Carrière

Choisir l’aérospatiale malgré la crise

En novembre 2020, Charles Lacroix a entrepris un programme de montage de câbles et de circuits à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (EMAM). Malgré la crise dans laquelle l’industrie est plongée depuis le début de la pandémie, il est sûr d’avoir fait le bon choix de carrière.

Bien qu’il soit conscient des mises à pied et du ralentissement dans la production d’avions, le Montréalais de 19 ans n’a pas peur de manquer de travail à sa sortie de l’école. « Je sais que certaines opportunités d’emplois vont disparaître, dit-il. Ce serait irréaliste de dire que les perspectives sont les mêmes qu’avant. Mais je n’ai pas de craintes. Je peux être recruté dans d’autres secteurs : le montage de câbles est important dans plusieurs domaines. »

La polyvalence que lui confère sa formation est l’un des nombreux éléments qui l’ont mené à l’EMAM. « J’aime l’idée d’un travail concret et fabriquer un produit utile, solide et bien fait. » Il ajoute que son parcours scolaire a également été influencé par son père, qui a récemment étudié en montage de structures.

« Mon père a longtemps travaillé dans le milieu hôtelier. Quand son hôtel a fermé, il a suivi une formation à l’EMAM, avant de réintégrer le marché du travail. Mes parents m’ont suggéré le DEP pour avoir de la stabilité et une certaine liberté. »

— Charles Lacroix, élève à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal

Son père et sa mère savaient qu’il avait une curiosité pour comprendre le monde qui l’entoure, tant sur le plan philosophique que physique. « Je trouve ça intéressant de chercher et de trouver des réponses à mes questions, de comprendre comment fonctionne un autobus ou comment est fait un réacteur d’avion. »

Cela dit, sa formation ne lui permettra pas de construire un avion en tant que tel. « On apprend un peu sur le fonctionnement d’un aéronef, mais j’apprends surtout les techniques de câblage : comment les manipuler ou organiser les organes de liaison. »

Des connaissances qui pourront lui servir dans plusieurs industries. « Je pourrais travailler dans presque tous les secteurs mécaniques qui demandent du câblage. J’ai des amis qui viennent d’être recrutés par l’armée canadienne. De mon côté, je ne réfléchis pas encore au type d’entreprise où j’aimerais travailler. »

Il se concentre sur la réussite de sa formation, malgré la pandémie. En raison des mesures sanitaires, la théorie leur est offerte sur des vidéos à visionner. « On doit apprendre des techniques en observant et les reproduire ensuite, sans prof pour répondre à nos questions sur le moment. Heureusement, si on est proactif et qu’on demande de l’aide à nos profs ou à d’autres élèves, on peut réussir. »

Quand vient le temps de s'exercer, l’élève peut se rendre à l’école, en portant un masque et en respectant la distanciation physique. « Pour moi, c’est un peu difficile, mais c’est pire pour d’autres. Certains étudiants ne font pas leurs travaux à distance. Et un élève est venu sur place une seule fois en 60 jours. Ce n’est pas facile d’être motivé pour étudier en pandémie. »

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