Concert au Métropolis
Louis-Jean le conquérant
La Presse
« Salut Métropolis, tu me sembles nombreuse ce soir », a lancé avec beaucoup d’à-propos Louis-Jean Cormier au public qui emplissait la salle de la rue Sainte-Catherine hier soir. Cormier n’était là que pour un bref moment, le temps de présenter Antoine Corriveau qui allait faire quatre de ses chansons en guise d’amuse-bouche, mais déjà on sentait l’effet
dans l’espèce de sage délire qui émanait des cris de ce public conquis.Une cinquantaine de minutes plus tard, quand Cormier est revenu sur scène avec ses musiciens dans la pénombre, la très brève
est devenue une intro planante mettant magnifiquement la table pour la chanson , à la finale intense nourrie par la guitare torturée de Simon Pedneault.En quelques minutes à peine, le Métropolis tout entier savait qu’il ne s’ennuierait pas. D’autant plus que, rentrée montréalaise oblige, la bande des cinq de Cormier se trouvait enrichie du claviériste Alex McMahon et, à l’occasion, d’une section de cuivres dirigée par Jean-Nicolas Trottier, formant une tribu de 16 musiciens alignés devant l’écran où des projections s’arrimaient aux chansons de la vedette.
Les spectateurs-trices n’ont pas attendu le signal de leur chouchou pour chanter avec lui le refrain de
, premier extrait du nouvel album. Mais ce n’était rien en comparaison de l’accueil réservé à la toute douce , gratifiée d’une montée orchestrale encore plus poignante que sur le disque.Cormier devait se douter de l’impact que peuvent avoir ses chansons récentes qu’il a toutes jouées sans exception, quitte à les faire un peu plus rugueuses (
enrichie d’un soupçon de prog). Il n’en a conservé que quatre du l’album qui a servi de tremplin à sa carrière solo, dont trois servies coup sur coup – et – qu’il a rafraîchies avec bonheur, surtout les deux premières, en misant sur la rythmique.Plus tard, il a repris avec toute sa smala l’hymne
, saluant au passage l’ami Alexandre Cloutier puis enchaînant avec une autre chanson sociale, inspirée du Printemps érable.Le contraste entre le Louis-Jean Cormier qui s’embourbe dans ses présentations entre deux chansons et le chanteur et musicien en parfait contrôle qui impose (presque) le silence au Métropolis pendant le segment bivouac de son spectacle est saisissant. Mais qu’il réussisse à toucher tout autant les convertis de la première heure que le public élargi qui l’a découvert par
en faisant les choses à sa manière, sans compromis, force l’admiration.Cormier sera de retour au même Métropolis avec Marie-Pierre Arthur le 17 juin à l’invitation des Francos.