Entrevue avec le président de Distribution

Hydro veut en finir avec le mazout

Hydro-Québec se cherche de nouvelles avenues de croissance à l’international, mais elle n’a pas renoncé à augmenter ses profits au Québec. Le nouveau président de la division Distribution d’Hydro-Québec, qui a pour mission de dénicher les occasions de croissance qui restent, en a trouvé.

« Le mazout, c’est un potentiel énorme pour nous », a illustré David Murray lors d’un entretien avec La Presse.

Hydro-Québec reprend donc l’offensive pour rallier à l’électricité ceux qui consomment encore du mazout pour le chauffage ou les procédés industriels. « Il y a 33 térawattheures à aller chercher sur 170 térawattheures [consommation annuelle d’électricité au Québec], c’est un potentiel énorme. »

David Murray vient de Bombardier, comme le PDG Éric Martel. Arrivé à la tête d’Hydro-Québec Distribution en septembre dernier, il a depuis fait le tour du Québec, grimpé dans des nacelles, descendu dans des souterrains. « Sur la route, quand je vois un camion, je débarque et je parle aux employés, ça traumatise ma conjointe », dit-il en rigolant.

Un plan de match

La consommation d’électricité stagne au Québec, parce que la population croît lentement, que les nouvelles constructions deviennent plus efficaces sur le plan énergétique et que la grande industrie décline.

David Murray vient de mettre la dernière main à son plan de match des cinq prochaines années pour contrer cette tendance lourde.

« On repart dans un style entrepreneur à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Ça va faire plaisir à nos employés. »

— David Murray

Il veut « jouer en équipe » et redonner de la fierté à ses employés, d’où l’idée de porter un chandail de hockey pour faire part de son plan de match aux employés. « On ne réalise pas qu’on a une entreprise dont l’expertise est reconnue mondialement », dit-il.

Le nouveau président a commencé à déployer des techniques japonaises d’amélioration continue (kaisen), couramment utilisées dans les grandes organisations, au sein d’Hydro-Québec Distribution.

Un de ses objectifs est de réduire le délai entre une demande de branchement et la réalisation de cette opération. « Plus je branche vite le client, plus c’est bon pour le client et plus c’est bon pour Hydro-Québec », illustre-t-il.

David Murray ne voit pas de contradiction entre son rôle de vendeur en chef et l’importance pour la clientèle d’économiser l’électricité pour réduire sa facture. « L’électricité économisée peut être exportée. Il faut voir large. »

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La maison du futur

Sur un terrain qui lui appartient à Shawinigan, Hydro-Québec construira des maisons équipées de toutes les technologies disponibles pour en étudier le fonctionnement et le comportement dans un climat capricieux comme le nôtre. Le but n’est pas de fabriquer, de vendre ou d’installer des panneaux solaires, mais de devenir un intégrateur de technologies et de sources d’énergie différentes, explique David Murray. « Ça marche en Californie, mais au Québec, où il fait - 32 degrés un jour et 6 degrés le lendemain, il faut que la technologie tienne. »

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Éliminer le mazout

Hydro-Québec pourrait augmenter ses ventes de 20 % en convainquant les consommateurs québécois d’abandonner le mazout.

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Cartes de crédit acceptées

Nouvelle facture, meilleure utilisation de la technologie et des médias sociaux : Hydro-Québec veut mieux servir sa clientèle. C’est dans ce but que la société d’État acceptera les paiements par carte de crédit d’ici la fin de l’année. Il n’est toutefois pas question de faire payer par l’ensemble des clients les frais associés à ce type de paiement, qui sont généralement absorbés par le marchand ou le vendeur. Le client qui veut payer avec sa carte de crédit paiera aussi les frais associés, selon le principe de l’utilisateur-payeur.

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Multiplier les centres de données

Hydro-Québec a découvert récemment les vertus des centres de données, qui peuvent contribuer à réduire les surplus d’électricité. « Le marché potentiel est encore plus gros que ce qu’on avait estimé », indique David Murray. Des projets de centres de données, dont les besoins totalisent 350 mégawatts, sont à des stades de développement plus ou moins avancés. Le Québec est au deuxième rang en Amérique du Nord, derrière le nord de la Virginie, pour le recrutement des centres de données.

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