En photos

Les ring girls au fil du temps

Le photographe Bernard Brault couvre la boxe depuis les années 80. Ses clichés témoignent de la présence des ring girls au Québec au fil des ans.

1985

Combat entre Johnny Herbert (photo) et Denis Sigouin à l’aréna Maurice-Richard de Montréal

1980

Combat entre Sugar Ray Leonard et Roberto Duran au Stade olympique 

La tradition des ring girls remonte aux années 50, à Las Vegas. Les pin-up des casinos ont été invitées à monter sur le ring entre les rounds. Une photo de l’une d’entre elle a été publiée dans le magazine The Ring en 1965, popularisant la tendance partout dans le monde. 

1980

Sugar Ray Leonard contre Roberto Duran 

« Le sport, à la base, a été créé pour les hommes, c’était un boys club. Il y a eu des changements, mais il y a encore des relents de ce système en train de changer », note Béatrice Lavigne, d’Égale Action. La boxe féminine n’a été admise aux Jeux olympiques qu’en 2012.

1980.

Combat entre Eddie Melo et Lancelot Lanis au centre Paul-Sauvé. 

Boxeur actif dans les années 70, Fernand Marcotte se souvient de la présence des ring girls. « Mon père était mon entraîneur et mon gérant. Je lui disais en blaguant : ‟Pourquoi tu te places devant moi quand les filles passent, tu ne veux pas que je les regarde ?” ».

1983 

Combat entre Mathew Hilton et Jacques Deblois au centre Paul-Sauvé  

La tradition veut que l'annonceur et les juges de boxe portent un complet et un nœud papillon. Les ring girls sont généralement très peu vêtues à leurs côtés. « J'ai vu des ring boys à l'occasion lors de galas féminins, ils portaient le pantalon noir et une chemise. C'est deux poids, deux mesures », dit Ariane Fortin.

1984

Combat entre Gaetan Hart et Remi Di Carlo au Forum de Montréal 

« La ring girl est une tradition. Je veux bien, tant que les filles sont bien vêtues », croit Fernand Marcotte. Il se rappelle avoir oublié d’embaucher des ring girls lors d’un gala qu’il organisait, il y a plus de 10 ans. « J’ai demandé à ma fille et à une amie, elles étaient habillées en tenue sportive. Elles avaient bien fait ça. » 

2015

« La ring girl, c’est un classique, comme les femmes et les autos. Je ne crois pas que ça va disparaître, mais l’image va peut-être changer. Moi, je n’ai pas de problème à porter le short et le top moulants. Les filles au gym s’habillent comme ça », dit Jessica Kellett (à l’extrême gauche).

2015

Gala UFC 186 au Centre Bell

« De sport, nous sommes passés au “sportainment”, terme anglophone qui traduit le métissage du sport et du divertissement, où la mise en marché d’une expérience et d’émotions uniques devient une des motivations de la prestation sportive », indique André Richelieu, professeur à l’UQAM et expert en marketing du sport. Il cite les sports de combat comme l’UFC « où se mélangent brutalité gratuite et promotion tape-à-l’œil ».

2015

« L’image véhiculée d’un esthétisme féminin très stéréotypé peut être problématique quant à l’implication des filles dans le sport, note Béatrice Lavigne, d’Égale Action. Elles ont tendance à décrocher du sport à l’adolescence, parce qu’il y a toute cette prise de conscience du corps, cette pression de l’apparence. » 

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