Le déclin de l’information locale et régionale s’accélère

Le déclin de l’information locale et régionale aux États-Unis s’accélère malgré l’attention portée à cette question, au point que le pays a perdu depuis 2005 un tiers de ses journaux et deux tiers de ses journalistes.

En moyenne, 2,5 journaux ont fermé chaque semaine en 2023, contre 2 par semaine l’année précédente, reflet d’un climat publicitaire de plus en plus dégradé, selon une étude de l’Université Northwestern publiée jeudi. La plupart de ces journaux étaient des hebdomadaires, dans des régions où il y a peu ou pas d’autres sources d’information.

« Ce qui me préoccupe, c’est que l’accélération à laquelle nous assistons ne fera que s’aggraver », a déclaré Tim Franklin, qui dirige l’initiative d’information locale à l’école de journalisme Medill de Northwestern, dans l’Illinois.

Au rythme actuel, le pays aura enregistré l’an prochain 3000 fermetures de journaux en deux décennies, et il en restera un peu moins de 6000, selon l’étude. Dans le même temps, 43 000 journalistes ont perdu leur emploi, pour la plupart dans des quotidiens, alors que le marché publicitaire s’effondre.

Même si les médias numériques ont émergé pour combler certains vides, ils ferment à peu près au même rythme que les nouveaux, indique l’étude. On parle de financement public pour aider l’industrie, et davantage d’argent philanthropique arrive, mais rien de tout cela n’a changé la tendance.

Une lente goutte d’eau

Peu de médias sont à l’abri des préoccupations financières. Le Washington Post a déclaré le mois dernier qu’il devait supprimer 240 emplois et misait sur les départs volontaires. Le site internet Jezebel a annoncé la semaine dernière sa fermeture, la radio publique NPR a licencié des employés et Associated Press a commencé cette semaine à solliciter des contributions de ses lecteurs.

Les problèmes de l’information locale, cependant, sont comme une lente goutte d’eau qui a touché tous les coins du pays.

Il y a 204 comtés aux États-Unis sans média local, et 1562 avec un seul média, généralement un hebdomadaire, selon l’étude de Northwestern. Cela représente plus de la moitié des 3143 comtés aux États-Unis. Et Northwestern a placé 228 des comtés avec une seule source d’information sur une « liste de surveillance », estimant que cette seule source d’information était en danger.

Le Texas, au deuxième rang des États les plus peuplés du pays, a connu une croissance de 50 % de sa population depuis 2005, mais a perdu 65 % de ses journalistes, selon l’étude.

« Je ne pense pas qu’il y ait un problème de demande pour les informations locales, mais plutôt un problème d’approvisionnement, a déclaré le professeur Tim Franklin. Je ne pense pas qu’il existe une solution unique à ces problèmes, mais qu’il y aura plusieurs solutions. »

Une légère augmentation du lectorat des informations locales pendant la pandémie montre que les gens réagissent lorsqu’il y a un besoin urgent de savoir ce qui se passe dans leurs communautés, a-t-il ajouté.

Mort d’un manifestant juif en Californie

Un suspect arrêté pour homicide involontaire

Un suspect a été arrêté jeudi et placé en détention provisoire pour homicide involontaire, après la mort d’un manifestant juif lors d’un rassemblement qui a tourné à l’altercation avec des pro-palestiniens près de Los Angeles début novembre, a annoncé le shérif local. « Sa caution sera fixée à un million de dollars », a précisé le bureau du shérif du comté de Ventura dans un communiqué. Le suspect, Loay Alnaji, avait déjà été brièvement détenu par la police après la manifestation qui a coûté la vie à Paul Kessler, un homme de confession juive. Loay Alnaji avait été remis en liberté, les témoins de la scène ayant fourni « des déclarations contradictoires sur la nature de l’altercation et sur l’identité de l’agresseur », selon le shérif. Le rassemblement à Thousand Oaks avait tourné à la confrontation entre pro-Israéliens et pro-Palestiniens. Paul Kessler était alors tombé en arrière et s’était cogné la tête contre le sol. Hospitalisé, il est mort le lendemain de la manifestation. — Agence France-Presse

Rapport de la commission d’éthique

George Santos a « discrédité » la Chambre des représentants

L’élu républicain de l’État de New York George Santos, qui s’est illustré par ses mensonges répétés depuis son élection fin 2022, a « gravement discrédité » la Chambre des représentants, a conclu la commission d’éthique de l’institution dans un rapport publié jeudi. Le 1er novembre, une majorité de la Chambre contrôlée par les républicains a voté contre l’exclusion de George Santos, inculpé au niveau fédéral pour avoir escroqué ses donateurs et qui est accusé de blanchiment et de fraude électronique. Il a reconnu avoir menti aux électeurs en inventant des pans entiers de sa vie. « Le comportement du représentant Santos est indigne de sa fonction et a gravement discrédité la Chambre », affirme dans son rapport le groupe d’enquête formé en février par la commission d’éthique. Il a « cherché à exploiter frauduleusement chaque aspect de sa candidature pour son profit financier personnel » et a « constamment menti à ses électeurs, ses donateurs et son équipe sur son passé et son expérience », selon le rapport.

— Agence France-Presse

L’agresseur de Paul Pelosi reconnu coupable

L’agresseur complotiste qui avait attaqué le mari de l’ex-cheffe démocrate Nancy Pelosi avec un marteau en octobre 2022, quelques jours avant les élections américaines de mi-mandat, a été reconnu coupable jeudi par un tribunal de San Francisco. Les jurés ont condamné David DePape pour cette violente agression, au cours de laquelle il a fracturé le crâne de Paul Pelosi, et l’ont également déclaré coupable de tentative d’enlèvement de Mme Pelosi. Sa peine, qui peut aller jusqu’à la perpétuité, doit être prononcée ultérieurement. À l’époque présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi était le troisième personnage de l’État américain et était régulièrement la cible de théories complotistes alimentées par l’extrême droite. Le procès a montré comment M. DePape, un charpentier canadien en situation illégale et assez solitaire, baignait dans un univers empoisonné par la désinformation avant de passer à l’acte. Paul Pelosi avait réussi à alerter la police, qui est intervenue in extremis.

— Agence France-Presse

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