Musique classique Orchestre Métropolitain

Printemps à l’anglaise

Stéphane Tétreault achève déjà sa saison d’artiste en résidence avec l’Orchestre Métropolitain. Une année de musique qui se termine en beauté avec une tournée pour le concert Jardin anglais, qui verra l’orchestre jouer en Ontario pour la première fois de son histoire.

Le violoncelliste s’apprête donc à interpréter l’une de ses œuvres préférées, le Concerto pour violoncelle d’Elgar, dans lequel il a fait ses débuts l’an dernier avec l’Orchestre symphonique de Laval sous la direction d’Alain Trudel.

« J’adore ce concerto, dit Stéphane Tétreault. Je l’ai découvert vers l’âge de 10 ans dans la version de Jacqueline du Pré et je n’ai pas osé m’y attaquer pendant des années. Yuli Turovsky me disait que je pouvais le faire si je le voulais. Mais je ne me sentais pas prêt. J’étais intimidé par la version de du Pré, une sommité dans cette œuvre, et je ne me sentais pas à la hauteur. La pièce s’ouvre avec le violoncelle presque seul et son développement émotionnel est très touchant. C’est au soliste de passer le premier message. Quand Alain Trudel m’a proposé de le faire, je me suis dit qu’il était temps. »

Même s’il n’a que 22 ans, le violoncelliste est un collaborateur de longue date de l’Orchestre Métropolitain. Il y a fait ses débuts à 16 ans dans la série Airs de jeunesse. Dans ce cadre, il avait joué le premier mouvement du Concerto de Khatchaturian sous la direction de Pierre Tourville, et a rejoué avec l’OM plusieurs fois depuis.

Il était donc bien naturel que l’orchestre le choisisse comme premier artiste en résidence de son histoire. Un rôle qui impliquait, en plus de ce concert et de celui qu’il a donné l’automne dernier, un récital de musique de chambre avec Nézet-Séguin au piano et d’autres musiciens, dimanche dernier, ainsi que des activités pédagogiques.

« J’ai aussi eu plusieurs rencontres dans des écoles secondaires, dit-il. Je joue pour les élèves, ou bien ils me posent des questions. Par exemple, je visite bientôt l’école Le Plateau et ce sera un peu comme l’émission Dis-moi tout : ils pourront me demander tout ce qu’ils veulent. »

« Dans l’ensemble, j’ai adoré mon expérience d’artiste en résidence et c’est toujours agréable de travailler avec Yannick. »

— Stéphane Tétreault

En plus du Concerto d’Elgar, le programme du concert de ce soir, consacré aux compositeurs britanniques, prévoit la Symphonie n4 de Vaughan Williams et les Variations Enigma, d’Elgar. L’orchestre fera également une tournée des arrondissements et donnera deux concerts en Ontario (à Ottawa et Toronto).

FIN DE MAÎTRISE

On l’oublie parfois, Stéphane Tétreault est encore étudiant. Mais très bientôt, il aura franchi une étape importante : la fin de sa maîtrise en interprétation à l’Université de Montréal. Il donnera son grand récital de fin de maîtrise le 14 mai à la salle Claude-Champagne (entrée libre).

Pour la suite de son apprentissage, il prévoit visiter différents professeurs aux États-Unis et en Europe pour suivre des leçons particulières et participer à des cours de maître. Aucun nom n’est encore officiellement sur la table.

« Pour le moment, l’idée n’est pas de travailler avec un seul professeur pendant longtemps, mais de rencontrer des gens. Pour septembre, je n’aurai pas de rentrée scolaire officielle, mais je continue mon parcours. »

Son second disque sortira en septembre sous étiquette Analekta, avec la pianiste Marie-Ève Scarfone dans un programme Brahms, Schubert et Haydn. Il jouera également, fin mai, au Festival Classica.

Concert Jardin anglais, à la Maison symphonique le 17 avril, 19 h 30, puis à la maison de la culture Mercier le 19 avril, 14 h ; à Verdun le 21 avril, 19 h 30, et à Pierrefonds le 23 avril, 20 h. Aussi à Ottawa le 20 avril, 20 h, et à Toronto le 24 avril, 20 h. Récital de fin de maîtrise de Stéphane Tétreault : le 14  mai, 20 h, salle Claude-Champagne (entrée libre)

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