Alex Harvey

Première impression favorable du parcours olympique

Alex Harvey repoussait le moment de se mettre au lit tard hier soir. Arrivé à PyeongChang la veille, il cherchait à avoir la nuit la plus normale possible, compte tenu du décalage de 13 heures avec son horloge biologique. Une conversation avec un journaliste à Montréal ferait l’affaire.

Deux jours après sa deuxième place aux finales de la Coupe du monde de Québec, point d’exclamation à la saison la plus productive de sa carrière, Harvey s’est envolé mardi pour la Corée du Sud avec ses entraîneurs Louis Bouchard et Ivan Babikov et une représentante du Comité olympique canadien (COC). But de la visite de trois jours : se familiariser une première fois avec les installations olympiques.

Le champion mondial est parti avec un sac de skis sans savoir s’il l’ouvrirait. Heureuse surprise, une couche de neige (artificielle) recouvrait l’entièreté des parcours du centre de ski de fond d’Alpensia. En compagnie du chef des compétitions coréen, hier matin, le trio canadien a donc pu reconnaître toutes les pistes où se dérouleront les épreuves des Jeux olympiques de PyeongChang, en février.

« C’est un parcours tout à aire ouverte parce qu’il est tracé sur un terrain de golf, a noté Harvey. C’est vraiment cool parce que d’un point de vue un peu surélevé, tu peux presque le voir au complet. Le stade est très grand, comme à Sotchi et à Vancouver. »

Sans être le plus exigeant sur le plan physique, le parcours est tout en relief avec de nombreux virages. Le skieur de Saint-Ferréol croit que sa configuration conviendra bien à son style.

« Le finish est vraiment long, a-t-il noté. Tu traverses le stade au complet dans un sens, tu tournes et tu reviens. Il y a donc beaucoup de plat avant l’arrivée. Le finish est au moins deux fois et demie plus long que celui [des Mondiaux] de Lahti. » 

« Pour les courses de distance, je suis normalement capable de remonter un ou deux gars dans la dernière ligne droite. Des gars de distance, comme [Martin Johnsrud] Sundby ou [Dario] Cologna. Ça devrait être bon pour moi. »

— Alex Harvey

Cet enchaînement final avait souri à son coéquipier Len Valjas lors de la Coupe du monde préolympique en février. Comme plusieurs favoris, Harvey n’y avait pas participé pour se préserver en vue des Championnats du monde.

« Voir le parcours à la télé, c’est une chose, mais il y a des choses que je voulais savoir. La technique que tu utilises dans certaines montées, par exemple. Ça donne une idée de ce qu’on peut travailler, quel genre de scénario on peut mettre en place dans des courses d’entraînement. »

Village des athlètes

Avec Marie-Andrée Lessard, ancienne athlète olympique en volleyball de plage qui travaille maintenant pour le COC, Harvey a aussi visité le village des athlètes, encore en construction. Il a appris qu’il logerait au même endroit que la majorité de ses collègues canadiens, contrairement à Vancouver et à Sotchi, où les fondeurs étaient excentrés.

La proximité du village avec le site de ski de fond est aussi un avantage : « S’il y a un bouchon de circulation, on y va en courant et ça nous prend sept minutes. »

Pour sa première visite en Asie, l’athlète de 28 ans a surtout été frappé par la densité de population. Le trajet en auto de l’aéroport international d’Incheon, en banlieue de Séoul, à son hôtel à la montagne, à l’extrême est, lui a donné « l’impression de traverser une seule ville géante ». « Sur une autoroute à quatre voies, tu es comme dans le centre-ville de Toronto pendant deux heures et demie… »

Après la visite d’un temple ce matin, Harvey se rendra sur la côte à Gangneung, où auront lieu les compétitions de patinage et le tournoi de hockey. Les skis resteront dans le sac, mais il prévoit quelques sorties de fin de saison à son retour au Mont-Sainte-Anne, la semaine prochaine.

Six épreuves ?

Alex Harvey n’écarte pas l’idée de participer à toutes les épreuves aux Jeux olympiques de PyeongChang. « Si j’arrive en forme aux Jeux, je n’ai pas trop d’inquiétude que je vais être capable de faire six courses en 14 jours », a évalué celui qui en a fait cinq aux Mondiaux de Lahti. Ses principales cibles : le 15 km individuel en style libre, où il a obtenu trois podiums en Coupe du monde cet hiver, et le skiathlon de 30 km. Le 50 km ? Il sera disputé en classique plutôt qu’en pas de patin, comme à Lahti. « J’y crois quand même, mais je ne cacherai pas que ce n’est pas ma meilleure chance », a admis le nouveau champion mondial sur la distance.

Rebelote avec les Norvégiens

En festoyant avec les Norvégiens, tard dimanche soir dans un bar de la Grande Allée, Harvey a reçu la confirmation que ceux-ci souhaitaient le retour des Canadiens avec eux sur le Stelvio, en Italie, l’été prochain. « Ma seule crainte, c’était que les médias fassent passer ça comme si les Norvégiens aidaient les Canadiens, qui gagnent le 50 km alors qu’eux n’ont pas été sur le podium. Mais ça n’a pas “spinné” comme ça. » Les fondeurs des deux pays devraient donc se retrouver pour deux séances de trois jours sur le glacier en août.

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