Inondations

Ahuntsic

Caféine (en nanogrammes par litre) : 483 ng/L*
Seuil pour interdire la baignade : 400 ng/L
Noréthindrone : 479 ng/L

Le destin a parfois un curieux sens de l’ironie. En tentant de sauver quelques objets du sous-sol inondé de son père, le célèbre syndicaliste Fernand Daoust, Josée Daoust a retrouvé une photo encore dans son emballage. Une photo qui montre cette même maison de la rue Cousineau entourée d’eau et prise pendant les inondations de… 1974.

Mme Daoust ne s’est pas montrée étonnée lorsqu’on lui a annoncé que l’eau contre laquelle elle a lutté dépassait le seuil acceptable pour une baignade sécuritaire.

« Presque en face de la maison, le drain de la Ville a cédé. Des voisins m’ont dit que c’est sorti brun, avec des déchets », raconte-t-elle. La concentration détectée dans l’eau du sous-sol (483 ng/L) est légèrement supérieure au seuil pour autoriser la baignade (400 ng/L), mais bien inférieure à ce qu’on retrouve dans les eaux d’égout (de 5000 à 8000 ng/L). En comparaison, après l’épisode du « Flushgate », en 2015, La Presse avait détecté une concentration de 760 ng/L sur un terrain situé sur les berges du fleuve Saint-Laurent.

Fait intriguant, l’échantillon provenant de la résidence de M. Daoust contenait aussi une concentration extrêmement élevée de noréthindrone, une hormone qui peut notamment provenir de la pilule anticonceptionnelle ou de traitements contre la ménopause. Or, rien de tout cela ne se trouvait chez M. Daoust.

« C’est anormalement élevé. Quand on voit des concentrations de 10 ou 20 ng/L, c’est déjà beaucoup », commente le professeur Sébastien Sauvé. Selon lui, il est possible que cette hormone se soit accumulée au fond des égouts et ait remonté lors du refoulement pour se retrouver chez M. Daoust.

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