Enchères

790 000 $

Une guitare de collection d’Eric Clapton a été vendue 790 000 $CAN à New York, prix le plus élevé d’une vente aux enchères consacrée à des légendes du rock, vendredi et samedi, qui a totalisé quelque 6 millions de dollars canadiens, a annoncé la société Julien’s Auctions. Annoncé comme le clou de cette vente, qui se déroulait au Hard Rock Cafe et sur l’internet, cette guitare acoustique, une Martin D-45, a été grattée par Clapton en 1970 lors du premier concert en direct de son groupe Derek and The Dominos. Près de 1000 lots et divers objets passés entre les mains des Beatles, Guns N’Roses, Nirvana, Michael Jackson, Amy Winehouse, Whitney Houston, Lady Gaga, Madonna, Elvis Presley ou les Rolling Stones étaient vendus lors de ces enchères.

— Agence France-Presse

Rectificatif

Un nouveau métier sur les plateaux

Dans le texte « Un nouveau métier d’actualité sur les plateaux », publié dimanche, nous avons écrit à tort qu’Intimacy Coordinators Canada devait inaugurer ses bureaux québécois en janvier. En fait, c’est plutôt un nouveau site web qui sera lancé. Le collectif compte d’ailleurs trois coordonnateurs d’intimité en activité au Québec. Nos excuses pour la confusion.

Rose et la machine

Mère courage

Il se passe quelque chose de très beau dans la création théâtrale au Québec. Depuis quelque temps, un courant fort de spectacles documentaires a la cote. Ils sont créés par de jeunes artistes qui secouent les codes de leur art, avec des œuvres qui soulèvent de brûlantes questions de société. Et font appel autant aux spectateurs qu’aux citoyens dans la salle.

En tête de cette tendance actuelle, il faut mentionner les spectacles de la compagnie Porte Parole, tels que J’aime Hydro, Sexy béton, L’assemblée ou Tout inclus (en coproduction)… S’y ajoute désormais Rose et la machine, création de Maude Laurendeau, qui partage la vedette avec Julie Le Breton chez Duceppe depuis la semaine dernière.

Rose et la machine raconte la réalité de Maude Laurendeau, jeune maman de deux filles, dont l’aînée, Rose, est autiste. La pièce s’inscrit ainsi dans la veine des autres récits documentaires de Porte Parole.

Or, cette fois, au lieu de partir du général pour aller vers le particulier, la créatrice part de son histoire intime et personnelle pour aborder un enjeu de société plus vaste.

On la suit dans ses démarches pour comprendre l’état de sa fille, alors qu’elle continue d’accomplir son rôle de mère aimante, rassurante. De l’annonce du diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) à ses rencontres avec des spécialistes du système de santé et des intervenants en milieu scolaire.

Dans l’excellente mise en scène d’Édith Patenaude, Laurendeau joue chacune des étapes de ses démarches et fait apparaître les gens qu’elle a croisés sur son chemin. Tous les personnages secondaires (43) sont interprétés avec brio par la comédienne Julie Le Breton – qui est aussi la belle-sœur de Laurendeau dans la vie. Le texte est basé sur des extraits de rencontres et entrevues qu’elle a réalisées au fil des ans.

Les deux actrices évoluent dans un décor de blocs et de modules disposés sur l’ensemble de l’espace scénique. Cette scénographie signée par le très doué Patrice Charbonneau-Brunelle évoque à la fois des jeux d’enfants et les cases imposées par la société.

Des larmes de joie

En cours de route, l’actrice a dû s’endurcir pour faire face à un système déshumanisé, tout en affrontant ses propres peurs ; car la mère réalisera qu’elle entretient elle aussi des préjugés face à la différence. Au milieu de sa course folle, un évènement inattendu viendra tout changer : la pandémie. Avec le confinement et la fermeture de l’école primaire que fréquente Rose depuis quelques mois, les choses changent. Pour le mieux.

Loin du conformisme social, la différence de Rose devient une originalité, non plus un problème. L’auteure propose alors une réflexion sur la place de la neurodiversité dans nos sociétés de performance.

À la fin, au moment du salut, les deux actrices n’ont pu retenir leurs larmes (de joie), sans doute soulagées par les applaudissements nourris. Mais aussi par l’humanité et la chaleur que le théâtre procure au grand désordre de nos vies. Après sa traversée du désert avec Rose, cette mère courage réalise enfin qu’elle ne sera plus jamais seule.

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