COMMANDITÉ

2 idées innovantes pour dynamiser la ville

Avec le concours QI_connexion, organisé par le Quartier de l’Innovation, une bouffée d’air frais déferle sur l’avenir du centre-ville de Montréal. Entre de l’art dans les stationnements et des jardins aux intersections, les idées ne manquent pas pour dynamiser les lieux — et on en redemande.

Depuis 2015, QI_Connexion, un concours de pitchs qui se tient cinq fois l’an, effectue des maillages entre des startups montréalaises et de grandes entreprises. « L’objectif, c’est de mettre en action l’innovation montréalaise pour arriver avec de nouvelles solutions et avoir la possibilité de tester ces idées-là en milieu réel », résume Vincent Lafrenaye Lamontagne, gestionnaire de projets au Quartier de l’innovation. À chaque édition, plusieurs solutions sont soumises afin de répondre à la problématique d'une grande entreprise. Une fois les maillages effectués entre les jeunes pousses et les grandes entreprises, tout est possible. « On créée les ponts, on permet aux startups de se faire des contacts, et après, la balle est dans leur camp. L’entreprise est tenue de signer un contrat pour essayer de mettre en place un projet pilote, chose qui se fait toujours », explique M. Lafrenaye Lamontagne.

Alors qu’habituellement, QI_Connexion prend la forme d’un grand réseautage, la situation liée à la COVID-19 aura forcé l’innovation au sein même de son Quartier. « L'entreprise choisit la meilleure option pour répondre à ses objectifs et procède ensuite à la mise en place d'un partenariat et d'un projet pilote, lorsque possible. », explique Vincent Lafrenaye Lamontagne. « L’idée, poursuit-il, c’était de changer les traditionnels webinaires et les sempiternelles rencontres par vidéoconférence. » Pour la présente édition, la thématique donnée aux participants était plus qu’actuelle: Dynamisons le centre-ville de Montréal, un fil conducteur pensé en partenariat avec la Société de développement commercial du centre-ville de Montréal.

« L’idée était assez large: créer des projets pour encourager les gens à retourner au centre-ville et à utiliser davantage ses installations, 21 solutions ont été proposées et 5 ont été soumises à un vote en ligne. », concède le gestionnaire.

Le 26 octobre dernier, QI_Connexion a ainsi récompensé deux projets novateurs: P_ART_KING et Repenser la sécurisation des pistes cyclables.

Un musée à ciel bétonné

Ennuyants, les parkings souterrains ? Selon Alizé Honen-Delmar, instigatrice du projet P_ART_KING, récipiendaire du Prix du public, peut-être un peu. « C’était un moyen de combiner deux mondes : celui des parkings, qui est assez triste, et celui de l’art et de la culture », relate-t-elle. L’idée serait donc d’habiller les murs des stationnements souterrains du centre-ville avec des murales d’artistes émergents locaux, choisis à partir de critères spécifiques de parité et de représentation de la diversité montréalaise. Regroupées selon des thématiques assignées aux différents étages des parkings souterrains, les oeuvres reproduiront à leur manière les salles d’exposition des musées. Alizé Honen-Delmar envisage le projet P_ART_KING comme une oeuvre collective et participative qui mettrait à contribution l’opinion des citoyens par le biais de sondages sur les réseaux sociaux.

Sécuriser les intersections

C’est en allant reconduire son fils à l’école que Nicholas Sangaré, du studio de design Rainville-Sangaré, a réalisé que les longs et fastidieux travaux d’aménagement de bordures de rue pouvaient avoir un impact sur le quotidien des citoyens. Son projet, Repenser la sécurisation des pistes cyclables, aura conquis le jury: un aménagement modulable de sécurisation des artères piétonnes et cyclables, composé de bacs en acier dans lesquels on plante de la végétation, des fleurs et des arbres en été, ou encore, de l’art urbain en hiver. « En ce moment, on a des solutions permanentes et intégrées à la chaussée, mais la nôtre peut se produire et s’implanter rapidement », indique Nicholas Sangaré. L’idée, donc, se réaliserait aussi bien pour du long terme que pour des artères temporaires, comme les zones piétonnes que l’on voit apparaître sur la rue Sainte-Catherine l’été — ce que les chaussées en béton ne permettent évidemment pas. Tout ceci, le studio Rainville- Sangaré espère pouvoir le faire à échelle locale.

« Notre philosophie est axée sur la collaboration locale entre toutes les parties: la Ville, les arbres, la fabrication des pots… tout ça, on peut le faire faire localement », explique Nicholas Sangaré.

La mise en place pourrait s’entamer au printemps prochain, juste à temps pour les beaux jours. « On a demandé à ce que les projets soient réalisables avant la fin de 2020, mais on verra ce qu’il sera possible de faire en raison des contraintes imposées par la pandémie », conclut Vincent Lafrenaye Lamontagne.

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