De la bouteille de vin au comptoir de bar

Partout au Québec, le verre des bacs de recyclage est souvent utilisé pour recouvrir les sites d’enfouissement. Partout ? Non ! Dans son cabanon à Longueuil, Patrice Gauvin recycle ses bouteilles de vin pour les transformer en comptoir de bar, de cuisine et en dessus de table. Un plaisir pour les yeux, et pour l’environnement.

Une fois le vin bu, la bouteille se retrouve généralement dans un bac de recyclage, où elle est contaminée par d’autres matériaux. Son parcours risque alors d’aboutir dans un dépotoir comme matière de recouvrement, plutôt que d’être recyclée.

Ce sont 78 000 tonnes de verre qui ont ainsi fini leur vie dans un site d’enfouissement en 2018, selon les chiffres les plus récents de Recyc-Québec. C’est l’équivalent du poids de 460 baleines bleues ! Pourtant, huit Québécois sur dix mettent bien leurs contenants de verre au recyclage.

L’élargissement de la consigne au Québec devrait donner un coup de barre à ces chiffres, mais elle n’entrera pas en vigueur avant la fin de 2022.

D’ici là, Patrice Gauvin, Longueuillois et ingénieur de formation, a décidé de prendre le problème par le goulot : il transforme ses bouteilles de vin en comptoir de cuisine. Le tout grâce au « plus petit atelier de recyclage de verre au monde », construit à même son cabanon du Vieux-Longueuil.

« J’étais tanné de mettre mes bouteilles de vin dans le bac vert, sachant qu’elles finiraient au dépotoir. Je me suis donc mis dans la tête de les recycler directement chez moi. »

— Patrice Gauvin

Des meubles 100 % écolos

Pour atteindre l’atelier de recyclage, il faut passer par la terrasse chaleureuse et bien aménagée de Patrice Gauvin. L’originalité des meubles attire d’emblée le regard. On y retrouve un foyer, des petites tables, un bistro avec des chaises hautes, un barbecue et un comptoir. Toutes les surfaces sont lisses, d’une jolie couleur bleutée avec un aspect minéral. Quand on y regarde de plus près, on réalise soudain que l’effet coloré et texturé vient des paillettes de verre, visibles à travers la surface. Ces meubles sont en réalité faits de bois de palette récupéré chez RONA... et de verre recyclé.

Le nombre de bouteilles de vin nécessaires à la fabrication des meubles varie en fonction du projet. Le comptoir du bar, par exemple, a requis 30 bouteilles. Patrice Gauvin a aussi fabriqué des comptoirs de cuisine pour sa sœur, un meuble-lavabo et diverses tables pour des amis. Depuis 2017, il estime avoir récupéré 1600 bouteilles de verre, qui auraient autrement terminé leur vie au dépotoir. Bouteilles qui n’ont pas toutes été bues à la maison, précise Patrice Gauvin ! Famille et amis ne se sont pas fait prier pour l’aider à accumuler le précieux matériau.

Verre précieux

L’idée est venue à Patrice Gauvin il y a quatre ans, lorsqu’il a découvert Precious Plastic, un concept développé aux Pays-Bas qui permet à des individus de recycler leur propre plastique pour le réutiliser. « Je trouvais leurs machines assez compliquées, et ça coûtait cher », remarque Patrice Gauvin, adepte de la réutilisation. Il a alors décidé d’aller de l’avant avec la même idée, mais pour le recyclage de verre.

Entrer dans l’atelier, d’une superficie de 2 mètres carrés, c’est découvrir un espace où tout a une fonction. Ou deux, ou trois.

Ici, une cuve, récupérée chez un ami, sert à laver les bouteilles et à en retirer les étiquettes. Là, un broyeur de verre a été fabriqué à partir du boîtier d’une mini centrale électrique héritée de son père, et d’un moteur pris chez son frère. Grâce à ce broyeur, les bouteilles amorcent leur transformation, passant de leur format initial à des pépites colorées.

Une fois broyé, le verre est mélangé à du béton et à des additifs, dans une recette très précise que Patrice Gauvin diffuse sur YouTube, grâce à son fils Rafaël, 15 ans et caméraman. « J’ai envie que le savoir qu’on développe soit accessible à tout le monde », explique-t-il.

Viennent ensuite les étapes du moulage, du polissage et du séchage, réalisées sur une seule table de travail multifonction. Étant donné l’exiguïté de son atelier, Patrice Gauvin a dû construire une table vibrante (pour faire sortir les bulles d’air des pièces moulées) sur roulettes, qui cache aussi une minuscule centrale de traitement des eaux. Ici, la nécessité a réellement été mère de l’invention. « Si j’avais eu accès à de l’eau courante, je n’aurais jamais fait ça ! », résume-t-il.

« Ce que je trouve intéressant dans mon concept d’atelier de recyclage de verre, c’est qu’il est extrêmement petit, mais tout à fait complet, affirme Patrice Gauvin, avec une pointe de fierté. Je consomme une bouteille de vin à la maison et je la sors de l’atelier en comptoir ou en table en verre recyclé ! »

Environnement

Sur l'écran radar

La cuisson solaire pour le climat et la santé

L’énergie solaire pourrait éviter à quelque 3 milliards d’humains d’utiliser des combustibles nocifs pour l’environnement – et dangereux pour leur santé – pour faire cuire leurs aliments chaque jour, a-t-on expliqué le 10 novembre lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), à Glasgow, en Écosse.

Les habitants de certaines des régions les plus défavorisées de la planète utilisent du bois, du charbon et même des excréments d’animaux pour préparer leurs repas. La combustion de ces substances produit toutefois des particules qui, en plus de contribuer à la pollution atmosphérique, peuvent causer des problèmes de santé graves quand elles sont respirées sur une longue période.

« Le message principal est qu’avec la cuisson solaire, on peut préparer les aliments aussi rapidement que si on utilisait un brûleur au gaz, mais c’est une cuisson propre et durable qui utilise seulement l’énergie du soleil », a résumé Alan Bigelow, directeur scientifique de l’organisme sans but lucratif Solar Cookers International.

— La Presse Canadienne

En Israël, ramasser les ordures peut faire gagner de l’argent virtuel

Dans la vallée verdoyante qui jouxte sa petite ville du nord d’Israël, Elishya Ben Meir promène sa chienne Luna et ramasse au passage des déchets abandonnés, localisés à l’aide d'une application mobile qui la récompense en monnaie virtuelle pour son geste.

Pour chaque sac qu’elle remplit et jette à la poubelle, Elishya reçoit une dizaine de « Clean Coins », une nouvelle monnaie virtuelle lancée par une jeune pousse israélienne homonyme et qu’elle pourra dépenser auprès d’enseignes partenaires.

« Nous avons déjà plus de 16 000 utilisateurs, dont 1200 sont actifs chaque semaine », poursuit Gal Lahat, 21 ans, cofondateur et directeur technique.

La plateforme a été pensée comme une chasse au trésor, avec différents niveaux et des points, dit-il. « Vous pouvez voir votre progression par rapport aux autres utilisateurs. Nous voulons que cela ressemble à un jeu. » Clean Coin n’est pas une cryptomonnaie basée sur un « minage » énergivore des données par des microprocesseurs qui tournent en continu pour valider des blocs de transaction, mais une sorte de crédit d’échange pour bonne conduite écologique.

— Agence France-Presse

Climat : des milliards de la part de fondations

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques a promu une série d’annonces de fondations et de particuliers tentant d’investir de l’argent dans les efforts de lutte contre les changements climatiques, un domaine négligé par la philanthropie selon plusieurs.

Alors que les décideurs du monde entier se réunissaient à Glasgow pour une série de réunions tant attendues sur les changements climatiques, un groupe de gouvernements et de fondations privées a annoncé son intention d’affecter 1,7 milliard US aux groupes autochtones et communautaires travaillant à la protection des forêts, une stratégie clé pour absorber les émissions de carbone.

« Nous devons faire sortir l’argent », a déclaré Kevin Currey, responsable des programmes pour les ressources naturelles et les changements climatiques à la Fondation Ford.

— Associated Press

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