Tout le monde en parle

« Je sais que j’en ai sauvé, du monde »

Les personnalités du monde du sport qui s’ouvrent sur leurs problèmes de santé mentale se succèdent. Dans une entrevue d’une grande franchise, dimanche à Tout le monde en parle, l’ancien joueur vedette du Canadien Stéphane Richer est revenu sur ses années de gloire, qu’il a vécues dans la grande noirceur.

Son travail de sensibilisation comme conférencier lui a valu la Médaille de la Fondation Douglas Utting. Une œuvre qu’il accomplit pourtant dans la discrétion, plutôt loin des projecteurs, du moins jusqu’à récemment. « Je sais que j’en ai sauvé, du monde », admet celui qui a offert d’apporter son soutien moral aux jeunes joueurs du Canadien, mais qui n’attend plus qu’on le rappelle.

Dans ses fastes années, il avait bien essayé d’aborder la question dans le bureau des grands patrons Ronald Corey et Serge Savard. « Fallait pas que tu parles de ça », dit-il aujourd’hui, évoquant une époque où la maladie mentale ne faisait pas le poids chez le Canadien.

Stéphane Richer tournait en rond avant les matchs au Forum ; il avait hâte que ça commence juste pour que ça finisse. Il n’a quand même pas caché son émotion, dimanche, en revoyant son 50e but contre les Sabres de Buffalo en avril 1988. « Il y avait beaucoup de Québécois sur la glace », a remarqué l’ancien joueur.

Une fois l’adrénaline retombée, il retrouvait la noirceur, se souvient-il.

Deux jours avant l’entrevue, il a revu la parodie qu’avait faite de lui Guy A. Lepage avec RBO. « T’étais bon », lui a dit poliment Stéphane Richer. « Si on avait connu ta détresse psychologique, on en aurait probablement tous et toutes tenu compte, mais c’était secret, on ne le savait pas, t’étais la plus grosse vedette du Canadien », a plaidé l’animateur.

On a beaucoup ri durant l’entrevue avec Florence Longpré et Guillaume Lambert, auteurs de la comédie dramatique Audrey est revenue, offerte sur Club illico. Le rôle le plus difficile que Florence Longpré ait eu à jouer, celui d’une femme sortie du coma après 16 ans. « C’est complexe de ne pas avoir l’air présent », affirme l’autrice et comédienne.

Guillaume Lambert considère qu’il s’agit d’« une des plus grandes performances » de la carrière de Florence, et il a raison. On a vu une scène particulièrement drôle entre Florence et Josée Deschênes, qui joue sa mère et tente de lui expliquer la fusion entre Sorel et Tracy.

Offerte sur Netflix dans 190 pays et traduite en 30 langues, la série M’entends-tu ? continue de faire des adeptes. « Je reçois des messages tous les jours dans des langues que je ne comprends pas toujours », confie Florence Longpré, un peu dépassée par ce succès.

Habitué de ce plateau, le nouveau ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, n’est pas prêt à qualifier la COP26 d’échec total ou de « blabla », comme le pense la militante écologiste Greta Thunberg. Dans son esprit, malgré la résistance de l’Inde à éliminer le charbon, celui-ci est appelé à disparaître de toute façon.

Au sujet de la grogne dans l’Ouest concernant le pétrole, M. Guilbeault rappelle que la province qui investit le plus dans les énergies renouvelables et les nouvelles technologies est l’Alberta. « Mais ça, Jason Kenney [premier ministre de la province] n’en parle pas, parce que ça ne cadre pas avec son électorat. »

Alors que les relations du Canada avec la Chine sont plutôt glaciales, il reproche surtout au plus grand émetteur de gaz à effet de serre son manque de transparence, notamment dans ses efforts pour l’environnement. M. Guilbeault affirme par ailleurs avoir l’obligation de procéder à une évaluation environnementale du troisième lien, même si le Québec fait la sienne. Il n’est pas contre une évaluation conjointe.

Aline, film librement inspiré de la vie de Céline Dion, n’est pas une parodie, mais un hommage, une histoire d’amour, un conte de fées. « Fallait que ce soit drôle et émouvant, comme elle. Le film, je l’ai fait pour elle », affirme Valérie Lemercier, qui incarne Aline Dieu au grand écran.

« Comme beaucoup de femmes, j’ai trouvé mon mari sur l’internet », raconte la cinéaste pour justifier son choix de confier l’alter ego de René Angélil à Sylvain Marcel. Au cours de ses recherches sur le web, elle dit avoir même pensé à Guy A. Lepage, avant d’opter pour le « regard doux » de Sylvain.

Plusieurs soulignent que l’accent québécois de la star française n’est pas au point. « [Robert] Charlebois m’a dit : ‟tu l’as pas”. Si je tournais maintenant, je l’aurais plus. Mais j’ai pris six kilos, donc faut choisir », a dit à la blague Valérie Lemercier, qui souhaite rencontrer la chanteuse une fois qu’elle aura vu le film.

Le quartier le plus chaud à Montréal ? « Les réseaux sociaux », répond Vincent Richer, directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal, après le meurtre de Thomas Trudel, 16 ans. Coordonnateur pour le Forum Jeunesse de Saint-Michel, Mohamed Noredine Mimoun montre du doigt le manque d’empathie du monde virtuel. « Les jeunes n’ont plus de mode d’emploi. […] Ce qui se faisait avant avec les mains et les paroles se fait maintenant avec les armes », déplore-t-il.

On a aussi ciblé la banalisation du port d’armes chez les jeunes. M. Mimoun ne croit pas que de recommander aux jeunes de l’école en question de ne pas fréquenter le parc ou de ne pas circuler librement soit une solution. Selon lui, une telle mesure « amplifie le sentiment de peur ».

En rémission d’un cancer des ganglions, Loryanne Côté, 19 ans, est inspirante et lumineuse. Avec André Robitaille et des adolescents atteints de cancer, elle a participé à une expédition, racontée dans le documentaire La vie devant moi, diffusé samedi à 22 h 30 sur ICI Télé.

« Je pense que la nature peut guérir l’âme », affirme André Robitaille, qui souligne qu’on a souvent parlé de cancer dans les documentaires, mais moins quand on le vit à l’adolescence, une période de la vie où on a plutôt envie de s’amuser.

« Personne ne pouvait comprendre c’était quoi, arracher ses cheveux par poignées », affirme Loryanne, d’une grande maturité, qui pouvait enfin en discuter avec d’autres jeunes qui vivaient des situations similaires. L’étudiante essaie de ne pas y penser, mais vit dans la peur constante d’une rechute. Dimanche, elle projetait plutôt l’espoir et le bonheur de vivre.

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