environnement

Les (nombreux) chantiers du mont Royal

Ce ne sont pas les défis qui manquent pour assurer la pérennité du mont Royal qui est notamment victime de sa trop grande popularité. Gros plan sur les chantiers en vue pour protéger la plus célèbre des collines Montérégiennes.

20 millions de visites

Le mont Royal est l’une des plus petites des collines Montérégiennes, mais assurément la plus populaire. On estime qu’il y a 20 millions de visites du territoire chaque année. Or, la montagne occupe une superficie de 10 km2 au cœur de Montréal. Lorsqu’un aussi grand nombre d’Homo sapiens se déplacent dans un territoire aussi petit, les conséquences sont rapidement visibles.

Un plan de conservation

Un regroupement de 12 organismes de conservation a dévoilé récemment un plan de conservation qui vise à « protéger, restaurer et connecter » chacune des 10 collines Montérégiennes au cours des cinq prochaines années. La Coalition des Montérégiennes regroupe les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic, ainsi que les collines d’Oka. Bien qu’il ne fasse pas partie de la même formation géologique, le mont Rigaud est aussi membre de cette coalition.

Quatre grands défis

• achalandage au mont Royal

• Lotissement immobilier

• Présence d’espèces exotiques envahissantes

• Changements climatiques

« On veut d’abord renverser la dégradation et ensuite aider à rehausser la biodiversité. »

— Hélène Panaïoti, directrice générale de l'organisme sans but lucratif Les amis de la montagne

3 millions

Coût estimé du plan de conservation, selon Les amis de la montagne et la Coalition des Montérégiennes

Un équilibre fragile

« C’est une petite montagne à vocation publique. Elle est très intensivement fréquentée », explique Hélène Panaïoti, de l’organisme Les amis de la montagne. La popularité du mont Royal complique en quelque sorte le travail nécessaire pour assurer son équilibre écologique. Il y a notamment de plus en plus de sentiers qui sont créés par les utilisateurs en dehors des pistes déjà balisées pour le public, ce qui n’aide en rien à protéger des milieux naturels déjà fragilisés. Selon Mme Panaïoti, il n’est pas exclu dans l’avenir de fermer temporairement certaines zones pour permettre à la nature de se régénérer, une pratique courante dans certains grands parcs.

Une riche biodiversité en chiffres

700

Nombre d’espèces de plantes vasculaires

Certaines sont rares et menacées, comme le podophylle pelté (plante vivace de sous-bois aussi appelée pomme de mai) ou la sanguinaire du Canada. Des mesures sont mises en place dans le parc du Mont-Royal pour les protéger de l’humain, qui trop souvent les cueille ou les piétine.

90

Nombre d’espèces d’arbres

L’érable à sucre est notamment très présent au pied de la montagne, alors que le chêne rouge et le pin blanc trônent sur ses sommets. Sur certains flancs, c’est plutôt le bouleau blanc que l’on retrouve.

Plus de 180 

Nombre d’espèces d’oiseaux

En plus de la célèbre chouette rayée, le petit-duc maculé, le canard branchu ou encore le grand pic font partie des résidants à plumes les plus somptueux de la montagne.

Près de 20 

Nombre d’espèces de mammifères

L’omniprésent raton laveur y côtoie notamment la marmotte commune, le renard roux et le tamia rayé.

18

Nombre d’espèces en péril

La faune et la flore du mont Royal comptent de nombreuses espèces en situation précaire, parmi lesquelles la couleuvre brune, le noyer cendré ou encore l’aubépine du Canada.

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