Plus de femmes et d’immigrants parmi les nouveaux entrepreneurs
65 %
Parmi les nouveaux propriétaires de PME depuis 2021, 64,8 % sont des femmes. Il y a cinq ans, cette proportion s’élevait à 51,4 %. « Plus que jamais, les femmes jouent un rôle de premier plan dans le monde des affaires, et ces taux sont le reflet de leur dynamisme », lit-on dans l’étude.
Même constat chez les personnes issues de l’immigration, qui sont deux fois plus « dynamiques ». Devenir entrepreneur est désiré par 41,8 % des immigrants, contre 28,1 % chez les « natifs ». « On verra toujours des gens entreprendre, car l’accès à l’emploi est difficile, raconte Rina Marchand, directrice principale des contenus et innovation pour le Réseau Mentorat. Mais c’est d’abord un choix. Toutes personnes confondues, le taux d’immigrants qui veulent entreprendre est deux fois plus élevé que chez les natifs. »
Qu’est-ce que l’intention d’entreprendre ?
Vouloir un jour démarrer/reprendre une entreprise ou être en train de faire des démarches concrètes pour en créer/reprendre une.
15,1 %
C’est le taux global d’intention d’entreprendre. Il est en baisse notable depuis le début de la pandémie. La pénurie de main-d’œuvre est notamment en cause. C’est surtout le désir d’entreprendre des hommes et des jeunes qui a tiédi. De 2019 à 2021, le taux d’intention a glissé de 23,8 % à 15,2 % chez les hommes, et de 17,3 % à 14,9 % chez les femmes. « La pandémie a été une occasion de se repenser et de repenser aux modèles d’affaires, dit Rina Marchand. Pour les femmes, ce fut une occasion de dire : je vais prendre le temps de penser à mon projet. La transformation numérique est concrète pour elles. Les formations se font en ligne. Même avec les tâches familiales, ça leur a permis d’assister à des formations. »
« Malgré la baisse du taux d’intention entrepreneuriale, on voit une stabilité du taux chez les femmes depuis deux ans. On observait un dynamisme depuis quelques années chez elles. On se demandait ce que la pandémie aurait comme effet. Chez les hommes, le taux a beaucoup diminué. Ils se projettent moins dans ce métier. Il y a eu une baisse moindre chez les femmes. »
— Rina Marchand, directrice principale des contenus et innovation du Réseau Mentorat
Solo-entrepreneures
Les femmes sont à la tête de PME souvent plus petites que celles dirigées par des hommes. « Les femmes lancent des entreprises plus modestes, note Rina Marchand. Une série de choses viennent avec ça : des chiffres d’affaires moins élevés, des entreprises qui ne pensent pas à s’internationaliser. Elles entreprennent beaucoup en teintant la mission de l’entreprise de leur personnalité. Mais si elles ont un modèle d’affaires de grande envergure, l’ambition est égale à celle des hommes. Elles sont autant dynamiques, compétentes, proactives et désireuses de faire croître l’entreprise. »
Neuro-atypiques présents
Il y a presque deux fois plus de gens disant vivre avec un trouble du déficit d’attention, du spectre de l’autisme ou avec le syndrome d’Asperger parmi tous les propriétaires de PME que dans la société en général, soit 11,2 % contre 6,2 %. « Ce sont des gens habitués de travailler en dehors de la boîte, avance Rina Marchand. Les entrepreneurs refusent le statu quo. Il n’y a pas un seul chemin pour eux. Les codes standard de l’emploi ne sont pas faits pour eux. Sur le plan du mentorat, c’est bien d’avoir de telles données, car ça va influencer la façon d’accompagner ces gens. »
Gouvernement et mentors à la rescousse
C’est important de se préoccuper de cette baisse des intentions d’entreprendre, note Rina Marchand. « À cause du vieillissement de la population, de la pandémie, de la pénurie de main-d’œuvre, énumère-t-elle. Il faut investir dans la création d’entreprises, nourrir ça, sinon, le taux de propriétaires va descendre. Il faut continuer d’aider les PME, de planter des graines, car on a besoin de préserver notre autonomie. Il faut être maître des entreprises pour créer plus d’emplois. »