Les Stingers en lice pour l’or, les Carabins pour le bronze

Les Stingers de l’Université Concordia auront la chance ce dimanche de remporter un deuxième titre d’affilée au Championnat universitaire canadien féminin de hockey. Elles ont battu samedi soir au CEPSUM les Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique, 3-1, dans un match longtemps indécis.

Encore une fois, ce sont les unités spéciales qui ont fait pencher la balance, tous les buts ayant été marqués en avantage numérique. Emmy Fecteau a donné l’avantage aux Stingers très tôt dans le match (5 min 57 s), mais Rylind MacKinnon a créé l’égalité quatre minutes plus tard et le match est resté très tendu jusqu’à ce que Rosalie Bégin-Cyr marque à 16 min 6 s de la deuxième période. Jouant avec plus d’assurance, les Stingers ont confirmé leur victoire quand Bégin-Cyr a marqué son deuxième but à 11 min 46 s en troisième période.

Couronnées l’année dernière à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, les Stingers auront cette fois la chance de jouer la finale devant leur public montréalais. Elles y affronteront les étonnants Cougars de l’Université Mount Royal de Calgary.

« C’est vraiment spécial de jouer ici, devant nos familles, nos amis, les autres étudiants de l’université. »

— Rosalie Bégin-Cyr, joueuse du match

« Ce sera encore un gros match, contre une autre bonne équipe de l’Ouest. On va célébrer ce soir, mais on sait que ce n’est pas fini, que tout est à recommencer [dimanche]. On sait ce qu’on veut accomplir et on sera prêtes. »

L’entraîneure-chef Julie Chu a reconnu : « Cela a vraiment été tout un match, très excitant. UBC a toute une équipe et nous avons dû jouer notre meilleur jeu. Cela dit, nous n’avons encore rien gagné et nous devrons encore faire mieux en finale si nous voulons l’emporter. »

« Les Cougars ont le même style de jeu et nous devrons vraiment être bien concentrées sur notre plan de match. Les unités spéciales ont encore fait la différence et c’est normal à ce niveau, alors que toutes les équipes peuvent se neutraliser à cinq contre cinq. Nous avons très bien fait en avantage numérique, mais aussi en désavantage, et il faudra encore le faire en finale. »

Défaite crève-cœur pour les Carabins

Dans la première demi-finale, les Carabins de l’Université de Montréal ont subi une défaite crève-cœur de 3-1 face aux Cougars, l’équipe classée huitième au début du tournoi. Après avoir accordé un but en désavantage numérique au début de la deuxième période, l’équipe hôtesse a dominé le jeu, mais elle s’est butée à la gardienne Kaitlyn Ross qui a multiplié les arrêts acrobatiques.

Longtemps menées au pointage après le but d’Alex Spence, les Carabins croyaient s’être sorties du piège quand Amélie Poiré-Lehoux a créé l’égalité à mi-chemin en troisième période. Morgan Ramsay a toutefois redonné l’avantage aux Cougars deux minutes plus tard et Kaia Borbandy a marqué dans un filet désert à 10 secondes de la fin.

L’émotion était vive après le match du côté des Carabins. « Ça fait d’autant plus mal qu’on l’attendait depuis longtemps, cette demi-finale, qu’on avait la chance d’aller jusqu’au bout chez nous, devant nos partisans, une opportunité qui ne se présente qu’une fois dans sa vie, a souligné l’entraîneure-chef Isabelle Leclaire, très émue. Et on a vraiment dominé à partir de la deuxième période avec plusieurs opportunités, des échappées, des poteaux.

« [Les Cougars] jouent un style différent, rapide, physique, et le match a été très dur. Mais on n’a jamais lâché, même à la fin quand on a mené le jeu pendant plus de deux minutes avec notre gardienne retirée. Leur gardienne a vraiment été très bonne, la nôtre aussi d’ailleurs [Aube Racine], qui s’est surpassée quand nous avons ouvert le jeu. Je suis fière des filles, ce sont des guerrières, et j’espère qu’elles sauront trouver les ressources pour aller cherche la médaille de bronze [dimanche]. »

Du côté des Cougars, l’ambiance était plus euphorique. L’équipe a surpris deux favorites en route vers une première finale. Ross, qui avait déjà été exceptionnelle jeudi contre Toronto, a raconté qu’elle était restée détendue tout au long du match : « C’est ma façon de jouer, j’aime danser quand il y a de la musique, échanger avec la foule. Ça m’aide à rester calme et je crois que ça aide aussi mes coéquipières. Cela dit, les Carabins ont une très bonne équipe et nous avons vraiment dû nous battre. C’est fou de penser qu’on va jouer pour le titre. »

« C’est vraiment extraordinaire, a reconnu l’entraîneur-chef Scott Rivett. C’est seulement notre deuxième présence au Championnat, la première s’était terminée rapidement et là, nous sommes à un match de remporter le titre national. Ça signifierait vraiment beaucoup, pour le programme, pour les filles, pour notre conférence. La compétition est très vive dans l’Ouest, toutes nos séries ont été à la limite. Je pense que ça nous donne un avantage dans ces tournois où il n’y a pas de lendemain. »

AUJOURD’HUI

Finale cinquième place : Toronto c. StFX, 11 h

Finale troisième place : Mount Royal c. Montréal, 15 h

Finale : Concordia c. UBC, 19 h

Championnat canadien masculin

Les Patriotes à court de magie

Habitués aux remontées dramatiques, les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont, cette fois-ci, manqué de leur habituelle magie.

Dominés au compte de 6 à 3 face aux Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) en demi-finale du Championnat canadien, les Trifluviens ont vu leur règne national prendre fin. Ils devront ainsi se contenter de jouer pour le bronze.

« Les Reds ont été meilleurs que nous. C’est comme ça, le Championnat canadien, avec des matchs sans lendemain », a raconté avec humilité l’entraîneur-chef des Patriotes, Marc-Étienne Hubert.

« Ils sont partis en force et, de notre côté, nos départs nous ont fait mal. Les Reds étaient rapides et s’épaulaient bien. Nous aurions pu mieux faire des choses. Je suis fier de l’effort des gars. Nous avons essayé une remontée encore une fois. Il faut lever notre chapeau à leur égard », a fait valoir l’attaquant Simon Lafrance.

Cette rencontre aurait difficilement pu s’amorcer moins bien pour les Patriotes, alors que dès la 16e seconde de jeu, l’attaquant Jason Willms s’est emparé d’un retour de lancer pour ouvrir la marque.

En fin d’engagement, les Trifluviens ont ensuite fait preuve d’indiscipline, ce qui a ouvert la porte aux Reds. Bien positionné sur le coin du filet, l’attaquant Benjamin Corbeil a faufilé le disque sous le gardien Alexis Gravel pour augmenter l’avance des siens.

« Ce n’est jamais le départ souhaité, mais nous avons une équipe qui a traversé tellement d’adversité. Ce n’est pas ça qui nous a tués au final. Le but accordé à cinq contre trois, c’est ce qui nous a fait plus mal. Ils ont été meilleurs que nous, tout simplement », a noté Hubert.

Profitant à leur tour de l’indiscipline des Reds, les Patriotes ont finalement pu s’inscrire à la marque en début de deuxième période. Décochant sans attendre sur une passe de Julien Tessier, Simon Lafrance a pu battre de vitesse le gardien Samuel Richard.

L’UNB n’a toutefois pas mis bien longtemps à reprendre son avance de deux buts, grâce à un tir parfait dans le haut du filet de Cole McKay. Les représentants du Nouveau-Brunswick ont ensuite profité de la confusion défensive pour faire 4 à 1 avec le but d’Emmett Sproule.

Manque d’opportunisme

Au troisième tiers, les Trifluviens ont rapidement cogné à la porte pour tenter de réduire leur retard, mais ils ont été incapables de profiter de quelques bonnes occasions de marquer. Ce manque d’opportunisme est revenu hanter l’UQTR lorsque l’attaquant Isaac Nurse a marqué en échappée pour mettre la rencontre hors de la portée des Patriotes.

Dans cette partie, le manque d’opportunisme des Trifluviens a assurément fait mal à leurs espoirs de victoire. À certains moments clés, les joueurs ont eu des chances en or qui ne se sont pas concrétisées, et ça a fini par changer l’histoire de la partie.

« Il y a notamment une séquence en première période où c’était 1 à 0 pour eux, et un but à ce moment aurait pu faire du bien là et à quelques reprises dans le match. En fin de compte, les Reds ont une bonne équipe. »

Dans le camp des victorieux, l’entraîneur-chef Gardiner MacDougall se montrait fort satisfait de la performance de ses protégés et élogieux à l’égard des Patriotes.

« C’était un bon match pour les partisans avec les deux derniers champions canadiens en action. Nous avons connu un bon départ, et quand tu peux écrire un tel scénario, tu le prends. Le but était d’obtenir l’avance et de la protéger. […] Quand ce sont deux équipes qui ont connu du succès comme celles-ci, tu dois trouver les séparateurs qui font la différence. »

Finir avec une victoire

Les Patriotes joueront ce dimanche pour le bronze à compter de 12 h (HAE). Cette rencontre marquera la fin du parcours universitaire de plusieurs des membres actuels de la formation trifluvienne. Même si ce n’est pas le match de la médaille d’or, l’UQTR veut terminer ce cycle avec une victoire.

« C’est la fin d’un cycle dimanche. Comme les gens ont pu le constater, nous sommes durs à abattre. Nous avons poussé jusqu’à la fin. Nous sommes fiers de ce groupe avec des gars extraordinaires que nous avons eu beaucoup de plaisir à diriger. Nous allons profiter de cette dernière danse. »

« Nous devrons jouer pour nos finissants. Ils se sont donnés corps et âme pour le programme. Ils ont été fiers de porter le logo. Nous espérons leur laisser un bon souvenir en terminant la compétition », a ajouté Simon Lafrance.

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