ÉLECTIONS FÉDÉRALES 2019

Déconfiture pour le NPD au Québec

Les mines étaient basses au rassemblement du Nouveau Parti démocratique (NPD) au Théâtre Plaza, rue Saint-Hubert.

Sur 15 députés néo-démocrates québécois sortants, le NPD n’a réussi à conserver qu’un siège dans la Belle Province. Une défaite cuisante après les 59 sièges acquis en 2011.

Alexandre Boulerice, député sortant de Rosemont–La Petite-Patrie, a survécu à l’hécatombe néo-démocrate au Québec. Réélu hier pour un troisième mandat, il avoue qu’il a eu chaud.

« En début de campagne, oui, un petit peu plus. À la fin, avec les gens qui nous appelaient, les réactions dans la rue, le pointage, on était plus confiants. Mais on a travaillé jusqu’à la dernière minute », a admis M. Boulerice, conscient que le Bloc et les libéraux l’avaient talonné durant la campagne.

À l’échelle du Canada, 24 députés ont été élus sous la bannière orange. Ils étaient 39 à la dissolution du Parlement.

Seul représentant du NPD élu au Québec, Alexandre Boulerice, qui a obtenu plus de 42 % des voix, a tenu un discours aigre-doux lorsqu’il est monté sur scène pour s’adresser aux partisans.

« C’est une soirée électorale assez spéciale. […] Je remercie l’ensemble des candidats du NPD qui nous ont rendus si fiers. Les résultats de ce soir en termes de sièges ne sont pas nécessairement ce qu’on a espéré. C’est la réalité, c’est aussi le mode de scrutin », a déclaré le candidat vedette et chef adjoint du NPD devant les quelques dizaines de partisans, bénévoles et autres candidats qui partageaient sa déception. Les néo-démocrates n’envisageaient pas une défaite aussi cuisante au Québec.

« Je suis déçu [des résultats] au Québec. Je suis déçu. Je pensais qu’on aurait plus de sièges que ça. »

— Alexandre Boulerice, réélu dans la circonscription de Rosemont–La Petite-Patrie

« Il y a eu une remontée au cours de la campagne électorale, mais peut-être qu’on a manqué de temps un petit peu », a confié M. Boulerice à La Presse, ajoutant plus tard en mêlée de presse que le NPD avait peut-être fait « trop peu, trop tard » pour bien faire connaître son chef aux Québécois.

Alexandre Boulerice mettra le cap sur Ottawa pour un troisième mandat, mais pour la première fois sous un gouvernement minoritaire, avec lequel le NPD se dit prêt à négocier.

« La porte est ouverte, le dialogue est là, la main est tendue. Prenez l’image que vous voulez », a assuré M. Boulerice, précisant toutefois qu’il ne s’agirait pas d’une alliance inconditionnelle.

Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a adressé quelques mots aux Québécois dans un discours. « Nous n’allons pas laisser tomber le Québec. Je continuerai d’être présent au Québec », a-t-il dit, soulignant l’« accueil chaleureux » reçu dans la province.

Montréal aux libéraux

Le NPD comptait trois députés dans la région montréalaise au déclenchement de la campagne électorale, mais en a perdu deux, où de nouvelles recrues se présentaient, au profit des libéraux. Catheryn Roy-Goyette n’a pas réussi à se faire élire dans Hochelaga pour succéder à Marjolaine Boutin-Sweet. C’est la libérale Soraya Martinez Ferrada qui a remporté le scrutin. Dans Laurier–Sainte-Marie, une circonscription couvrant la majorité du Plateau Mont-Royal et une partie de Ville-Marie, la lutte s’annonçait serrée. La néo-démocrate Nimâ Machouf n’a pas réussi à garder le siège arraché à Gilles Duceppe en 2011 par Hélène Laverdière. L’écologiste libéral Steven Guilbeault a remporté la victoire.

Dans Outremont, la libérale Rachel Bendayan, élue lors d’une élection partielle l’hiver dernier après le départ de l’ancien leader du NPD Thomas Mulcair, a conservé son siège.

Le Bloc gagne les sièges

Propulsée à l’avant-scène lors de la vague orange qui a balayé le Québec en 2011, Ruth Ellen Brosseau a perdu son siège dans la circonscription de Berthier– Maskinongé, qui couvre des municipalités de Lanaudière et de la Mauricie, contre le bloquiste Yves Perron. D’abord perçue comme une simple « candidate poteau », la députée avait été tour à tour présidente du caucus néo-démocrate, leader du parti en Chambre et whip lors de son deuxième mandat. Elle était aussi porte-parole en matière d’agriculture et d’agroalimentaire pour la formation.

Le Bloc québécois a ravi la majorité des sièges néo-démocrates au Québec.

Dans la circonscription d’Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou, Jacline Rouleau espérait succéder au député sortant Romeo Saganash sous la bannière orange. La bloquiste Sylvie Bérubé a obtenu plus de voix.

Le bras droit de la députée sortante Christine Moore, Alain Guimond, espérait reprendre le flambeau de la néo-démocrate dans Abitibi-Témiscamingue. Lui aussi a subi une défaite importante au profit du Bloc québécois ; Sébastien Lemire a profité d’une confortable majorité.

Le député néo-démocrate dans Beloeil– Chambly, Matthew Dubé, a perdu contre le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.

Le Bloc a aussi remporté la circonscription de Rimouski–Neigette– Témiscouata–Les Basques avec Maxime Blanchette-Joncas, qui a défait le député sortant néo-démocrate Guy Caron.

Député sortant de Drummond, le néo-démocrate François Choquette a perdu contre le bloquiste Martin Champoux. Le Bloc a aussi remporté Jonquière, grâce à Mario Simard, défaisant la députée du NPD Karine Trudel. Dans Saint-Hyacinthe–Bagot, Brigitte Sansoucy a perdu contre le bloquiste Simon-Pierre Savard-Tremblay. La nouvelle candidate du NPD dans Salaberry–Suroît, Joan Gottman, n’a pas réussi à garder la circonscription orange. Claude DeBellefeuille, du Bloc, l’a emporté.

Louise Charbonneau, du Bloc, a remporté la circonscription de Trois-Rivières, où la lutte a été serrée entre les bloquistes, les libéraux et les conservateurs. Le député sortant du NPD Robert Aubin est arrivé quatrième.

À Sherbrooke également, la lutte était serrée. Le néo-démocrate Pierre-Luc Dusseault a perdu la circonscription de Sherbrooke aux mains d’Élisabeth Brière, du Parti libéral.

Des réélections

Jagmeet Singh, Burnaby-Sud (Colombie-Britannique)

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), élu en mars dernier lors d’élections partielles, a été reconduit. Il est devenu le leader du parti en octobre 2017, après le départ de Thomas Mulcair. Avocat criminaliste, l’homme de 40 ans a fait son entrée en politique provinciale en Ontario en 2011.

Charlie Angus, Timmins–Baie James (Ontario)

Le néo-démocrate entamera son sixième mandat comme député fédéral de la circonscription. Celui qui était porte-parole du NPD en matière d’éthique et de jeunesse autochtone a été élu pour la première fois en 2004.

Niki Ashton, Churchill–Keewatinook Aski (Manitoba)

Niki Ashton a été élue députée pour la première fois en 2008, à l’âge de 26 ans. Avant les élections, elle était porte-parole du NPD en matière d’emploi et de développement de la main-d’œuvre. Elle s’occupait également de réconciliation avec les peuples autochtones.

Des gains

Jack Harris, St. John’s-Est (Terre-Neuve-et-Labrador)

Candidat défait en 2015, Jack Harris a repris son siège hier dans la circonscription de St. John’s-Est. Il avait été élu pour la première fois à la Chambre des communes en 2008, sous la bannière néo-démocrate, avant de perdre sa circonscription en 2015 avec un écart de moins de 700 voix, au profit du libéral Nick Whalen. Entré en politique provinciale en 1987, il a été le leader du NDP de sa province durant 14 ans.

Leah Gazan, Winnipeg-Centre (Manitoba)

La candidate néo-démocrate Leah Gazan a défait le député libéral sortant Robert-Falcon Ouellette dans Winnipeg-Centre. Elle a participé à plusieurs mouvements sociaux, touchant notamment le droit des autochtones. Éducatrice et conseillère, la militante en droits de la personne a aussi participé à des luttes contre la violence faite aux femmes et l’itinérance.

Des pertes

Cheryl Hardcastle, Windsor–Tecumseh (Ontario)

La députée néo-démocrate Cheryl Hardcastle a perdu son siège au profit d’Irek Kusmierczyk, du Parti libéral, par un mince écart. Mme Hardcastle était députée depuis 2015, après avoir travaillé comme fonctionnaire durant de nombreuses années. Elle était notamment porte-parole du NPD en matière de sports et pour les personnes ayant des handicaps.

Tracey Ramsey, Essex (Ontario)

Députée depuis 2015, Tracey Ramsey briguait hier un second mandat pour le NPD. Elle était porte-parole de la formation politique en matière de commerce international. Elle a travaillé pour l’entreprise Ford durant 19 ans. C’est le conservateur Chris Lewis qui a remporté la circonscription ontarienne, avec une avance confortable.

Des déceptions

Svend Robinson, Burnaby-Nord–Seymour (Colombie-Britannique)

Opposé au projet d’oléoduc de Trans Mountain, Svend Robinson espérait faire un retour en politique après 15 ans passés loin des débats. Député du NPD de 1979 à 2004, il a été le premier élu fédéral à révéler publiquement son homosexualité, en 1988. Le député sortant du Parti libéral, Terry Beech, a conservé la circonscription.

Saranjit Singh, Brampton-Est (Ontario)

Les néo-démocrates espéraient une percée dans cette circonscription où le leader Jagmeet Singh a déjà eu un siège sur la scène provinciale. Finalement, le candidat Saranjit Singh a perdu contre le nouveau venu libéral Maninder Sidhu dans cette circonscription située dans le nord-ouest de Toronto.

— Janie Gosselin, La Presse

Les verts satisfaits

La moisson espérée en Colombie-Britannique n’a pas eu lieu. Mais une victoire surprise à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, a permis aux verts de progresser lentement, mais sûrement.

Les derniers sondages les plaçaient à presque 8 % des intentions de vote ; ils ont finalement obtenu 6 %, en deçà du record de 2008, mais beaucoup plus qu’en 2015. Et dans deux circonscriptions ontariennes, des candidats sont arrivés bon deuxièmes.

« Avec trois sièges, on est contents, avec six, c’est l’extase », avait confié la fin de semaine dernière un stratège du Parti vert à la radio 1130 de Vancouver. La cheffe Elizabeth May a conservé son siège, avec une très confortable majorité, tout comme Paul Manly, qui venait tout juste de commencer à siéger au Parlement à la faveur d’une élection partielle en janvier. Les deux sièges sont dans le sud de l’île de Vancouver. Les verts ont fait leur meilleur score provincial en Colombie-Britannique, avec plus de 11 %. Ils sont aussi arrivés deuxièmes dans Victoria, la capitale.

Au Québec, le meilleur score a été celui de l’écologiste bien connu Daniel Green, qui est arrivé quatrième avec 12 % des voix dans Outremont, un score légèrement inférieur à une élection partielle l’hiver dernier.

Avec 4 % des voix au Québec, les verts ont fait deux fois mieux qu’en 2015, et une douzaine de candidats ont franchi la barre des 5 %. En 2015, l’humoriste JiCi Lauzon avait obtenu 8,5 % pour les verts dans Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères.

La victoire à Fredericton d’une enseignante spécialiste des communautés autochtones, Jenica Atwin, a été finalement la seule d’une vague verte espérée pour le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard. Les verts ont tout de même bien fait dans Egmont, à l’extrême ouest de l’Île-du-Prince-Édouard, avec 19 % des voix, mais sans inquiéter le candidat libéral. En 2015, dans Fredericton, les verts avaient terminé troisièmes, 33 points derrière le vainqueur libéral.

Globalement, partout dans les Maritimes sauf à Terre-Neuve, où ils n’ont que 3 % des voix, les verts ont triplé leur score, frôlant les 20 % dans l’Île-du-Prince-Édouard, où ils forment l’opposition officielle au Parlement provincial depuis le printemps dernier. La tendance est attribuable à l’effondrement du Nouveau Parti démocratique (NPD), sauf en Nouvelle-Écosse, où les verts sont toujours le quatrième parti.

Comme prévu, en Ontario, c’est dans les circonscriptions de Guelph et de Kitchener-Center que les verts ont fait le mieux, arrivant deuxièmes avec 25 % des voix, plus de 10 points derrière les libéraux.

Évolution du vote du Parti vert

2008 : 6,8 %

2011 : 3,9 %

2015 : 3,5 %

2019 (à minuit) : 6,2 %

Source : Élections Canada

Maxime Bernier perd son pari

BEAUCEVILLE — Le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, a perdu son pari. Le député sortant de Beauce a mordu la poussière contre le candidat de son ancienne formation politique, le conservateur Richard Lehoux. Et aucun candidat du PPC n’avait de chances de se faire élire ailleurs au pays hier soir.

Maxime Bernier ne baisse pas les bras, même si son parti était en voie de récolter à peine 1,7 % des voix à travers le Canada. «  Nous allons continuer de nous battre. Nous serons plus forts la prochaine fois. Ce n’est qu’un début pour le Parti populaire ! », a-t-il lancé sous les applaudissements d’une centaine de partisans réunis à Beauceville. Ce fut le seul moment de réjouissance de ce rassemblement à l’ambiance morose.

Au moment d’écrire ces lignes, Richard Lehoux récoltait 39 % contre 29 % pour Maxime Bernier – deux fois moins que son résultat de 2015. Le Bloc québécois était troisième avec 14 %, suivi du Parti libéral du Canada à 12 %.

«  Si c’était à refaire, je ne changerais rien », a malgré tout soutenu Maxime Bernier lors d’un point de presse. Il a dit ne pas avoir «  essayé de plaire à tout le monde  », une stratégie qui a pu lui coûter des voix, selon lui.

Il tient son ancienne formation responsable de ses déboires. «  La campagne de salissage du Parti conservateur a été efficace, c’est malheureux de le dire  », a-t-il lâché.

« Nous sommes le parti qui grandit le plus vite dans l’histoire canadienne et nous allons continuer de grandir au cours des prochains mois et des prochaines années. »

— Maxime Bernier

Sera-t-il à nouveau candidat  ? «  C’est à voir  », s’est-il contenté de répondre. Il pourrait briguer les suffrages dans une autre circonscription. «  Tout est possible », a-t-il dit.

Le Parti conservateur opposait à Maxime Bernier l’ancien président de la Fédération québécoise des municipalités et ex-maire de Saint-Elzéar. Richard Lehoux était également producteur laitier, ce qui n’est pas anodin. Les producteurs laitiers avaient mené une offensive pour empêcher Maxime Bernier, farouche opposant à la gestion de l’offre, de prendre la tête du Parti conservateur en 2017. M. Bernier allait claquer la porte de la formation l’année suivante pour créer son propre parti. Le PPC avait un candidat dans presque toutes les circonscriptions – 315 sur un total de 338.

«  Ce que nous avons accompli en seulement un an est spectaculaire, a affirmé Maxime Bernier. On va avoir du temps pour bâtir le parti et voyager à travers le Canada pour que le parti soit mieux préparé pour la prochaine campagne.  »

13 ans

Tel père, tel fils, dit-on. Maxime Bernier aura été député de Beauce pendant 13 ans, exactement le même nombre d’années que son père, Gilles Bernier.

«  C’est une élection plus difficile  », reconnaissait le paternel juste avant le dévoilement des résultats. Il soupçonne le Parti conservateur d’avoir fait des « magouilles  » pour nuire à son fils. Il a parlé à titre d’exemple des révélations du quotidien The Globe and Mail selon lesquelles les troupes d’Andrew Scheer auraient embauché une firme externe pour dénigrer le PPC.

Mais il y a aussi l’affaire «  de l’autre candidat qui s’appelle Maxime Bernier  », a-t-il ajouté. Il croit que les conservateurs sont derrière cette candidature étonnante du Parti Rhinocéros dans Beauce. Vous pouvez le démontrer  ? lui a-t-on demandé. «  On n’est pas rendus là  », s’est-il contenté de répondre.

Cet autre Maxime Bernier – «  importé du Lac-Saint-Jean  », disait le député sortant lors de la campagne électorale – recueillait 2 % des voix hier soir, un résultat qui n’a pas fait la différence. Le Parti vert et le Nouveau Parti démocratique ont fait un peu mieux, 2,3 % et 2,9 % respectivement.

ÉLECTIONS FÉDÉRALES 2019

Les sondeurs avaient vu (assez) juste

Pas de surprise majeure : les sondages avaient généralement vu juste dans les intentions des Canadiens, prédisant les résultats avec assez de fiabilité malgré quelques erreurs d’aiguillage.

« La morale de l’histoire est qu’en général, ça a bien fonctionné », constate Claire Durand, spécialiste des sondages et professeure au département de sociologie de l’Université de Montréal.

Tout au long de la campagne, les sondages avaient mis les libéraux et les conservateurs au coude-à-coude, et c’est ce qu’on a vu hier. En matière de votes exprimés, les conservateurs ont obtenu environ 34 % du suffrage, contre 33 % pour les libéraux.

À chaque scrutin, Claire Durand fait un agrégat des différents sondages (environ 80 au cours de cette campagne), en donnant une pondération plus faible aux sondages dont les résultats s’écartent des autres. Dans sa boule de cristal, elle avait prédit 32 % tant pour les libéraux que pour les conservateurs.

Il reste néanmoins quelques surprises. « Les problèmes qu’on a souvent se sont reproduits. On parle d’une sous-estimation des conservateurs à certains endroits, notamment au Québec, en Colombie-Britannique et en Ontario », précise l’experte.

Le Vote du NPD surestimé

Un autre phénomène notable est que les sondeurs ont surestimé le vote du Nouveau Parti démocratique (NPD) à peu près partout au pays. Les prévisions leur donnaient près de 20 % du vote populaire ; ils ont fini avec 16 % des voix.

Au Québec, l’histoire principale véhiculée par les sondages était que les libéraux et le Bloc québécois étaient à égalité. Encore une fois, cela s’est avéré, les deux formations obtenant respectivement environ 34 % et 33 % des votes.

Encore ici, le vote pour le NPD avait été surestimé : on avait prédit 13 % au parti orange, il a obtenu un peu moins de 11 %.

Le vote vert a aussi été surestimé dans les sondages à l’échelle nationale, une situation qui ne surprend pas Claire Durand. Le dernier sondage Forum, par exemple, donnait 8,3 % aux troupes d’Elizabeth May. Elles ont obtenu autour de 6 %.

« Ça, c’était connu. Les verts sont toujours surestimés », commente la spécialiste. Selon elle, certains électeurs verts ont peut-être décidé de voter pour les libéraux par crainte de voir les conservateurs l’emporter… ou ne sont tout simplement pas allés voter.

Ceux qui ont tenté de prédire la distribution des sièges n’ont pas trop mal fait non plus, malgré le fait qu’ils ont surestimé le nombre de sièges du NPD. Le dernier sondage EKOS prédisait que les libéraux seraient à « un cheveu de la majorité » et leur attribuait 163 sièges (au moment de publier, les libéraux étaient en voie d’en obtenir 156). La récolte a été moindre, mais le résultat général reflète la tendance. Le site Québec 125 donnait 139 sièges aux libéraux, contre 126 aux conservateurs, un résultat qui reflète aussi assez bien la réalité. Les deux sites ont toutefois attribué beaucoup trop de sièges au NPD. Québec 125 a surestimé le nombre de sièges remportés par le Bloc québécois, tandis qu’EKOS l’avait sous-estimé.

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