Course à la direction du Parti libéral

Quinze appuis de plus pour Anglade

Québec — Dominique Anglade est engagée dans un sprint avant Noël dans la course à la direction du Parti libéral du Québec. L’ex-ministre de l’Économie va annoncer qu’elle a décroché 15 nouveaux appuis chez les ex-députés et anciens candidats du PLQ.

De son côté, Alexandre Cusson tient à Drummondville un important cocktail de financement : 80 personnes sont attendues, susceptibles de faire tomber 40 000 $ dans son budget de campagne. Hier, les données du Directeur général des élections (DGE) indiquaient que le maire de Drummondville avait amassé jusqu’ici 17 000 $ en dons. Il est à ce chapitre loin derrière Mme Anglade qui, depuis cinq mois, a pu récolter 98 000 $. Parmi ses donateurs, on retrouve des personnalités connues : Stephen Bronfman de Claridge, Eric Boyko de Stingray et Marc Dutil de Canac, qui ont financé la campagne – le don maximal est de 500 $.

Douze députés ont déjà donné leur appui à Mme Anglade, ainsi que seize anciens élus. La fournée de cette semaine compte des noms connus : l’ex-ministre Margaret F. Delisle, députée de Jean-Talon de 1994 à 2007, Luc Blanchette, ancien ministre lui aussi, sous Philippe Couillard, élu dans Rouyn de 2014 à 2018, et Jean-Paul Diamond, élu dans Maskinongé de 2008 à 2014.

Appui de Laurent Lessard

Un appui notable dans le centre du Québec : Laurent Lessard, ex-maire de Thetford, ministre de l’Agriculture puis des Transports, élu de 2003 à 2018. Dans le camp Cusson, on se faisait fort de remporter l’adhésion de M. Lessard il y a quelques semaines.

Un autre ministre de Jean Charest lui a donné son appui : Henri-François Gautrin, élu dans Verdun de 1984 à 2014. Aussi dans le clan Anglade, on trouve Guy Hardy, député de Saint-François de 2014 à 2018. Michel Matte, élu dans Portneuf entre 2008 et 2018, a fait le même choix, tout comme Norbert Morin, député de Montmagny-L’Islet de 2008 à 2012.

Quelques candidats défaits font aussi partie du lot : Marie-Claude Durand, candidate aux élections de 2018 dans Nicolet-Bécancour, Vincent Girard, candidat en 2018 dans Bourget et Laurence Méthot, candidate en 2018 dans Duplessis. D’autres candidats malheureux : Julie-Maude Perron, candidate en 2018 dans Louis-Hébert, Myriam Taschereau, candidate en 2018 dans Beauce-Nord, François Vaes, candidat en 2018 dans Johnson, et Ghyslain Vaillancourt, candidat en 2018 dans Chutes-de-la-Chaudière.

SPVM

Un ancien directeur adjoint réclame 1,85 million pour sa carrière détruite

L’effet des déchirements internes des dernières années continue de se faire sentir au SPVM. L’ancien directeur adjoint Bernard Lamothe, suspendu 28 mois alors qu’il était visé par une enquête interne – qui n’a rien trouvé à lui reprocher –, réclame 1,85 million en dommages à la Ville de Montréal en compensation pour sa carrière détruite.

Dans une poursuite déposée à la Cour supérieure, les avocats de M. Lamothe expliquent les conséquences de sa longue suspension et de sa période d’inactivité qui se prolonge à ce jour parce que son organisation n’a pas de poste de son niveau à lui offrir, même s’il a été blanchi.

« Il est un bourreau de travail. Son existence est définie par son emploi pour lequel il a fait d’énormes sacrifices. Toutes ses évaluations de rendement dénotent un niveau performant ou supérieur », écrivent les avocats au sujet de M. Lamothe.

« Il a vécu honte, isolement, peine, anxiété, détresse, humiliation », poursuit la requête.

« Il a vu sa carrière, sa réputation, son honneur détruits », conclut le texte.

L’affaire remonte à 2017. D’anciens policiers avaient témoigné à l’émission JE de TVA et accusé la division des affaires internes de malversations. Dans la foulée du reportage, une équipe mixte dirigée par la Sûreté du Québec avait été chargée de revoir tous les dossiers d’affaires internes de la police de Montréal.

En mars 2017, à la suite d’informations reçues de cette équipe mixte, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait suspendu M. Lamothe, le temps du mener une enquête à son sujet. À ce moment, il avait accumulé 28 années de service et occupait le deuxième échelon dans la hiérarchie du corps policier. La suspension d’un directeur adjoint était une première dans l’histoire de la police de Montréal.

M. Lamothe affirme qu’un des enquêteurs de l’équipe mixte lui a dit que les dossiers révisés comprenaient « beaucoup de règlements de comptes dans un contexte de travail difficile ».

« Absolument rien à reprocher »

Ce n’est que le 17 juin 2019, 28 mois après sa suspension, que Bernard Lamothe a été avisé qu’il avait été blanchi de tout soupçon, par un appel de l’inspecteur en chef responsable des affaires internes, Daniel Dacuhna.

« Celui-ci l’informe qu’il a une bonne nouvelle, que l’enquête est complétée. Il n’y a absolument rien à reprocher à Lamothe, autant au niveau du volet criminel que disciplinaire. Dacuhna ajoute qu’il est un exemple de droiture », lit-on dans la poursuite.

Seul problème, à ce stade, le SPVM n’avait plus de poste de directeur adjoint à pourvoir. Aucun poste équivalent n’était disponible. On a suggéré à M. Lamothe de faire aller ses contacts pour se replacer à la police de Longueuil ou de Laval, voire de postuler à un poste de directeur adjoint à la police de Thetford Mines.

« À ce jour, cinq mois après qu’il ait été informé qu’il était blanchi de toute accusation, la Ville n’a pas été capable de trouver un poste offrant des responsabilités, pouvoirs, charges de gestion, salaire et autres conditions qui soient équivalents à ceux que Lamothe avait auparavant », précise la requête.

Bernard Lamothe réclame 1,75 million en dommages pour lui-même et 100 000 $ additionnels pour sa conjointe.

Actualités

Québec nommera Joanne Castonguay commissaire à la santé

QUÉBEC — Le gouvernement Legault nommera l’économiste et spécialiste du système de santé Joanne Castonguay, fille du père de l’assurance maladie au Québec Claude Castonguay, au poste de commissaire à la santé et au bien-être, un chien de garde dont s’étaient débarrassés les libéraux.

Le Conseil des ministres doit entériner cette nomination mercredi, à l’occasion de sa dernière réunion avant les Fêtes.

La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avait lancé le processus de nomination d’un nouveau commissaire au printemps dernier. Un comité de sélection avait été formé en vue de proposer au gouvernement « une liste de noms de personnes qu’il juge aptes à être nommées à titre de commissaire », comme le prévoit la loi.

Le comité était formé de 14 personnes, dont quatre députés du gouvernement et trois de l’opposition ainsi que divers représentants du milieu de santé (médecin, infirmière, travailleur social et membres de conseil d’administration d’un établissement).

On s’attendait à une nomination à la fin de l’été, mais le processus a pris plus de temps que prévu.

Le nom de Diane Lamarre, pharmacienne et ex-députée du Parti québécois, a circulé au cours des derniers mois, mais sa candidature n’a pas été retenue en fin de compte. Le choix s’est arrêté sur Joanne Castonguay, selon une source proche du dossier.

Économiste, Mme Castonguay se penche sur le système de santé depuis plusieurs années. Elle est professeure associée au Pôle santé de HEC Montréal. Elle a été directrice de recherche à l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) et, auparavant, au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

Le commissaire à la santé et au bien-être est un observateur indépendant qui évalue notamment la qualité, l’accessibilité et le financement des services. Il peut faire des recommandations au gouvernement pour améliorer la performance du système de santé.

Philippe Couillard avait créé ce poste en 2005, au moment où il était ministre de la Santé. Or, 11 ans plus tard, son gouvernement avait invoqué des raisons financières pour le supprimer, alors que le budget du Commissaire s’élevait à 2,7 millions de dollars par année. Plusieurs groupes avaient dénoncé la mesure, accusant les libéraux de vouloir museler une voix indépendante. Le commissaire en fonction à l’époque, Robert Salois, avait été critique à l’égard du gouvernement. Gaétan Barrette avait eu quelques passes d’armes mémorables avec lui.

L’abolition du Commissaire figurait au budget du printemps 2016. L’an dernier, à environ trois mois du déclenchement des élections générales, le gouvernement Couillard avait annoncé qu’il ressuscitait cette fonction. La Coalition avenir Québec s’était engagée à procéder rapidement à une nomination.

justice

Un Hells Angel canadien refoulé en Haïti

Un Hells Angel canadien, membre de la section des Nomads de la République dominicaine, qui tentait d’entrer en Haïti a été refoulé à l’aéroport de Port-au-Prince, mercredi de la semaine dernière, ont rapporté des médias locaux.

Richard Joseph Lévesque, 54 ans, avait décollé de l’aéroport Trudeau, à Montréal, quelques heures plus tôt, et venait d’atterrir et de se présenter aux douanes des installations aéroportuaires de la capitale haïtienne le 11 décembre, lorsque les employés d’immigration ont signalé sa présence aux douaniers, qui ont alors refusé de le laisser entrer dans le pays.

Selon nos informations, le motard aurait été refoulé en vertu de l’alinéa 11 de l’article 3 de la Loi haïtienne sur l’immigration et l’émigration, qui stipule que le gouvernement haïtien se réserve le droit de refuser l’entrée du territoire de la République à toute personne jugée indésirable. Le refoulement d’un Hells Angel canadien à l’aéroport serait une première en Haïti. 

Après avoir été interpellé par les autorités, le motard a été interrogé. Lui, ses objets à l’effigie des Hells Angels et son passeport ont également été photographiés.

Il aurait passé la nuit sous surveillance avant d’être renvoyé au Canada le lendemain. 

On ignore pourquoi Richard Joseph Lévesque, dont la section est établie en République dominicaine, n’a pas atterri dans ce pays plutôt qu’à Port-au-Prince. 

Selon nos informations, il aurait loué une chambre en Haïti jusqu’au 20 décembre, et les autorités n’excluent pas qu’il ait prévu effectuer une ou des rencontres durant son séjour.

Persona non grata

De plus en plus de motards ou d’individus liés au crime organisé au Québec et en Ontario sont refoulés à leur arrivée dans les pays du Sud, même lorsqu’ils sont accompagnés de membres de leur famille pour des vacances.

Dans un article publié en décembre 2017, La Presse a révélé qu’à cette époque, une dizaine de motards québécois avaient déjà été interdits de séjour à leur arrivée au Mexique et en République dominicaine.

En avril 2018, trois motards québécois ont été refoulés à leur arrivée au Brésil, où se tenait un événement international organisé par les Hells Angels. 

Un membre des Hells Angels de la section South au Québec, Éric Bouffard, a été refoulé à au moins une reprise à son arrivée en République dominicaine et a porté plainte au Commissariat à la vie privée. 

Il soupçonne les corps de police du Québec et du Canada de partager des informations avec les autorités de ces pays, faisant ainsi en sorte que lui et ses « frères » sont bloqués lorsqu’ils se présentent dans certains pays. 

Son avocat, Me Stéphane Handfield, a fait des demandes à la Gendarmerie royale du Canada en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels visant à obtenir toutes les informations qu’elle détient sur son client.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse

Exploitation sexuelle

Un ex-conseiller politique se traite de « pourriture » et de « monstre »

« Pourriture », « monstre », « déchet » : l’ex-conseiller politique et animateur scout Martin Lapointe n’a cessé de s’autoflageller mardi à la barre des témoins. S’il dit regretter profondément d’avoir exploité sexuellement trois adolescents dans les années 2000, il estime vivre aujourd’hui « les mêmes troubles » que les victimes, qu’il a « mal aimées ». L’homme de 48 ans a reconnu le printemps dernier avoir profité de sa « position de confiance » comme dirigeant scout à Montréal pour toucher sexuellement un ado de 16 ans qui dormait chez lui. Il a également incité un garçon à toucher un autre adolescent devant lui. Ses victimes avaient de 16 à 17 ans. Il avait développé un attachement affectif « père-fils » avec l’une d’entre elles. « Je regrette tout ce qui s’est passé et je l’assume complètement », a insisté Martin Lapointe. L’ancien conseiller politique des ministres Lise Thériault et David Heurtel a témoigné mardi à l’étape des observations sur la peine. 

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Projet de tramway à Québec

La part du budget réservée aux imprévus a fondu

Le coussin budgétaire alloué aux imprévus pour la construction du tramway a perdu des plumes au cours des derniers mois, s’inquiète le vérificateur général de la Ville de Québec. Mais le maire Régis Labeaume jure que son administration a le projet de 3,3 milliards bien en main. Dans un rapport dévoilé mardi, Michel Samson constate que les sommes allouées aux risques et contingences ont fondu de 145 millions de dollars dans le budget. Ce coussin était de 626,8 millions sur 3,3 milliards en mars dernier. Il n’est plus que de 481 millions à l’heure actuelle. Le coût total du réseau structurant de transports en commun de Québec, prévu pour 2026, lui, n’a pas changé. C’est donc dire que la part du budget dévolue aux imprévus a fondu comme neige au soleil. « Il y a un risque qui nécessite une surveillance étroite, prévient Michel Samson. Les provisions pour risques et contingences apparaissent comme minimales à ce stade-ci. » Le vérificateur général peine à s’expliquer ce phénomène. « Les estimations n’ont pas gagné en fiabilité au point de justifier une telle diminution de ces ceux provisions. »

— Gabriel Béland, La Presse

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