renégociation de l’alena

« On n’a pas besoin de s’en faire avec le Canada », dit Trump

La transcription d’une conversation téléphonique que le président des États-Unis aurait eue avec son homologue mexicain en janvier contient des commentaires positifs sur le commerce avec le Canada.

Le Washington Post a obtenu cette transcription d’une conversation téléphonique entre Donald Trump et Enrique Peña Nieto au moment où le président américain s’installait à la Maison-Blanche.

Les relations commerciales des États-Unis avec le Mexique étaient à ce moment au plus mal, alors que M. Trump proposait de construire un mur entre les deux pays – et d’en refiler la facture aux Mexicains. Le président Peña Nieto avait même annulé sa visite officielle de courtoisie à Washington.

Le mur de la discorde

Selon la transcription, le président Trump rappelle à son homologue au cours de cette conversation qu’il a pu attirer d’immenses foules lors de sa campagne et qu’il a promis aux électeurs américains que les Mexicains paieraient la note pour l’érection du mur. Il demande même à M. Peña Nieto de ne pas le contredire publiquement sur cette promesse.

Le président Peña Nieto tente de ramener M. Trump à de meilleurs sentiments et à des discussions plus positives, en invitant le président américain à renégocier avec ses deux partenaires l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Selon la transcription obtenue par le Washington Post, M. Trump rétorque alors que le problème ne vient pas du Canada, avec qui les relations commerciales sont justes – il ne veut même pas en discuter avec son voisin du nord, dit-il.

« Ne vous en faites pas pour le Canada, n’y pensez même pas. C’est un dossier distinct, ils sont très bien, et nous entretenons des relations très justes avec le Canada. Beaucoup plus équilibrées et équitables. On n’a pas besoin de s’en faire avec le Canada – on n’y pense même pas, d’ailleurs. »

— Donald Trump, dans une conversation téléphonique avec le président du Mexique, Enrique Peña Nieto

Cet état d’esprit du président Trump à l’aube de son mandat à la Maison-Blanche était toujours présent quelques jours plus tard lorsque le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu à Washington. Depuis ce temps, le ton adopté par M. Trump pour parler du Canada a évolué en montagnes russes, au gré des auditoires. Il a ainsi soutenu devant des agriculteurs du Wisconsin, en avril, que le Canada avait été un partenaire « injuste » dans le secteur des produits laitiers.

La renégociation de l’ALENA devrait s’amorcer le mercredi 16 août à Washington. Les négociateurs américains arriveront à la table avec une liste d’objectifs qui reprend les revendications traditionnelles des États-Unis en matière de commerce avec le Canada – quelque part entre les extrêmes de la rhétorique en dents de scie adoptée par le président Trump.

Les Américains souhaitent depuis longtemps un accès accru aux secteurs du lait, du vin, des télécommunications et des institutions financières, un resserrement des règles entourant les brevets pharmaceutiques et une réduction des taxes à l’importation sur le commerce en ligne, notamment. L’administration Trump aimerait aussi discuter des règles sur les pièces d’autos et sur le mécanisme de règlement des litiges commerciaux entre les partenaires.

Renégociation de l’ALENA

« Ce ne sera pas une négociation standard », prédit Bachand

Négociateur en chef pour le Québec dans le dossier de la renégociation de l’ALENA, Raymond Bachand n’a pas été étonné des propos tenus par Donald Trump en janvier sur le Canada, mais rappelle que des « moments difficiles » sont à prévoir. « Je ne suis pas surpris de cette déclaration, mais il ne faut pas oublier que ce ne sera pas une négociation standard. Il y aura des commentaires, des sautes d’humeur auxquels il ne faudra pas réagir. Il va y avoir des moments difficiles », a-t-il indiqué à La Presse. M. Bachand et le Québec ne seront pas à la table de négociation, mais l’ex-ministre des Finances assure qu’Ottawa « travaille intimement » avec les provinces et que la préparation à cette négociation « est conjointe ».

— Philippe Boisvert, La Presse

De vifs échanges avec le premier ministre de l’australie

Le Washington Post a également publié la retranscription intégrale d’un appel, le lendemain, qui s’est envenimé entre M. Trump et le premier ministre de l’Australie Malcolm Turnbull. Après avoir mené une campagne fermement anti-immigration, le président exprime son mécontentement concernant un accord conclu par l’administration Obama par lequel les États-Unis s’étaient engagés à accueillir des réfugiés retenus dans des centres de détention en Australie.

« Ça va me tuer. Je suis le meilleur au monde à vouloir empêcher les gens d’entrer dans le pays, et maintenant j’accepte d’accueillir 2000 personnes. »

Réplique de Turnbull : « Il n’y a rien de plus important dans les affaires et en politique que le fait qu’un accord est un accord. Vous pouvez à coup sûr dire que ce n’est pas un accord que vous auriez conclu, mais vous allez le respecter. »

« J’en ai plus qu’assez, lâche M. Trump, après de vifs échanges. J’ai passé des appels comme ça toute la journée et c’est le plus déplaisant de la journée. »

« [Vladimir] Poutine a été un appel plaisant », poursuit-il, au sujet de son échange avec le président de Russie. « C’est ridicule. »

Cette publication inhabituelle de conversations présidentielles intervient la veille, selon des médias, d’une conférence de presse du ministre procureur général Jeff Sessions sur la façon d’endiguer les fuites d’information concernant l’administration Trump. — La Presse canadienne

États-Unis

Mueller constitue un grand jury à Washington 

Le procureur spécial Robert Mueller a constitué un grand jury à Washington dans le cadre de l’enquête sur les liens entre l’organisation électorale du président Donald Trump et la Russie, selon une source bien au fait du dossier. Les grands jurys sont couramment utilisés pour assigner des témoins et des dossiers, bien qu’ils ne laissent pas croire que des accusations criminelles soient imminentes. Il n’a pas été possible de savoir si le grand jury de Washington était lié au travail de celui d’Alexandria, en Virginie, ou comment il allait être impliqué. Le jury constitué en Virginie a été utilisé pour recueillir des informations sur Michael Flynn, l’ancien conseiller de la sécurité nationale de M. Trump.

— Associated Press 

États-Unis 

L’Iran critique les sanctions américaines

Le guide suprême de l’Iran a critiqué hier les nouvelles sanctions américaines contre Téhéran, approuvées la veille par le président Donald Trump, et il a assuré que son pays allait poursuivre son programme de missiles malgré la pression internationale. Dans une lettre envoyée au Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis et trois alliés occidentaux ont qualifié le plus récent lancement iranien d’une fusée porteuse de satellite d’étape menaçante. De son côté, le président du Parlement iranien, Ali Larijani, a annoncé que Téhéran s’était officiellement plaint au Conseil de sécurité des Nations unies au sujet des dernières sanctions américaines.— Associated Press

États-Unis

« Nos relations avec la Russie sont à un creux historique et très dangereux. Vous pouvez dire merci au Congrès, ces mêmes gens qui s’avèrent incapables de nous donner une couverture maladie. »

— Le président Donald Trump, dans un tweet publié hier. Soucieux de renouer avec Moscou, surtout à un moment où il peine à contrer la menace nucléaire nord-coréenne, l’exécutif américain n’avait pas caché ses réserves face à l’offensive antirusse du Congrès. (AFP)

États-Unis

Kelly Knight Craft confirmée à titre d’ambassadrice au Canada

Le Sénat des États-Unis a confirmé la nomination de Kelly Knight Craft à titre d’ambassadrice au Canada. La confirmation a été annoncée hier par Mitch McConnell, chef républicain au Sénat. Lors d’une brève audience devant le Congrès, Mme Knight Craft a notamment été questionnée sur la promotion des exportations des États-Unis vers le Canada et elle a mentionné les secteurs du bois d’œuvre, des produits laitiers et de la volaille comme étant prioritaires. Cette nomination permettra à Mme Knight Craft de commencer son travail à un moment charnière dans les relations entre le Canada et les États-Unis. Les deux pays et le Mexique négocieront le 16 août une mise à jour de l’Accord de libre-échange nord-américain. — La Presse canadienne

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