« Ballou, c’était une belle histoire »

L’entraîneur Mauro Biello revient sur la première titularisation du jeune Ballou Jean-Yves Tabla

Sitôt son but marqué, samedi après-midi à Chicago, Ballou Jean-Yves Tabla s’est précipité vers le banc montréalais, où abondaient les larges sourires. Un peu plus tard, le joueur de 18 ans a reçu sa part de messages de félicitations, dont un coup de fil de son ami et mentor, Didier Drogba. (« Il était content et m’a motivé pour les prochains matchs. »)

Aux quatre coins de la MLS, les débuts de Bastian Schweinsteiger ont monopolisé l’attention, mais dans le microcosme montréalais, la première titularisation de Ballou, en remplacement de Nacho Piatti, était l’histoire du week-end. Et le jeune milieu droit a failli permettre au bleu-blanc-noir de remporter une première victoire en 2017 avant une égalisation de dernière minute.

« Tout le monde était content. C’était une belle histoire et, vous, ici, étiez déjà en train de l’écrire, a indiqué Biello en s’adressant aux médias, hier. La déception est là : on remonte avec des joueurs qui n’avaient pas encore joué, on s’est battus, on n’a pas donné grand-chose, puis c’est le jeune qui a été capable de marquer le deuxième but. Tout de suite après, il fallait changer de mentalité et fermer le match. Il faut apprendre de ces situations » 

« Il entre dans l’alignement, sur la route, et il performe de cette manière. Bravo à lui. »

— Mauro Biello au sujet de Ballou Jean-Yves Tabla

Ce n’est pas la première fois que le joueur d’origine ivoirienne s’illustre lors de ses grandes premières. L’an dernier, avec le FC Montréal, il avait démarré sa parenthèse USL en marquant contre le Toronto FC II. Samedi, dans un univers bien plus compétitif, il a non seulement inscrit son premier but en MLS, mais aussi causé bien des ennuis à son adversaire direct, l’expérimenté Michael Harrington. Aucun joueur n’a réussi plus de dribbles que lui (4) durant la rencontre. 

« En première mi-temps, j’ai eu beaucoup de duels avec le défenseur et j’ai essayé de le déstabiliser. À la mi-temps, des coéquipiers, comme Marco Donadel ou Patrice Bernier, m’ont dit que c’était bien de dribbler, mais que je devais essayer de frapper au but, a admis Ballou. Le gardien et le défenseur n’allaient pas s’y attendre et, donc, il y avait de bonnes chances qu’elle entre. »

Justement, quand le ballon a fait trembler les filets, plusieurs ont fait le rapprochement avec le but inscrit par Piatti, d’une position quasi similaire, l’an dernier à Chicago. Avant le déplacement dans l’Illinois, l’Argentin, qui a contribué à tant de succès montréalais sur la route, lui avait simplement dit de « donner son 100 % ». 

Au moment de raconter la conversation, Ballou se met à rigoler. « Je lui ai dit : “Je vais essayer de faire mon Nacho, mais ce sera difficile.” On n’a pas les mêmes genoux parce que les crochets qu’il fait… C’est vraiment extraordinaire, ce qu’il fait. J’ai essayé de faire ce que je pouvais, mais je suis content que le coach me fasse confiance pour que je prenne sa place. Mais ce serait bien de jouer avec Nacho pour lui faire la passe ou combiner avec lui. »

Piatti ne s’est pas entraîné avec ses coéquipiers, hier, mais il a tout de même recommencé à courir. S’il veut s’envoler pour Los Angeles, mercredi, le joueur désigné, blessé au psoas, devra remporter sa course contre le temps. Dans le cas contraire, Biello se tournera vers un trident offensif inchangé par rapport au match nul de Chicago, mais avec une certitude supplémentaire sur l’apport du plus jeune joueur de son effectif.

« Ballou est un garçon très fort mentalement. Ce que vous voyez, c’est surtout ce qu’il fait sur le terrain, mais on sait sa confiance et sa volonté de persévérer. Je suis content et fier parce que c’est un garçon qui travaille beaucoup et qui est à l’écoute, a assuré Hassoun Camara. Tout ce qu’il a, aujourd’hui, c’est mérité, et j’espère qu’il apportera encore beaucoup plus, cette saison. »

L’Impact au 10e rang

Conséquence de ses trois résultats nuls en quatre matchs, l’Impact pointe au 10e rang de l’Association de l’Est avec une moyenne de 0,75 point par rencontre. Seul l’Union de Philadelphie connaît un départ plus faible que celui des hommes de Biello. 

« L’an passé, les deux équipes de New York et les Sounders de Seattle étaient dans une situation semblable avant de se retrouver dans les premiers rangs, a pointé l’entraîneur montréalais. On aimerait être plus haut, c’est normal, mais on sait qu’avec une victoire ou deux, on se retrouverait dans une bonne position. Aussi, certaines équipes mieux classées ont déjà joué trois matchs à domicile. »

Outre le premier but de Ballou, l’incapacité montréalaise à tenir une victoire en fin de match a marqué les esprits. Hier, Biello a simulé un exercice où une équipe, lors d’un match à cinq contre cinq, devait conserver une avance de 1-0. « Quand tu marques un but si tard dans un match, comme à Chicago, tu aimes penser qu’il s’agit du but décisif. Mais on n’a pas pu sceller la victoire, et la façon dont ça s’est passé fait mal, a raconté Daniel Lovitz. On va essayer de faire en sorte que ça ne se reproduise plus, mais c’est avant tout une question d’état d’esprit. »

À noter que Laurent Ciman a retrouvé ses coéquipiers à l’entraînement, tandis que Marco Donadel a bénéficié d’une journée de thérapie, hier.

Prochain match : Impact c. Los Angeles, vendredi, 22 h 30

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