DU LABO AU PATIENT : TRANSFORMER LA RECHERCHE EN THÉRAPIE

Le développement d’un nouveau médicament est une démarche de longue haleine. Et les besoins sont grands, surtout en oncologie. Avec son modèle unique au Canada, IRICoR accélère le développement des recherches les plus prometteuses afin d’améliorer le bien-être des patients atteints de cancer ou de maladies rares.

En oncologie, l’arrêt de détection et de traitements provoqués par la pandémie aura des répercussions à long terme sur les patients comme sur le système de santé. Par conséquent, la pression s’accentue sur le milieu de la recherche pour que s’accélère l’identification de solutions thérapeutiques susceptibles d’être mises sur le marché.

Pandémie ou non, c’est là la mission du Centre d’excellence en commercialisation et en recherche IRICoR : identifier les avancées les plus porteuses afin de faciliter toutes les étapes pour les mener à la commercialisation. « La découverte d’un nouveau médicament peut prendre jusqu’à 15 années d’efforts », explique Nadine Beauger, présidente et directrice générale d’IRICoR.

« En soutenant les chercheurs dès les premières étapes de leurs projets novateurs tout en établissant des liens avec les sociétés biopharmaceutiques, nous contribuons à développer plus rapidement de meilleurs traitements innovants au bénéfice des patients. »

Faire le pont entre les intervenants clés

La force motrice derrière cet organisme est le rôle clé qu’il joue dans cet écosystème complexe. Son équipe fait le pont entre les chercheurs et leurs centres universitaires, l’industrie biopharmaceutique et les sociétés de capital-risque.

« Nous parlons aussi bien le langage des scientifiques que celui des biopharmaceutiques et des financiers. »

Selon Nadine Beauger, cette multidisciplinarité spécialisée de proximité constitue un élément déterminant dans l’avancement des projets.

Au-delà de l’investissement financier qu’il octroie, IRICoR aide les scientifiques à la tête des meilleurs projets de recherche au Canada à augmenter la valeur de leurs travaux, notamment en protégeant la propriété intellectuelle liée à leurs découvertes. « On investit, oui, mais on s’investit aussi », résume la P.D.G. Cette proximité avec les chercheurs académiques s’explique entre autres par l’affiliation d’IRICoR à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal, son institution hôte et fondatrice. Un des facteurs clés de la réussite d’IRICoR depuis sa création a été de promouvoir la collaboration entre les chercheurs académiques et les experts de l’Unité de découverte de médicaments de l’IRIC, qui compte le plus grand nombre de chimistes médicinaux avec expérience en biopharma basés en milieu académique.

Pendant que dans les laboratoires, on découvre les molécules des thérapies de l’avenir, IRICoR, de son côté, s’active à intéresser les sociétés biopharmaceutiques et autres financeurs à certains projets de recherche prometteurs. En établissant des partenariats avec l’industrie privée en vue d’ententes de licence ou de création de compagnies dérivées, IRICoR vient sécuriser des revenus pour les équipes locales de recherche et leurs institutions aux principaux jalons d’étapes des projets. Et les médicaments de demain sont alors un peu plus près d’atteindre le marché.

Petite molécule, grande réussite

L’un des plus grands succès du modèle d’IRICoR tient dans une molécule : la UM171. Couronnée parmi les découvertes de l’année par Québec Science en 2015, la molécule brevetée a connu un retentissement international. Elle permet de traiter les cancers du sang comme les leucémies et les myélomes. Cette avancée scientifique a mené à la création d’ExCellThera, une société de médecine cellulaire et moléculaire en phase clinique basée au Québec dans laquelle IRICoR est actionnaire.

« Sans le financement et l’accompagnement que nous avons dédiés aux chercheurs Sauvageau et Marinier dès les phases précoces de la recherche, ce projet innovant n’aurait pas pu évoluer de la sorte dans un modèle traditionnel », soutient Nadine Beauger.

Aujourd’hui, Anne Marinier, directrice de l’Unité de découverte de médicaments de l’IRIC et le DGuy Sauvageau, tous deux cofondateurs d’ExCellThera, poursuivent leurs travaux avec des collaborateurs nationaux et internationaux autour de cette petite molécule en voie de changer la vie de milliers de patients.

Selon la dirigeante du Centre d’excellence, l’avenir s’annonce prometteur pour les sciences de la vie. Grâce à l’appui financier qu’il reçoit des gouvernements, IRICoR continue d’être un moteur économique considérable dans la transformation du savoir en solutions thérapeutiques innovantes tout en alimentant le tissu entrepreneurial québécois. « S’il y a une chose qu’on a apprise de la crise que l’on traverse, conclut Nadine Beauger, c’est que, pour bâtir des sociétés fortes économiquement, il faut partir de la base et investir dans la recherche pour que ces sociétés soient en bonne santé, tant physique que financière. »

IRICoR en bref

Plus de 100 de projets de recherche financés

Près de 30 contrats de licence conclus avec l’industrie pharmaceutique

Contribution au lancement de 7 études cliniques

Près de 60 M$ en investissements étrangers consacrés à la recherche, ici au Canada

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