Sommet du G7

Justin Trudeau vilipende Moscou

Ottaw — a — Le premier ministre Justin Trudeau a vivement réprimandé la Russie lors de son point de presse de clôture du Sommet du G7, au Japon, où l’ordre du jour a été bousculé pour souligner l’arrivée du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky.

Le soutien des alliés de l’Ukraine a été crucial pour sa survie dans le contexte de l’invasion russe. Les pays qui réclament un cessez-le-feu doivent cependant reconnaître que seule la Russie peut être blâmée dans ce conflit, a déclaré M. Trudeau dimanche à Hiroshima.

« Si on imaginait, par exemple, que les Ukrainiens déposaient demain leurs armes et arrêtaient de se battre. Est-ce qu’on aurait la fin du conflit ? Non ! Parce que la Russie est en train de violer la souveraineté et le libre choix du peuple ukrainien », a affirmé le premier ministre.

« Mais si la Russie, demain, décidait d’arrêter de se battre et de se retirer du front, les Ukrainiens arrêteraient de se battre aussi, [parce qu’ils] n’auraient plus besoin de défendre leur territoire, a ajouté M. Trudeau. C’est pour ça qu’on ne peut pas faire de fausse équivalence et dire que ce sont les Ukrainiens et les Russes qui doivent chercher la paix. »

« C’est sûr que les Ukrainiens veulent la paix : ils sont en train de se faire envahir par leur voisin ! La seule façon de créer une paix durable à partir de maintenant, c’est que la Russie décide d’arrêter son invasion illégale d’un voisin paisible. »

— Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le président de l’Ukraine est arrivé à Hiroshima samedi après que les pays du G7 eurent annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie et invité les pays partenaires du Sud au sommet, dans l’espoir de construire des alliances plus larges face aux menaces géopolitiques de la Russie.

Une présence importante

M. Trudeau, qui a rencontré le président ukrainien dimanche matin, a souligné que la présence physique de M. Zelensky à Hiroshima a fait une différence.

« C’est très marquant pour n’importe qui de rencontrer M. Zelensky, de l’entendre parler avec une telle passion de la défense de son pays, de sa culture, de son identité et des atrocités que la Russie continue de commettre. »

Volodymyr Zelensky a aussi eu rendez-vous dimanche avec le président des États-Unis, Joe Biden, qui a surmonté vendredi ses réticences de longue date en se disant prêt à autoriser d’autres pays à fournir à Kyiv les avions de combat que M. Zelensky réclame depuis longtemps.

Lorsqu’on lui a demandé comment le Canada pouvait appuyer cet effort, M. Trudeau a répondu que l’effort continu des Forces armées canadiennes pourrait inclure la formation des pilotes.

« Nous ne sommes certainement pas opposés à aider de toutes sortes de façons », a précisé le premier ministre.

Pas tous du même avis

Le Sommet du G7 a aussi accueilli des dirigeants de pays à l’économie émergente comme l’Inde, le Brésil et l’Indonésie, ainsi que des représentants de pays moins développés. Certains de ces pays dépendent plus économiquement de la Russie et hésitent davantage à critiquer ses actions.

Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui a aussi rencontré Justin Trudeau dimanche, a demandé un cessez-le-feu et a proposé un groupe de nations, y compris le Brésil, pour négocier la paix.

En même temps, il a refusé de fournir des armes à l’Ukraine. Le président brésilien a attribué une partie du blâme à l’Ukraine pour l’invasion de la Russie et a soutenu que les États-Unis et l’Europe stimulaient les combats.

Nucléaire et ingérence

La présence des dirigeants du G7 à Hiroshima, une ville dévastée par une bombe atomique pendant la Seconde Guerre mondiale, était aussi l’occasion pour eux de s’engager à tracer une nouvelle voie pour la non-prolifération nucléaire.

« La plupart d’entre nous ne nous souvenons pas d’une époque où le monde était menacé par la guerre nucléaire », a avoué M. Trudeau lorsqu’on lui a demandé si la visite des dirigeants à un monument commémoratif d’Hiroshima avait teinté leurs discours.

Selon M. Trudeau, la rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie, les menaces de la Corée du Nord et l’incertitude entourant l’Iran ont fait ressortir la nécessité de se souvenir des dangers de la prolifération nucléaire.

« Nous devons prendre très au sérieux les menaces qui pèsent actuellement sur la paix et la sécurité mondiales », a-t-il affirmé.

Les dirigeants du G7 ont également accepté d’ajouter un libellé sur l’ingérence étrangère à leur communiqué conjoint, dans un contexte notamment d’allégations d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales au Canada.

375 millions US

C’est la somme de nouvelles livraisons de munitions, d’artillerie et de véhicules blindés promise par les États-Unis à l’Ukraine.

Source : Agence France-Presse

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