des autorités. Ce n’est pas seulement en Allemagne que des exactions ont eu lieu. Helsinki et même Stockholm, connue pour son accueil généreux des réfugiés, ont été le théâtre de violences analogues, apparemment commises notamment par des ressortissants irakiens.

À Cologne, 516 plaintes ont été portées, dont 40 % pour des agressions sexuelles et même des vols qualifiés. À Hambourg, la police a reçu 133 plaintes. Des événements semblables se sont produits à Munich, Francfort et Berlin.

Pour le ministre de la Justice allemand, de tels mouvements de foule à Cologne ont certainement été planifiés et coordonnés. Mais dans quel but ? C’est moins clair, car on ne voit pas ce que ces migrants avaient à gagner en provoquant ainsi leurs sociétés d’accueil. Les effets de la bière chez des hommes non habitués à l’alcool n’expliquent pas tout, la répression sexuelle non plus.

Ce qui est clair en tout cas, c’est que l’Allemagne, malgré sa légendaire efficacité, est incapable de contrôler les 1,1 million de demandeurs d’asile auxquels la chancelière Angela Merkel a imprudemment ouvert la porte en 2015, confirmant le vieil adage qui veut que le mieux soit l’ennemi du bien.

Les attaques de Cologne auraient été surtout le fait de Marocains et d’Algériens, qui viennent de pays qui ne sont pas en guerre et auraient été renvoyés chez eux… si leur dossier avait été étudié, et si l’Allemagne avait eu les moyens de faire le tri entre les vrais et les faux réfugiés.

Comme le pays n’était manifestement pas prêt à traiter sérieusement les demandes d’asile présentées par d’incessantes cohortes de marcheurs, la prudence élémentaire aurait été de limiter l’afflux.

Rebondissement inquiétant, l’homme armé qui a tenté de faire irruption dans le commissariat de police de Barbès, à Paris, le 7 janvier dernier, en criant « Allah Akbar ! » et sur qui l’on a trouvé des documents affichant son appartenance au groupe armé État islamique (EI), avait habité un refuge pour demandeurs d’asile à Recklinghausen, près de Cologne… où il aurait peint le symbole de l’EI sur des murs.

Pire, ce Tarek Belgacem, outre qu’il était tunisien (donc non qualifié comme demandeur d’asile), vivait en Allemagne depuis 2011 ! Bien qu’il ait déjà été condamné pour des délits criminels, il avait pu déposer des demandes d’asile dans plusieurs endroits…

La chancelière Merkel aura beau sévir contre les auteurs des exactions de la Saint-Sylvestre, qui seront expulsés instantanément même s’ils sont condamnés à des peines avec sursis, elle n’a pas fini de souffrir des retombées politiques de ses excès de zèle. Sa cote de popularité est passée de 75 % à 58 % depuis avril.

Et c’est sans compter l’extrême droite de PEGIDA, qui se nourrit goulument de ces événements.

L’Allemagne danse sur un volcan : pendant que de nouveaux migrants affluent au rythme de 3000 par jour, dans des villages comme Sumte (100 habitants), on a entassé près d’un millier de migrants dans des locaux laissés vides par la délocalisation d’une usine : dix fois plus de migrants que d’habitants !

D’autres migrants, la majorité, se retrouvent en bandes désorganisées dans des villes, sans encadrement. À en juger par le cas de Belgacem, les dirigeants des refuges pour demandeurs d’asile semblent incapables de détecter les sympathisants de l’EI parmi leur clientèle.

Tout cela augure très mal de l’avenir.

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