Déprise agricole

Des soucis et des hommes

Cinq expériences qui illustrent les défis de l’agriculture dans une municipalité rurale comme Bolton-Ouest, où les terres sont pauvres et le climat est froid.

Marc Lepage, 40 ans, directeur des ventes, équipements miniers, Hewitt

Clément Lepage, 70 ans, agriculteur

Marc Lepage rêve tout haut de cultiver des légumes biologiques. Son père a dû cumuler les métiers pour faire vivre sa famille : il faisait les foins pour les agriculteurs du coin, conduisait l’autobus scolaire, vendait des fournaises, transportait du bran de scie et du fumier de canard, entretenait les chemins l’hiver. « Si je n’avais pas travaillé en dehors de ma terre, je n’aurais pas été capable de vivre ici », dit Clément Lepage. Son expérience teinte fortement son opinion sur la faisabilité des projets de son fils. « Bonne chance ! S’il lâche sa job, il va crever de faim », dit-il.

Bruce Smith, 68 ans, agronome

Quand il n’est pas en mission quelque part en Afrique, Bruce Smith gère sa ferme du chemin Argyll. Cette année, il y accueille des moutons et des vaches de boucherie. Son voisin Philip O’Brien et lui ont tenté de convaincre trois autres propriétaires des environs de mettre leurs terres en commun pour dégager des économies d’échelle. Sans succès. « Pour l’instant, on est riches en terres, mais on est pauvres en revenus », dit-il.

Philip O’Brien, 74 ans, promoteur immobilier

Le problème des municipalités comme Bolton-Ouest, c’est que la taille des lots – souvent 200 acres – les rend absolument inaccessibles, sauf aux plus riches, estime Philip O’Brien. Dans ses rêves, la Commission de protection du territoire agricole permettrait le morcellement de certains de ces lots en quatre ou cinq parties, dont l’une serait réservée à un jeune agriculteur. La CPTAQ est traditionnellement hostile à ce genre de manœuvres. « On ne pourrait évidemment pas faire ça dans une région avec des terres riches comme Saint-Hyacinthe. Mais ce n’est pas ce qu’on a ici », plaide M. O’Brien.

Marc Bélanger, 53 ans, agriculteur

« L’an passé, je suis mort pendant 35 secondes. » Une crise cardiaque foudroyante et la perte du financement de son programme de zoothérapie pour jeunes autistes ont incité Marc Bélanger à se départir de ses brebis et agneaux. « C’est une libération, mais ce n’est pas sans questionnement sur ce qui va arriver à mes pâturages et ma grange », dit-il. Il veut se lancer dans l’ail bio. Mais la terre est dure à travailler : juste avec les excavations faites pour sa grange et sa maison, il a pu ériger une clôture de pierres haute et profonde de 3 pieds… et longue de 500 pieds.

Jacques Drolet, conseiller municipal

Retraité du milieu bancaire, Jacques Drolet siège au conseil municipal de Bolton-Ouest depuis deux ans. Il s’est installé il y a un quart de siècle à la limite nord de la municipalité, près de l’autoroute des Cantons-de-l’Est. Il a planté 20 000 arbres, dont plus de 10 000 chênes rouges, une manière de donner une valeur supplémentaire à sa terre d’une centaine d’acres. « Bolton-Ouest, c’est beau petit joyau des Cantons-de-l’Est, dit-il. Les gens ne veulent pas de gros développement à la Bromont ou Sutton. »

Déprise agricole

MARC BÉLANGER 53 ans, agriculteur

« L’an passé, je suis mort pendant 35 secondes. » Une crise cardiaque foudroyante et la perte du financement de son programme de zoothérapie pour jeunes autistes ont incité Marc Bélanger à se départir de ses brebis et agneaux. « C’est une libération, mais ce n’est pas sans questionnement sur ce qui va arriver à mes pâturages et ma grange », dit-il. Il veut se lancer dans l’ail bio. Mais la terre est dure à travailler : juste avec les excavations faites pour sa grange et sa maison, il a pu ériger une clôture de pierres haute et profonde de 3 pieds… et longue de 500 pieds.

Déprise agricole

JACQUES DROLET conseiller municipal

Retraité du milieu bancaire, Jacques Drolet siège au conseil municipal de Bolton-Ouest depuis deux ans. Il s’est installé il y a un quart de siècle à la limite nord de la municipalité, près de l’autoroute des Cantons-de-l’Est. Il a planté 20 000 arbres, dont plus de 10 000 chênes rouges, une manière de donner une valeur supplémentaire à sa terre d’une centaine d’acres. « Bolton-Ouest, c’est un beau petit joyau des Cantons-de-l’Est, dit-il. Les gens ne veulent pas de gros développement à la Bromont ou Sutton. »

Déprise agricole

PHILIP O’BRIEN 74 ans, promoteur immobilier

Le problème des municipalités comme Bolton-Ouest, c’est que la taille des lots – souvent 200 acres – les rend absolument inaccessibles, sauf aux plus riches, estime Philip O’Brien. Dans ses rêves, la Commission de protection du territoire agricole permettrait le morcellement de certains de ces lots en quatre ou cinq parties, dont l’une serait réservée à un jeune agriculteur. La CPTAQ est traditionnellement hostile à ce genre de manœuvres. « On ne pourrait évidemment pas faire ça dans une région avec des terres riches comme Saint-Hyacinthe. Mais ce n’est pas ce qu’on a ici », plaide M. O’Brien.

Déprise agricole

MARC LEPAGE 40 ans, directeur des ventes, équipements miniers, Hewitt

Marc Lepage rêve tout haut de cultiver des légumes biologiques. Son père a dû cumuler les métiers pour faire vivre sa famille : il faisait les foins pour les agriculteurs du coin, conduisait l’autobus scolaire, vendait des fournaises, transportait du bran de scie et du fumier de canard, entretenait les chemins l’hiver. « Si je n’avais pas travaillé en dehors de ma terre, je n’aurais pas été capable de vivre ici », dit Clément Lepage. Son expérience teinte fortement son opinion sur la faisabilité des projets de son fils. « Bonne chance ! S’il lâche sa job, il va crever de faim », dit-il.

Déprise agricole

BRUCE SMITH 68 ans, agronome

Quand il n’est pas en mission quelque part en Afrique, Bruce Smith gère sa ferme du chemin Argyll. Cette année, il y accueille des moutons et des vaches de boucherie. Son voisin Philip O’Brien et lui ont tenté de convaincre trois autres propriétaires des environs de mettre leurs terres en commun pour dégager des économies d’échelle. Sans succès. « Pour l’instant, on est riches en terres, mais on est pauvres en revenus », dit-il.

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