Un nouveau refuge pour sans-abri atteints de la COVID-19

Montréal et le gouvernement du Québec ont inauguré jeudi un grand refuge pour sans-abri atteints de la COVID-19, dans un stade de soccer municipal d’Ahuntsic.

L’installation, sur l’avenue Papineau, compte environ 350 places. Elle a ouvert ses portes jeudi en matinée.

« La pandémie est venue encore une fois exacerber les besoins », a dit Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole. « On ne veut laisser personne dehors, personne derrière. »

Les sans-abri qui se présentent sur place seront testés à l’entrée. Seuls les individus infectés pourront se rendre à l’intérieur, où ils passeront leur isolement en groupe.

Ces places portent à environ 1800 le nombre de lits d’urgence offerts aux sans-abri de Montréal.

« Ce matin, je suis très fière de vous montrer la capacité de toutes les parties prenantes de travailler ensemble », a dit Valérie Plante.

Site géré par la Mission Old Brewery

Le stade de soccer a été équipé de lits de camp, d’une cafétéria, d’une salle de détente et de cubicules où recevoir des soins. Une zone est réservée aux femmes, qui représentent habituellement 15 % de la clientèle du réseau communautaire. La Mission Old Brewery gère le site.

Selon les chiffres dont dispose le réseau de la santé, en ce moment, une cinquantaine de personnes itinérantes attrapent la COVID-19 chaque jour à Montréal. En début de semaine, on estimait que 500 sans-abri en étaient atteints.

En point de presse, la mairesse Plante a insisté pour souligner que l’itinérance était une responsabilité du gouvernement provincial et que le rôle de la métropole consistait à fournir des lieux physiques au réseau des services sociaux. « La Ville de Montréal, on sera toujours présent. On l’a montré : l’année dernière, des places, on en a fait », a-t-elle dit.

Questionnée à nouveau sur la mort d’un septuagénaire, plus tôt cette semaine, Mme Plante a souligné que l’homme vivait dans son abri de fortune depuis plusieurs années et qu’il refusait de s’installer dans un refuge. « On ne peut pas déplacer les gens de force », a-t-elle dit.

À moyen et long terme, la solution consiste à investir massivement dans le logement social, a ajouté la mairesse.

Coupable de cinq agressions sexuelles

Il visait des femmes au hasard dans la rue

Un homme qui prenait pour cibles des femmes au hasard dans la rue à Montréal, pour les agresser sexuellement, a plaidé coupable à huit chefs d’accusation, jeudi au palais de justice de Montréal.

Sobhi Akra a gardé la tête baissée pendant que la procureure de la Couronne Carolyne Paquin a fait un résumé des cinq agressions sexuelles et trois tentatives d’agression sexuelle qu’il a commises entre octobre 2017 et novembre 2018.

L’homme de 38 ans semblait avoir le même modus operandi pour chaque victime : il surprenait les femmes par-derrière pour leur agripper les seins ou les parties génitales. Certaines agressions ont eu lieu en plein jour, d’autres le soir.

Dans un cas, Akra s’en est pris à une adolescente de 17 ans qui se rendait à l’école, vers 8 h le matin, en novembre 2018 : il a glissé sa main sous la jupe de son uniforme scolaire, avant de prendre la fuite en courant.

En février 2018, en début de soirée, il a agressé une femme qui arrivait chez elle en voiture. Alors que la victime venait de se stationner et était penchée pour prendre des effets personnels qui se trouvaient sur la banquette arrière, Sobhi Akra lui a touché les fesses, puis les parties génitales, en lui disant : « Tu es tellement sexy, je veux te donner du plaisir. »

Il s’est ensuite excusé avant de prendre la fuite.

Une autre agression s’est produite sur le quai de la gare d’un train de banlieue, alors qu’une autre victime rentrait chez elle le soir après s’être entraînée au gym.

Lettres d’excuses

Sobhi Akra a admis tous ces faits, en plaidant coupable par l’intermédiaire d’une interprète qui faisait la traduction pour lui en arabe.

Le résidant de Saint-Laurent, qui travaille comme plombier, a commencé une thérapie en sexologie.

Il a aussi rédigé des lettres d’excuses à l’intention de ses huit victimes.

Avant qu’il reçoive sa peine, la procureure de la Couronne a demandé qu’il subisse une évaluation psychosexuelle.

Elle a aussi indiqué que les avocats de l’accusé avaient l’intention de demander une peine de prison de six mois moins un jour, afin de ne pas nuire aux démarches d’immigration d’Akra.

Hells Angels tué en Ontario

Trois Montréalais reconnus coupables de meurtre au premier degré

Trois Montréalais qui subissaient depuis l’automne un procès devant jury à Brampton pour le meurtre d’un Hells Angels de l’Ontario ont été déclarés coupables jeudi de meurtre au premier degré.

Marckens Vilme, Brandon Reyes et Joseph Pallotta sont les trois individus reconnus coupables du meurtre au premier degré du motard par un jury en moins de deux jours de délibérations alors qu’un quatrième accusé, Marc Issa El Khoury, a été déclaré non coupable.

Le quatuor était accusé d’avoir tué le Hells Angels de la section de Niagara Michael Deabaitua-Schulde alors que le motard sortait d’un centre d’entraînement de Mississauga, le 11 mars 2019.

Les accusés l’ignoraient, mais les enquêteurs de la Police provinciale de l’Ontario (OPP) menaient à cette époque une importante enquête sur les paris sportifs illégaux et surveillaient Deabaitua-Schulde lorsque le meurtre a été commis sous leurs yeux.

Durant le procès, la poursuite a démontré que les suspects n’avaient pas été aidés par la chance une autre fois, alors que des policiers en patrouille de la Police régionale de Peel avaient remarqué leur véhicule, qui arborait une plaque d’immatriculation du Québec et qui était garé dans le stationnement d’un motel, avant que le crime soit commis.

La poursuite a aussi établi que les accusés traquaient leur victime depuis environ deux semaines. Une plaque d’immatriculation ayant servi à commettre le crime a été volée le 26 février. Le jour même, une balise GPS a été fixée sous le VUS de Deabaitua-Schulde et celle-ci a été interrogée à 140 reprises jusqu’au matin du meurtre, 14 jours plus tard.

Les suspects se seraient même rendus chez le motard le matin du crime, mais il était déjà parti au gym. Ils ont attendu qu’il soit seul pour le tuer.

Selon la preuve présentée au procès, Vilme et Reyes auraient été les tireurs alors que Pallotta et El Khoury ont conduit les véhicules, dont l’un a été incendié.

Avec les Ruffriders

Selon nos informations, Marckens Vilme, 30 ans, aurait grandi dans le giron des Ruffriders, un gang de rue d’allégeance bleue impliqué dans le trafic de stupéfiants et dans des actes de violence à Pierrefonds et dans l’ouest de l’île de Montréal.

D’après nos renseignements, les membres de son groupe et lui auraient notamment rempli des contrats pour le crime organisé grec de Montréal.

Vilme, qui a maintes fois fait l’objet d’enquêtes par les policiers montréalais et lavallois, a déjà été observé en compagnie de certains membres des Hells Angels.

Marckens Vilme a une longue liste d’antécédents criminels. Il a notamment été condamné à une peine de 21 mois de prison pour trafic de stupéfiants en juin 2011 et à 8 mois pour complot et extorsion en février 2014.

Joseph Pallotta a des antécédents de possession d’arme, de fraude, de possession de faux documents et de complicité.

Quant à Brandon Reyes, il aurait un antécédent de vol à main armée et aurait également été arrêté dans une affaire de proxénétisme, d’agression et de possession d’une arme en Ontario.

Durant le procès, la poursuite a annoncé ne pas avoir pu établir le mobile du meurtre de Deabaitua-Schulde.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Chemin Roxham

Des « consultations » et 270 jours pour statuer sur le bail d’un donateur libéral

Ottawa affirme qu’il lui faudra 270 jours pour déterminer s’il est possible de dévoiler la somme versée sans appel d’offres à un important donateur libéral afin d’héberger les demandeurs d’asile qui entrent au Canada par le chemin Roxham, en Montérégie.

La Presse a fait une demande officielle auprès de Services publics et Approvisionnement Canada, en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, pour obtenir les baux. Bien que la loi donne 30 jours au gouvernement pour répondre, un responsable a avisé nos représentants jeudi qu’un délai de 240 jours supplémentaires était nécessaire, car les fonctionnaires devraient faire « des consultations » avant de déterminer s’ils rendent les documents publics.

Les tribunaux ont pourtant déjà déterminé par le passé que les baux signés par le gouvernement fédéral constituaient une information publique.

Plusieurs contrats

La Presse a révélé en décembre que le gouvernement avait loué pour 10 ans, sans appel d’offres, les terrains d’un important contributeur du Parti libéral du Canada afin de loger les migrants qui traversent la frontière de manière irrégulière par le chemin Roxham et les fonctionnaires qui les accueillent.

Pierre Guay, propriétaire de la boutique hors taxes au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle et de l’hôtel situé juste à côté, a accumulé les contrats ces dernières années grâce à l’afflux de milliers de demandeurs d’asile dans la région.

Ottawa a d’abord loué des chambres dans son hôtel, puis la Gendarmerie royale du Canada a accordé un contrat d’un demi-million de dollars à l’une de ses entreprises pour qu’elle aide le corps policier à améliorer les installations de son détachement local.

De son côté, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a aménagé un grand campement avec des installations temporaires pour les fonctionnaires et les demandeurs d’asile sur les terrains de M. Guay. Un premier bail a été signé par le gouvernement fédéral avec son entreprise pour les années 2017 à 2021 inclusivement, sans appel d’offres. L’an dernier, un deuxième bail, là encore sans appel d’offres, a été signé pour les cinq années à venir.

D’importants dons aux libéraux

Ni l’ASFC ni Services publics et Approvisionnement Canada n’ont accepté de dévoiler le montant des baux. Critiqués par le Parti conservateur, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique en Chambre, les ministres Marc Miller, Sean Fraser et Filomena Tassi ont défendu la rigueur du processus, mais n’ont pas dévoilé les sommes versées à Pierre Guay.

Joint au téléphone, M. Guay s’est aussi refusé à tout commentaire. « Je n’ai rien à faire là-dedans. Appelez le gouvernement, appelez le ministère des douanes, ils vont tout vous donner ça », a-t-il déclaré.

Entre 2004 et aujourd’hui, selon les données d’Élections Canada, Pierre Guay a donné environ 23 000 $ au Parti libéral du Canada. Son fils, qui est aussi impliqué dans l’entreprise familiale, a donné environ 2500 $ au parti en 2018 et 2019.

Pierre Guay a aussi donné près de 4000 $ au Parti conservateur entre 2007 et 2015, pendant que la formation était au pouvoir, sans cesser de financer les libéraux. Depuis que Justin Trudeau est premier ministre, il ne donne plus aux conservateurs.

Longueuil

Un refuge pour sans-abri ferme temporairement

Frappé de plein fouet par la COVID-19, un refuge de Longueuil ferme ses portes pour les prochains jours, faute de personnel. « Je n’ai plus le personnel nécessaire pour assurer la sécurité adéquate au niveau des lieux et même en intervention », se désole Nicholas Gildersleeve, directeur général de La Halte du Coin. Dans les dernières semaines, 19 des 25 employés ont contracté la COVID-19, précise-t-il. L’éclosion touche aussi les personnes accueillies à La Halte du Coin. « Depuis hier, on a testé plus de 30 personnes qui sont positives », fait valoir Nicholas Gildersleeve. Les sans-abri qui ont le virus sont pris en charge par le CISSS de la Montérégie-Centre et le CISSS de la Montérégie-Est, ainsi que par la Ville de Longueuil. L’aréna Cynthia-Coull a d’ailleurs été préparé pour accueillir les personnes itinérantes infectées, dès jeudi soir, affirme Catherine Fournier, mairesse de Longueuil. La dizaine de personnes non infectées qui étaient hébergées à La Halte du Coin passeront la nuit dans des autobus aménagés à cette fin.

— Florence Morin-Martel, La Presse

Propriétés résidentielles à Montréal

Les évaluations foncières risquent d’« augmenter beaucoup »

L’évaluation foncière des maisons et des condos de Montréal risque d’« augmenter beaucoup » dans le nouveau rôle qui sera publié cette année, conséquence de la flambée immobilière, selon la Ville de Montréal. En contrepartie, les effets de la pandémie pourraient ralentir la progression de la valeur de certains grands immeubles du centre-ville de Montréal, voire la faire plafonner. C’est l’analyse de Bernard Côté, qui dirige le service de l’Évaluation foncière de la métropole. Il comparaissait jeudi devant la Commission des finances de la Ville de Montréal. M. Côté a accepté de donner aux élus municipaux un aperçu de ce à quoi ressemblera le prochain rôle d’évaluation 2023-2024-2025 de la Ville de Montréal, qui doit être déposé plus tard cette année. « C’est clair que c’est un rôle qui est – pour le résidentiel – à la hauteur de 30 % [d’augmentation]. Ça va varier d’un arrondissement à l’autre, d’une ville [liée] à l’autre, comme toujours », a indiqué le fonctionnaire municipal.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

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