Véhicules autonomes

Multiplier le covoiturage par 120

La création de véritables parcs de véhicules autonomes partagés dans les grands centres urbains pourrait diminuer fortement la congestion, la pollution automobile, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’utilisation de la voiture en solo dans les déplacements aux heures de pointe. Mais pour obtenir ces résultats, les pouvoirs publics devront introduire plusieurs mesures qui, aujourd’hui, pourraient sembler « radicales ».

L’Union internationale des transports publics (UITP) a dressé une sorte de feuille de route pour faire passer de 0,5 à 60 % la part des déplacements quotidiens en covoiturage et en autopartage. Les autorités publiques auront-elles ce courage ? Et comment y arriver ?

Avec l’avènement et la disponibilité commerciale des véhicules autonomes : 

1. Limiter l’usage de la voiture solo en imposant des péages routiers qui avantagent les véhicules partagés, des restrictions sur le stationnement urbain et des zones réservées au covoiturage.

2. Interdire la circulation à vide des véhicules autonomes privés.

3. Remettre en valeur les terrains actuellement réservés aux stationnements.

4. Intégrer l’aménagement urbain et la planification des déplacements.

5. Prévenir l’étalement urbain et revoir l’aménagement du territoire en fonction des navettes partagées autonomes.

6. Créer un marché ouvert et compétitif pour l’établissement de parcs de véhicules partagés.

7. Créer une plateforme des services de mobilité facile d’utilisation pour le grand public et contraindre tous les fournisseurs de services à s’y joindre.

8. Assurer le partage des données et l’interconnexion entre les divers services de mobilité privés et publics.

9. Évaluer tous les niveaux de service de transport en fonction des gains potentiels de mobilité et assurer que ces services contribuent à l’amélioration de la qualité de vie dans les milieux desservis.

10. Faire la promotion de l’autopartage et du covoiturage par la sensibilisation et par des avantages ou des incitatifs fiscaux.

De plus, dès que les véhicules autonomes auront démontré qu’ils sont sécuritaires, et dans la période de transition vers leur viabilité commerciale (fabrication de masse, baisse des prix, etc.), mettre en place le plus rapidement possible des mesures d’intégration de ces véhicules à la circulation et des incitatifs à leur utilisation : 

1. Permettre l’utilisation de véhicules autonomes partagés sur le domaine public, au moins à titre expérimental, pour évaluer leur impact sur la mobilité et déterminer la meilleure façon de les intégrer à la planification des transports.

2. Permettre aux sociétés de transport publiques et aux exploitants de parcs privés de véhicules autonomes de tester les solutions d’intégration à l’offre de transports publics.

3. Élargir les pouvoirs et expertises des organismes publics de transport à tous les types de services de mobilité.

4. Soutenir la recherche pour cerner les perceptions du public envers les véhicules autonomes et cimenter la confiance des utilisateurs envers cette technologie.

5. Évaluer les conséquences de l’introduction des véhicules autonomes sur certains secteurs d’emplois (taxis, chauffeurs d’autobus) qui pourraient être carrément appelés à disparaître, et préparer la transition et la formation vers de nouveaux types d’emplois.

6. Favoriser une plus grande synergie entre les sociétés et les autorités de transports publics et les acteurs privés de la mobilité.

7. Le développement prend du temps : enclencher immédiatement la transition, car le futur s’en vient.

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