École secondaire

Un attrait moins fort pour le privé chez les anglophones

Les commissions scolaires anglophones de la grande région de Montréal perdent traditionnellement moins d’élèves au profit du privé. Mais elles ne peuvent se permettre d’en perdre trop. Leur survie est en jeu.

English-Montréal

Même si l’attrait pour l’école secondaire privée est traditionnellement moins fort chez les Montréalais anglophones que chez les francophones, la proportion d’élèves qui fréquentaient l’école publique en sixième année et qui sont ensuite passés au privé est en hausse sur le territoire de la commission scolaire English-Montreal. Ce taux est passé de 13,6 % en 2011-2012 à 16,8 % en 2014-2015 (dernières données disponibles). Deux écoles secondaires publiques sur son territoire – l’Académie Royal West à Montréal-Ouest et Vincent Massey Collegiate dans Rosemont – sont très populaires et font passer des tests d’admission, explique le porte-parole Michael J. Cohen. Or, « il est possible que les élèves refusés se tournent vers le privé », dit-il. Pour tenter de conserver ses élèves, la commission scolaire English-Montréal a déboursé 50 000 $ l’an dernier pour une campagne de publicité télévisée diffusée à CTV sur le thème « Être bilingue, c’est gagnant ». « On espère que ça va porter des fruits », lance M. Cohen. Depuis sa création en 1998, la commission scolaire a perdu près du quart de sa clientèle, qui est passée de 25 000 élèves il y a près de 30 ans à environ 19 000 aujourd’hui. Or, ce n’est pas en raison de l’attrait du privé, mais plutôt à cause de la loi 101 qui limite l’accès à une éducation en langue anglaise aux enfants dont l’un des parents a été éduqué dans un établissement anglophone canadien, toujours selon M. Cohen.

Riverside, sur la Rive-Sud

À la commission scolaire Riverside, bon an, mal an, environ un élève du primaire sur dix opte pour une école privée au secondaire ou une école francophone (c’était 13 % en 2011-2012 contre 12,2 % en 2016-2017). « On aimerait garder tous nos élèves, mais on se réjouit d’en perdre si peu », dit son directeur général Sylvain Racette. La petite commission scolaire anglophone de la Rive-Sud de Montréal a un taux de diplomation parmi les meilleurs de la province, dit fièrement M. Racette. « Est-ce qu’on garde nos élèves parce qu’on a un haut taux de diplomation ou si on a un bon taux de diplomation parce qu’on ne perd pas nos meilleurs élèves au profit du privé ? C’est l’œuf ou la poule », illustre-t-il. « Comme minorité linguistique, on a un fort sentiment d’appartenance à nos écoles et à notre communauté », ajoute le directeur général pour expliquer son taux élevé de rétention.

Pas de statistiques

Deux commissions scolaires anglophones de la grande région de Montréal – Sir-Wilfrid-Laurier et Lester-B.-Pearson – nous ont répondu qu’elles n’avaient pas de statistiques à ce sujet.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.