Un papier d’emballage pour aider les femmes entrepreneures

Voici un papier d’emballage que vous ne voudrez ni déchirer ni mettre trop rapidement au recyclage. Créé par la BMO et distribué gratuitement dans toutes ses succursales du Québec à compter de ce lundi, il arbore un code QR menant à un catalogue contenant des produits vendus exclusivement par des PME détenues par des femmes. Le but : les faire connaître, promouvoir leurs produits, et leur donner un coup de pouce financier. On y trouve des coffrets-cadeaux (Épiceries LOCO), des aliments (Nutra-Fruit) et des produits de beauté (SIMKHA) et pour la maison, notamment. Trois papiers différents sont offerts au Québec, car l’idée est aussi de promouvoir l’achat local. La BMO a aussi créé une décoration pour les sapins en forme de catalogue miniature. Les produits peuvent être découverts en se rendant directement sur la page Pinterest de la BMO.

— Marie-Eve Fournier, La Presse

PME innovation NeuroServo

Un petit appareil qui fait de grandes choses

L’innovation

Dans l’unité des soins intensifs de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, un homme intubé, inconscient, a le front barré d’une bande de trois électrodes. Elles sont reliées par un simple fil à un boîtier oblong déposé sur le lit, de la taille d’une souris d’ordinateur et muni d’un unique bouton servant d’interrupteur. « L’appareil, c’est juste ça », commente le DFrançois Marquis. Le petit appareil, qui fonctionne à piles, effectue pourtant des électroencéphalogrammes (EEG).

L’activité cérébrale qu’il surveille apparaît sous forme de graphiques dynamiques sur la tablette électronique accrochée à un support près du lit. L’appareil EEG portatif à réponse instantanée VEEGix de NeuroServo est spécifiquement conçu pour les soins intensifs.

Qui ?

Des problèmes d’acouphènes avaient amené Nicolas Tremblay, ingénieur spécialisé en microrobotique, à s’intéresser aux neurosciences. « J’ai acheté un jour un casque neurologique, pour me rendre compte que la précision n’était pas là du tout, et que je pouvais faire beaucoup mieux », relate-t-il. Cofondateur de NeuroServo en 2015, il a avancé la mise au point d’un petit appareil à électroencéphalogrammes. Le cofondateur Jérôme Arnaud-Kubota est devenu directeur de l’exploitation de l’entreprise en 2018 et le DFrançois Marquis s’est joint à elle comme directeur médical en octobre 2021.

« La première fois que j’ai vu l’appareil sur un patient dans les soins intensifs, ça m’a chaviré. C’est pour ça qu’on développe quelque chose comme ça », indique Nicolas Tremblay.

L’appareil

Le moniteur VEEGix surveille et représente en temps réel l’activité cérébrale d’un patient sous sédation.

Le petit boîtier déposé près du patient communique sans fil par Bluetooth avec « une bonne vieille tablette », observe le DMarquis. « Son gros avantage, c’est qu’il a été fait et pensé pour les soins intensifs. »

Il peut être mis en place et entrer en fonction quelques minutes après l’ordonnance, alors qu’il faut souvent plusieurs heures avant qu’un appareil EEG standard, beaucoup plus massif, puisse être installé par un technicien, fait valoir Nicolas Tremblay.

Les trois électrodes sont alignées sur une bande autoadhésive qui s’installe aisément sur le front du patient sans application de gel.

Parce que l’appareil fonctionne à piles, il est à l’abri des surtensions.

« Si le patient a besoin d’une réanimation cardiaque, on peut le zapper même s’il est branché avec le VEEGix, c’est fait pour. »

— Le DFrançois Marquis

Zapper : pratiquer une défibrillation. « Alors que l’autre machine, on risque juste de l’envoyer en orbite », ajoute-t-il.

Le boîtier a été dessiné avec l’aide d’un ingénieur et d’une designer industrielle. Doux au toucher avec ses formes arrondies et sans aspérités, il est néanmoins résistant aux chocs. « Des patients hors de contrôle pourraient le lancer ou l’échapper dans la toilette : il est certifié pour aller dans l’eau », affirme Nicolas Tremblay.

« L’appareil est virtuellement indestructible. Et ça, c’est important pour nous, parce que les appareils sont souvent maltraités aux soins intensifs. Ils tombent à terre, ils vont être désinfectés avec des produits excessivement corrosifs », explique le Dr Marquis.

L’étape suivante : interpréter

La fabrication de l’appareil s’effectue pour l’instant dans un atelier mis à leur disposition au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

« Pourquoi le CHUM ? Parce qu’on a été sélectionnés comme innovateur en résidence en 2021, et ils nous ont offert des locaux et un accompagnement pour pousser cette innovation », explique Jérôme Arnaud-Kubota.

La fabrication sera plus tard donnée en sous-traitance, « mais ici, au Québec », assure Nicolas Tremblay.

Dans ses fonctions actuelles de miroir de l’activité neurologique, l’appareil a été homologué par Santé Canada. Il est présentement utilisé dans les unités de soins intensifs d’une dizaine d’hôpitaux au Québec.

« La prochaine étape, et c’est ce qu’on est en train de travailler avec le DMarquis, c’est d’avoir des alarmes sur ce miroir », indique le président.

NeuroServo travaille sur des algorithmes prédictifs qui interpréteront l’activité électrique du cerveau pour détecter les anomalies et les annoncer sur l’écran de la tablette avec des messages clairs.

Avec des alarmes intelligentes, le VEEGix « ne fera pas juste dire : “bip-bip-bip, il se passe quelque chose”, mais “bip-bip-bip, voici ce qui se passe” », explique le DMarquis. « Et c’est là la plus-value pour les soins intensifs. »

L’avenir

NeuroServo a entrepris des démarches auprès de la FDA américaine et des agences européennes pour autoriser la mise en marché du VEEGix sur leurs territoires.

Dans la phase de financement qu’ils viennent de lancer, les trois partenaires cherchent à réunir 2,7 millions US pour élargir leur équipe, aborder le marché américain et poursuivre le protocole de recherche pour la version interprétative de l’appareil.

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