La bonne idée

Un lit superposé pour plus d’intimité

Pour la maison, il n’y a jamais trop de sources d’inspiration. Voici quelques idées aussi faciles à aimer qu’à adopter.

Avec le confinement pour lutter contre la propagation de la COVID-19, bien des familles ont été forcées de cohabiter plus qu’à l’habitude dans un espace de vie qui n’est pas nécessairement prévu pour être occupé à plein temps. Pourquoi ne pas diviser une pièce en deux en construisant un lit superposé ? L’idée originale revient aux architectes norvégiens de la firme Vardehaugen. Les deux niveaux du lit font face à différentes sections de la pièce, qui peuvent ainsi être décorées différemment au besoin. Le concept a été repris plus récemment par le designer français Tanguy Le Moing, aujourd’hui installé en Australie. Beaucoup plus simple, il s’agit d’un meuble autoportant constitué de feuilles de contreplaqué de coffrage ainsi que de panneaux plaqués de finition. Le tout est inspiré de certaines des chambres de l’Unité d’Habitation, chef-d’œuvre du brutalisme de Le Corbusier.

Maison

UN CHAMPIGNON DES CANTONS-DE-L’EST À LA RESCOUSSE DES FRÊNES

Le public pourrait dès l’an prochain bénéficier d’une nouvelle arme pour lutter contre l’agrile du frêne. Mis en place il y a quelques années, les différents projets-pilotes en cours pour tester l’efficacité du Beauveria bassiana en sont à leurs derniers stades et les résultats sont très encourageants, si bien que l’homologation officielle est attendue au début de 2021.

« À la suite de son utilisation au cours de deux ou trois dernières années, on peut maintenant voir le résultat par rapport à la santé des frênes voisins qui n’ont pas été traités », nous explique l’ingénieur forestier Réjean Bergevin, vice-président, développement des affaires, chez GDG Environnement, qui entend commercialiser le produit sous le nom de FraxiProtec. « Actuellement, il y a très peu d’outils de combat contre l’agrile, en voilà donc un de plus qui vient contribuer à maintenir les frênes en vie, ajoute-t-il. Actuellement, il n’y a pas de solution ultime, mais le FraxiProtec est tout de même un outil très puissant qui vient contribuer au combat contre l’agrile du frêne. Je suis persuadé que si on avait eu ça il y a 8 ou 10 ans, on serait en meilleure position aujourd’hui. »

En compagnie de 17 municipalités au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, la Ville de Montréal participe activement au protocole de recherche en vue de l’homologation prochaine du FraxiProtec. « Les résultats des dernières années sont très prometteurs, c’est efficace pour tuer les agriles adultes, soutient Anthony Daniel, responsable du programme d’agrile du frêne pour le service des grands parcs de la Ville de Montréal. Ça va donner naissance à une nouvelle méthode de lutte contre l’agrile. On protège plus de 55 000 frênes tous les deux ans et on en abat de moins en moins. On espère donc pouvoir utiliser le FraxiProtec en parallèle avec le TreeAzin, on veut donner une pause à nos frênes. »

Outre deux espèces de guêpes parasitoïdes dont l’effet semble concluant, le TreeAzin est actuellement le seul autre produit utilisé à Montréal pour contrer l’agrile du frêne. Il s’agit d’un pesticide biologique injecté à la base de l’arbre et qui s’attaque aux larves de l’insecte ravageur originaire d’Asie – il a donc une action qui est davantage préventive. « Il a des avantages, mais aussi des inconvénients, dont celui d’être injecté aux arbres tous les deux ans, ce qui provoque des blessures aux arbres et qui peut à la longue les affaiblir, affirme M. Daniel. Les frênes sont relativement résistants et on a beau faire le tour de l’arbre pour redistribuer le produit, on ne sait pas combien de temps on pourra le faire. »

Indigène et sans indésirable

Le FraxiProtec est utilisé à l’aide d’un piège suspendu à la cime d’un frêne et son efficacité s’étend à plusieurs arbres – on estime que 20 pièges sont nécessaires pour couvrir un hectare. Aussi, on les déploie pendant la période d’accouplement. Les mâles sont attirés par le champignon et contaminent ensuite les femelles – les spécimens meurent peu de temps après.

« Ce n’est pas un système arbre par arbre, ce qui peut le rendre à terme plus efficace et moins cher. Il est biologique et s’attaque à la source à la dynamique des populations. On contrôle de façon significative le nombre d’agriles là où les pièges sont déployés. »

— Réjean Bergevin

« Dans un endroit donné, on a des mesures qui permettent de démontrer que plus de la moitié des agriles de ce secteur sont contaminés par le champignon. »

De plus, le Beauveria bassiana, découvert par hasard dans les Cantons-de-l’Est, est indigène et n’a pas d’effets indésirables connus. « On a réalisé des batteries de tests, toutes les données ont été fournies à l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, et on ne note aucun impact significatif contre rien, y compris les abeilles et autres insectes pollinisateurs, affirme M. Bergeron. En fait, c’est un outil de contrôle qui se trouve à imiter la nature, parce que les champignons sont à la source des principales maladies des insectes, ce qui assure l’équilibre des populations d’insectes dans la nature. »

On a donc bon espoir que le FraxiProtec puisse s’ajouter à l’arsenal des entreprises spécialisées en arboriculture – Réjean Bergevin estime que son prix sera probablement équivalent aux autres solutions actuelles. À Montréal, il pourra être inclus au traitement subventionné des frênes, accessible depuis l’été dernier aux propriétaires de terrains privés aménagés.

On espère ainsi protéger, mais aussi sauver des arbres qui sont déjà attaqués par l’agrile, une option malheureusement exclue dans plusieurs municipalités. « Dans une ville comme Boucherville, il n’y a pas grand-chose qui peut être fait, c’est trop tard, estime Anthony Daniel. Mais dans les endroits où l’agrile n’est pas encore trop présent, comme à Québec – où on a d’ailleurs presque jeté l'éponge –, avoir un nouvel outil pourrait changer les choses. »

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