Programme Mobilité pour l’avenir

Hospitalisés, mais connectés malgré la COVID-19

Dépourvus des visites de leurs proches, les patients hospitalisés qui sont atteints du coronavirus sont souvent rongés par l’inquiétude. Conscients des répercussions possibles de l’isolement sur le bien-être de leurs patients, plusieurs acteurs du réseau de la santé ont donc collaboré avec TELUS pour leur apporter un moment de répit. Le programme Mobilité pour l’avenir de l’entreprise de télécommunications canadienne permet maintenant les visites virtuelles des amis et de la famille des patients, agissant ainsi comme un baume sur leur quotidien rempli d’incertitudes. Le don de 10  000 appareils mobiles à plus d’une centaine d’organisations partout au pays permet aux personnes vulnérables de rester connectées dans les moments les plus éprouvants.

Lorsqu’elle a réalisé que les gens s’éteignaient seuls dans les unités de soins intensifs, sans le réconfort de leurs proches, Myriam Denault-Bois ne pouvait pas demeurer indifférente à cette détresse humaine. Avec l’aide de deux partenaires, elle a lancé en un temps record le collectif de bénévoles Tous Ensemble, pour offrir aux hôpitaux une solution technologique clés en main afin de briser l’isolement des patients et de réunir les familles.

Sur le terrain, l’équipe de Tous Ensemble participe au déploiement de ces appareils offerts par TELUS dans les centres hospitaliers et les centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Ainsi, au moyen de la vidéoconférence, les patients peuvent voir et entendre ceux qui leur sont les plus chers.

Briser l’isolement

C’est que dans les zones dites chaudes des hôpitaux, là où sont réunis les malades atteints de la COVID-19, l’isolement est grand. Les murs des chambres desquelles les patients ne peuvent sortir sous aucun prétexte ainsi que l’équipement de protection du personnel médical constituent des barrières qui se dressent tout autour des patients.

« Ils sont alités et il leur est interdit de sortir de leur chambre, illustre Antoine Denis, cofondateur de Tous Ensemble. Le personnel, lui, est protégé de la tête aux pieds, avec des gants, une visière et un masque en permanence, ce qui rend leur bienveillance difficile à détecter. Quand les patients voient un visage humain sur l’écran, ça fait des jours qu’ils n’ont pas vu de sourire. » Le lot d’appareils mobiles offert aux hôpitaux permet de réduire l’anxiété vécue par les patients et de réhumaniser leur séjour en centre hospitalier.

Antoine Denis, qui est étudiant en médecine à l’Université McGill, ne compte plus ses heures. C’est par passion qu’il continue d’investir la majeure partie de ses journées à diriger une « petite armée de bénévoles », comme il l’appelle, pour que les appareils se retrouvent rapidement dans les mains des travailleurs sociaux dans les centres de soins partout au Québec. « Je le fais pour permettre à ceux qui sont malades de voir leur mari, leur épouse ou leur famille, peut-être pour la dernière fois », dit-il.

Soulager le personnel soignant

« À l’hôpital, que les patients soient atteints de la COVID-19 ou non, ils ne peuvent recevoir de visiteurs », explique Bruno Poirier, directeur général de la Fondation de l’Hôpital Pierre-Boucher. « Les médecins commencent à réaliser les séquelles que cet isolement provoque, ces drames qui se jouent dans la solitude. Les patients sont seuls; ils ont peur. Reconnaître un visage familier aide à diminuer leur anxiété, leurs craintes », ajoute-t-il.

Bruno Poirier a lui-même témoigné des bienfaits d’une connexion qui se maintient pendant la pandémie. Son père, atteint d’alzheimer, ne reçoit plus de visites depuis plus d’un mois. Sa mère craignait qu’il ne la reconnaisse plus. Grâce à la technologie, ils ont pu faire un appel, au cours duquel elle s’est aussitôt fait rassurer par une pluie de « t’es belle ! » venant de son mari. Soulagé pour ses parents, Bruno Poirier est maintenant fier de pouvoir offrir le même soutien aux patients des trois étages de son hôpital où sont traités des gens affectés par le coronavirus.

« Tout a été pensé pour en faciliter l’utilisation par les travailleurs sociaux, souligne-t-il. L’équipe derrière Tous Ensemble programme les tablettes, configure la technologie pour les vidéoconférences et fournit un protocole de désinfection, tandis que TELUS procure l’accès au réseau cellulaire en plus des appareils. Parce que, pour tous les intervenants menant à bien ce projet, il était hors de question d’alourdir le fardeau du personnel médical, déjà à bout de souffle. »

Un second souffle

Heureusement, pour bon nombre de personnes hospitalisées, le sort n’est pas joué. Et le personnel soignant fait un constat encourageant : les malades deviennent plus combatifs après avoir eu un moment d’intimité avec leurs proches grâce aux appareils mobiles. Le personnel infirmier nous rapporte que, dans les jours qui suivent un appel, les patients sont à un meilleur endroit psychologiquement et sont prêts à combattre la maladie. Ils ont un second souffle », explique Myriam Denault-Bois.

Ces précieux contacts humains sont bénéfiques non seulement pour les patients, mais aussi pour les familles, qui reçoivent peu ou pas de nouvelles de leur proche hospitalisé. « Pour les familles aussi, rester connecté semble diminuer le niveau de stress vécu », affirme Antoine Denis. Le manque d’information peut être très inquiétant, et ces appels vidéo leur permettent de voir ce qui se passe; de constater l’état de l’être qu’ils aiment; de le réconforter; de le soutenir; et, parfois, de lui faire un inestimable dernier au revoir.

« Ceux qui sont sur le terrain témoignent de la différence qu’apportent les tablettes. Certains de leurs patients prononcent leurs derniers mots avant leur décès, alors que d’autres sont porteurs d’un espoir qui règne, comme cet homme qui a demandé en mariage la femme qu’il aime », conclut Myriam Denault-Bois.

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