Mon clin d’oeil

Lundi 2018-09-24

Dans exactement une semaine et un jour, soudainement, il va manquer d’argent pour réaliser les promesses.

Rectificatif

Programme de Québec solidaire

Dans la chronique de Lysiane Gagnon publiée le samedi 22 septembre, on pouvait lire que le programme complet de Québec solidaire avait disparu du site web du parti depuis le déclenchement des élections. Or, le programme s’y trouvait bel et bien. Nos excuses.

ÉLECTIONS PROVINCIALES OPINION

Parlons DPJ

Nous vous proposons de vous engager à tenir des états généraux sur la jeunesse

En cette période électorale, l’heure est aux constats. Pour nous, membres du comité des jeunes de l’étude sur le devenir des jeunes placés (EDJeP)1 et cocréateurs du projet Porte-Voix2, il est temps que les différents partis prennent position et s’engagent clairement face à l’avenir des jeunes Québécois les plus vulnérables.

Avec plus de 85 000 signalements et 35 000 enfants placés annuellement3, il va sans dire que la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) est essentielle afin de protéger nos enfants, mais à quel prix ?

Des familles anéanties, des intervenants à bout de souffle, des ressources communautaires surchargées, des jeunes dépressifs ou présentant de nombreuses problématiques de santé mentale, un manque crucial de familles d’accueil et une société remplie de préjugés à notre endroit.

Alors que la réforme des services de santé et services sociaux aurait pu être une occasion en or de remettre en question les manières de faire, le dernier gouvernement s’est concentré sur une centralisation et une uniformisation des services, évaluée selon des critères de rentabilité.

Lorsque nous tentons de mettre des êtres humains uniques et complexes sous une lunette d’observation normalement destinée aux chiffres, les conséquences sont désastreuses pour les personnes les plus vulnérables. C’est le cas ici de nos jeunes placés.

Examen de conscience

La liste est longue. Lorsque la pauvreté devient un facteur systémique de placement, que le manque de personnel et les listes d’attente interminables dans les services de première ligne mettent une pression insupportable sur les familles, que l’on place un jeune jusqu’à sa majorité au nom de la stabilité, mais que le système ne peut lui en promettre davantage en raison d’un roulement de personnel constant, quand les unités de vie sont surpeuplées, que l’isolement, la contention et la médication sont des moyens choisis pour traiter les problématiques de santé mentale, que les diversités religieuses et pratiques spirituelles, de genre ou d’orientation sexuelle sont incomprises, que les jeunes trans n’ont pas accès à des services de santé adaptés, quand, sans ressources ni réseau solide, les adolescents se retrouvent en situation d’itinérance ou de précarité à la suite d’un placement, un examen de conscience s’impose.

Au cœur de cette campagne, nous vous proposons de vous engager à tenir des états généraux sur la jeunesse en y incluant une réflexion sur la situation socioéconomique des jeunes Québécois de même qu’à réformer en profondeur le modèle québécois du système de protection de la jeunesse. Cette démarche doit se faire avec les jeunes et avec leurs familles afin qu’elle réponde aux véritables besoins.

Quand l’État choisit de prendre le rôle du parent, il est redevable face aux jeunes adultes qui seront les citoyens de demain. Et vous, quel avenir souhaitez-vous pour nos jeunes ?

1 L’étude sur le devenir des jeunes placés s’intéresse aux conditions de vie et de sortie des jeunes de 17 à 21 ans ayant été placés dans des services de protection de la jeunesse.

2 Porte-Voix est un projet offert aux jeunes placés par l’organisme Coup d’éclats. Il vise le développement du pouvoir d’agir par l’art et la réflexion critique.

3 Bilan des directeurs de la protection de la jeunesse, directeurs provinciaux 2016

* Les signataires de la lettre : Jessica Côté-Guimond, Montréal ; Émilie Roy, Québec ; Camille Shaink, Montréal ; Samuel Ladouceur, Montréal ; Kevin Backwood, Pointe-aux-Trembles ; Geneviève Caron, Longueuil ; Emily Laliberté, coordonnatrice, projet Porte-Voix (Coup d’éclats) ; Mélina Desrosiers, artiste-accompagnatrice, projet Porte-Voix (Coup d’éclats) ; et Isabelle Raffestin, intervenante-accompagnatrice, projet Porte-Voix (EDJeP).

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.