Courrier des lecteurs

Ça chauffe dans les rénos vertes !

Question : « J’ai un petit plex dans Rosemont qui fonctionne encore avec une chaudière datant des années 60-70 au gaz naturel et qui doit avoir une efficacité d’environ 60 %. On voit des subventions pour la conversion du mazout à l’électricité, pour la géothermie, pour les thermopompes, mais rien pour une vieille chaudière au gaz. Est-ce que le gouvernement fait la promotion des énergies fossiles non renouvelables ? Je cherche la cohérence ? »

— Christian

Depuis le début de la pandémie, ça chauffe dans la rénovation verte ! En mai, Québec a bonifié temporairement ses programmes pour soutenir l’industrie de la construction. Et la réponse a été excellente.

« On a eu plus de participation qu’on aurait pu imaginer, surtout du côté de l’acquisition de thermopompes plus efficaces », se réjouit Bernard Lamonde, directeur des programmes résidentiels chez Transition énergétique Québec (TEQ), qui est achalandée comme jamais auparavant.

La bonification de ses programmes Chauffez vert, Rénoclimat et Novoclimat permet aux particuliers d’obtenir jusqu’à 3000 $ de plus pour concrétiser des rénovations écoénergétiques.

Si vous songez à remplacer votre vieux système de chauffage au mazout par l’électricité, faites vite : l’aide additionnelle prend fin le 31 décembre.

Pour répondre à Christian, il n’existe malheureusement aucun programme pour aider les propriétaires qui chauffent au gaz naturel à migrer vers l’électricité. Comme il y a beaucoup plus de maisons qui utilisent le mazout et que le mazout est plus polluant que le gaz, TEQ se concentre sur ce créneau.

« C’est clair qu’il y a un gain environnemental à changer du gaz naturel vers l’électricité. Il n’y a aucun doute là-dessus », affirme M. Lamonde. « Ça fait partie des choses qu’on sait qu’on doit regarder éventuellement. Mais à court terme, il n’y a pas de projet de modification sur ce paramètre-là », dit-il.

De son côté, Énergir offre différentes subventions à l’achat d’appareils pour le remplacement d’une vieille chaudière ou l’ajout d’un nouvel appareil au gaz. Le fournisseur de gaz naturel offre aussi un coup de pouce pour améliorer l’efficacité énergétique, comme un cadeau allant jusqu’à 100 $ pour se munir d’un thermostat intelligent. Notez que les ménages à faible revenu ont droit à des subventions supplémentaires.

Hydro-Québec a aussi des rabais pour l’installation d’un chauffe-eau écoresponsable.

Que vous soyez locataire ou propriétaire, le programme Éconologis permet d’obtenir gratuitement des conseils pour améliorer le confort de votre habitation et réduire la facture d’énergie. Pour être admissible, le revenu familial ne doit pas dépasser 26 400 $ pour une personne vivant seule ou 49 100 $ pour une famille de quatre.

Quant au programme RénoRégion, il s’adresse aux propriétaires occupants d’un logement situé dans une petite localité qui présente des défectuosités majeures. L’aide peut atteindre 95 % du coût des travaux, jusqu’à 12 000 $. Mais seules les familles dont les revenus n’excèdent pas un certain seuil y ont droit.

Courrier des lecteurs

Retraités et prestation de relance économique

Question : « Je suis retraité mais également travailleur autonome. Je reçois un revenu de retraite d’un employeur ainsi que la SV et la RRQ. Dois-je ajouter tous ces montants ou seulement mes revenus de consultation dans le calcul des revenus totaux qui pourraient faire perdre la PCRE ? »

— Michel

De nombreux retraités se questionnent à propos de la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) qui succède à la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

La PCRE est essentiellement destinée aux travailleurs autonomes qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi revue et bonifiée. Les prestataires de la PCRE toucheront 500 $ par semaine, jusqu’à 26 semaines, dans la mesure où ils avaient des revenus de travail autonome supérieurs à 5000 $ l’an dernier et que ces revenus ont fondu de plus de moitié à cause de la COVID-19.

Des retraités qui continuent de travailler à leur compte pour arrondir leurs fins de mois pourraient donc y être admissibles, m’a confirmé Luc Godbout, professeur de fiscalité à l’Université de Sherbrooke.

Les retraités auront droit à la PCRE (comme ils avaient droit à la PCU) même s’ils touchent des revenus de retraite (pension de la Sécurité de la vieillesse, Régime de rentes du Québec, REER, rente d’un employeur, etc.).

Mais attention : quand viendra le temps de faire leur déclaration de revenus, ils devront graduellement rembourser la PCRE si leurs revenus annuels dépassent 38 000 $. Ce seuil exclut les montants de la PCRE, mais inclut tous les autres revenus d’emploi, de travail autonome, de retraite, etc.

Pour chaque dollar de revenu dépassant le seuil de 38 000 $, ils devront rembourser 50 cents de la PCRE qu’ils ont touchée.

Prenons une personne qui aurait un revenu net de 54 000 $ en 2020, en incluant 14 000 $ de PCU et 10 000 $ de PCRE. Elle devra rembourser 3000 $ de PCRE, soit la moitié de l’écart de 6000 $ entre son revenu net sans PCRE (44 000 $) et le seuil de 38 000 $.

Ah oui, un dernier détail. Pour avoir droit à la PCRE, il faut être en recherche d’emploi ou de contrat. Pas définitivement à la retraite.

Courrier des lecteurs

Immigrants et pension de vieillesse

Question : « Ma conjointe est arrivée au Canada en 1983. Elle est désormais citoyenne canadienne depuis de nombreuses années. On nous a dit qu’elle doit avoir résidé au Canada pendant 40 ans pour avoir droit à la pension ? Est-ce exact ? Elle a maintenant 66 ans. »

— Alain

Ottawa verse la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) aux personnes de 65 ans et plus qui sont citoyens canadiens ou résidents autorisés au moment de faire leur demande.

Pour avoir droit à une pleine rente, il faut avoir vécu au moins 40 ans au Canada après l’âge de 18 ans. En passant, les Canadiens qui ont travaillé à l’extérieur pour un employeur canadien peuvent demander que le temps passé à l’étranger soit compté comme des années de résidence au Canada, sous certaines conditions.

En ce moment, la pleine rente se chiffre à 614 $ par mois, soit 7368 $ par année. Mais ce montant diminue graduellement lorsqu’un rentier a des revenus supérieurs à 77 580 $ et la PSV disparaît complètement pour ceux qui gagnent plus de 128 149 $ par année.

Toutefois, il est possible d’attendre jusqu’à 70 ans pour commencer à recevoir la PSV qui est alors bonifiée de 0,6 % par mois d’attente, soit 7,2 % par année. En patientant un maximum de cinq ans, il est donc possible de toucher une rente bonifiée de 36 % pour le restant de ses jours. Pour plusieurs, ça vaut la peine d’être patient !

Mais revenons aux immigrants.

Vous pouvez recevoir une pension partielle si vous avez vécu au moins 10 ans au Canada après l’âge de 18 ans. Le paiement sera fondé sur le nombre d’années au Canada divisé par 40. Par exemple, si vous avez vécu 20 ans au Canada, vous recevrez la moitié de la pleine rente (20/40 = 50 %).

Cela étant dit, il est possible de retarder le début des paiements pendant cinq ans pour obtenir un montant plus élevé.

Autrement, il est quand même possible de recevoir la PSV si vous avez vécu dans un des nombreux pays qui ont conclu un accord de sécurité sociale avec le Canada, ce qui permet de coordonner les rentes des deux pays.

Courrier des lecteurs

Les frais derrière Visa Débit

Question : « La banque Tangerine m’offre de changer ma carte débit contre une carte débit Visa reliée à mon compte-chèques. Je voulais savoir quelle carte prendrait le moins d’argent au commerçant. Les Visa crédit prennent un bon pourcentage, mais qu’en est-il des Visa débit ? »

— Frédéric

En effet, la banque virtuelle Tangerine lance cet automne la carte Visa Débit qui permettra aux clients de faire des achats sur l’internet et au téléphone en payant directement à partir de leur compte chèques.

Plusieurs institutions financières offrent déjà des cartes Visa Débit (TD, Scotia, RBC) ou encore Débit MasterCard (BMO). Ce type de carte qui existe depuis une dizaine d’années est une bonne solution de rechange pour les consommateurs qui doivent faire des achats en ligne, mais qui ne veulent pas utiliser une carte de crédit.

Je pense à des jeunes, de nouveaux arrivants, des consommateurs qui se relèvent d’une faillite ou simplement des gens qui sont allergiques au crédit. On sait que les cartes de crédit imposent des intérêts de 20 à 30 % aux clients qui ne parviennent pas à rembourser leur solde au complet tous les mois. Et ils sont nombreux.

Avec Visa Débit, aucun risque de perdre le contrôle en dépensant davantage que l’argent qu’on a dans son compte. Mais comment tout cela fonctionne-t-il, au juste ?

En fait, lorsque vous utilisez une carte Visa Débit au Canada pour des transactions en magasin ou en personne, la transaction passe par le réseau Interac, m’a expliqué la porte-parole de Visa, Jessica Culp.

Mais « lorsque vous utilisez la carte pour faire des achats en ligne ou à l’étranger, la transaction s’effectue par l’entremise du réseau Visa », ajoute-t-elle.

Pour le client, cela fait peu de différence. D’une manière ou d’une autre, l’argent sera puisé dans son compte bancaire. Mais pour les commerçants, c’est une autre histoire. Pour chaque transaction, ils doivent payer des frais d’acceptation qui varient selon le mode de paiement. Une transaction standard avec une carte Visa Débit coûte 1,15 % au commerçant, par rapport à 1,52 % pour une carte prépayée et 1,45 % pour une carte de crédit de base (Classique, Or, Platine), et même 1,70 % pour les cartes Infinite et 2,45 % pour les cartes Infinite Privilège. Eh oui, il faut bien que quelqu’un paie les généreuses récompenses offertes aux clients ! Ce sont les commerçants, à leur corps défendant.

Ces frais sont beaucoup plus élevés que sur les transactions Interac, qui coûtent des poussières.

Selon une étude de la Banque du Canada, le coût moyen par transaction est bien plus élevé avec les cartes de crédit (2,08 $) qu’avec les cartes de débit (0,30 $).

Courrier des lecteurs

Costco : plus cher sur l’internet

Question : « Je reçois par courriel les spéciaux de la semaine chez Costco. Je vois que les prix sont gonflés par rapport au montant acheté sur place. »

— Denis Laberge

Denis n’est pas le premier à s’étonner des prix plus élevés pour les commandes en ligne chez Costco. Par exemple, il a constaté qu’un paquet de papier de toilette affiché à 28,99 $ sur l’internet coûtait, au même moment, 20 $ en magasin en incluant un rabais de 5 $.

Eh bien non, ce n’est pas une erreur d’étiquetage. « Il est vrai qu’un même article offert sur Costco.ca et en entrepôt pourrait ne pas être vendu au même prix. La différence s’explique par les frais de port et de manutention pour la livraison à domicile ou en entreprise », explique le site web de Costco.

Les produits vendus sur le site web ne sont pas tous disponibles en entrepôt, mais lorsqu’ils le sont, les consommateurs reçoivent l’avertissement suivant : « Cet article peut être offert à votre entrepôt Costco local pour achat immédiat à prix comptant sans livraison. »

Malheureusement, l’avertissement ne précise pas le prix en entrepôt. C’est assez fâchant pour un internaute de découvrir qu’il a payé plus cher pour un produit qu’il aurait très bien pu acheter en entrepôt.

Le détaillant précise que les clients de Costco.ca ne peuvent pas demander une réduction de prix s’ils découvrent par la suite que le produit est moins cher en magasin. « Costco.ca n’agence pas ses prix avec les entrepôts Costco ni avec les concurrents. Les prix sur Costco.ca comprennent les frais d’expédition et de manutention tandis qu’en entrepôt, vous payez l’article sur place et l’emportez vous-même », explique le site web de l’entreprise.

Ceci étant dit, rien n’empêche de retourner un produit acheté sur Costco.ca directement en entrepôt, pour ensuite racheter le même produit en personne à moindre prix.

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