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Édition du 19 mai 2020,
section ACTUALITÉS, écran 2
« Je suis très content de vous annoncer qu’on a le feu vert pour ouvrir les commerces du Grand Montréal le 25 mai, tel que prévu, donc dès la semaine prochaine », a déclaré François Legault. Cette décision, qui vise les détaillants non essentiels ayant une porte donnant sur l’extérieur, a été prise après discussions avec les responsables de la Santé publique, a indiqué le premier ministre. Les magasins de la Communauté métropolitaine de Montréal pourront donc emboîter le pas à ceux du reste du Québec, qui avaient été autorisés à rouvrir dès le 4 mai. En outre, la réglementation exceptionnelle qui contraignait les commerces non essentiels à demeurer fermés le dimanche prendra fin dès cette semaine.
Les services de garde ont par ailleurs reçu l’aval de la Santé publique pour rouvrir le 1er juin. Cette étape du déconfinement s’est bien déroulée à l’extérieur de Montréal, mais afin de favoriser la distanciation, seulement la moitié des places d’une même garderie seront ouvertes. La situation sera problématique pour des travailleurs qui n’auront pas de place durant les heures ouvrables, a reconnu M. Legault. « Au début, ce sera seulement 50 % de la capacité, mais au cours des semaines suivantes, ça ouvrira de plus en plus », a-t-il indiqué, sans toutefois préciser l’échéancier. « Je demande aux employeurs d’être compréhensifs et, évidemment, d’essayer de faire avec les moyens du bord. »
« J’aimerais mieux que les gens soient responsables, mais si jamais on voit qu’il y a trop de personnes qui ne portent pas le masque dans des endroits où ils devraient le porter, bien on n’exclut pas de le rendre obligatoire », a prévenu François Legault. Les commerces qui rouvriront la semaine prochaine dans le Grand Montréal sont parmi les endroits où il « demande » le port du masque. « J’aimerais mieux ne pas être obligé de l’obliger », a-t-il nuancé.
Les Québécois qui peuvent acheter leur masque devraient laisser ceux donnés par les municipalités et les sociétés de transport aux citoyens qui n’ont pas les moyens de s’en procurer, a pour sa part indiqué le directeur national de santé publique. « Je me verrais mal, moi, me faire fournir un masque par le gouvernement […] avec le salaire que je fais, puis j’ai encore conservé ma job », a illustré le Dr Horacio Arruda.
Si Québec a offert 1 million de masques à Montréal, il ne peut pas lui en donner 10 fois plus, a souligné M. Legault. « Il faut s’assurer que les personnes moins riches ne perdent pas leur accès aux transports en commun parce qu’elles n’ont pas de masque. »
« Nous allons discuter d’une sorte de calendrier et voir quand nous pouvons commencer à mettre des dates sur ce calendrier », a annoncé François Legault lundi. Les sports, les restaurants, les rassemblements et le tourisme « sont toutes des questions sur lesquelles nous allons travailler », a-t-il indiqué.
« Je continue à espérer qu’au moins pour une partie de l’été, les Québécois, qui probablement n’iront pas à l’étranger, puissent utiliser les infrastructures touristiques du Québec. » Il faudrait toutefois que la situation, notamment à Montréal, « soit davantage sous contrôle », a-t-il dit une nouvelle fois.
Le gouvernement aura aussi à se prononcer sur les camps d’été et les rassemblements religieux, a indiqué M. Legault durant son point de presse. « Vous aurez les réponses dans les prochains jours », a-t-il répondu à un journaliste.
« Le nombre de chirurgies va augmenter graduellement dans toutes les régions du Québec », a quant à elle annoncé la ministre de la Santé, Danielle McCann. Selon ses estimations, la pandémie a entraîné le report de 68 000 interventions chirurgicales.
La reprise ne se fera cependant pas au même rythme partout. Sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal, « la reprise va se faire plus lentement, parce que ça demeure quand même assez difficile dans les hôpitaux », a admis Mme McCann. Les activités de chirurgie y ont repris à seulement 40 %, « et on voudrait aller plus loin », a-t-elle indiqué. Plusieurs avenues sont envisagées pour le Grand Montréal, dont l’élargissement des heures de bloc opératoire, des ententes avec des cliniques privées et le transfert de patients vers d’autres régions.
Dans les régions sanitaires de la Capitale-Nationale, de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec et de l’Outaouais, où la transmission communautaire est moins prononcée, Québec veut « tendre vers le 70 % de reprise ». Et dans les régions considérées comme froides, la reprise des interventions chirurgicales devrait « aller bon train » et « tendre vers le 100 % ».
« On va pouvoir vous présenter, dans les prochains jours, un plan plus détaillé de la reprise des chirurgies au Québec, avec un calendrier des différentes étapes », a promis la ministre.
La COVID-19 a fait 3596 morts au Québec, confirme le bilan publié lundi. C’est 34 de plus que la veille. « Le plus bas niveau de décès depuis le 12 avril », a souligné François Legault en point de presse. Le nombre de cas confirmés dans la province a augmenté de 707 en 24 heures pour atteindre 43 627. De ce nombre, 1771 personnes étaient hospitalisées, dont 179 aux soins intensifs. Mais au moins 12 000 sont également guéries, a noté le premier ministre. « Il n’y a rien de gagné, mais c’est encourageant », a fait valoir M. Legault.
La réouverture des magasins, des garderies et du secteur manufacturier ajoutera des cas, a toutefois reconnu le Dr Arruda. « Ce qu’on veut, c’est qu’il y ait une transmission qui soit contrôlée », a-t-il dit. Il a donné l’exemple d’un atelier de couture qui serait aux prises avec un ou deux cas. « S’il y a sept, huit cas autour, mais qu’on est capables de contenir ça pour éviter que toute l’usine devienne malade ou que toutes les familles deviennent malades, on est en train de contrôler la situation. »
L’adresse onvousecoute@msss.gouv.qc.ca, lancée samedi matin à l’intention des travailleurs de la santé, avait déjà reçu 836 messages à 18 h dimanche, a fait savoir la ministre de la Santé. Les primes et conditions de travail, les équipements de protection, le manque de personnel, les transferts entre les zones chaude et froide, le dépistage, les mesures de prévention et de contrôle des infections ainsi que les vacances sont les sujets qui reviennent le plus souvent, a énuméré Danielle McCann.
La détresse vécue par le personnel lui a aussi valu « quelques courriels ». Toutes ces demandes « vont être traitées très rapidement », a assuré la ministre. « Je vais vouloir avoir un rapport très complet sur les suivis qui vont être faits et les rectificatifs aux bons endroits qui vont être faits sur ces situations-là », a-t-elle.
Il faut bien en sortir à un moment donné, on n’a pas trop le choix, mais il faut y aller progressivement et prudemment. Comme l’a d’ailleurs rappelé François Legault, si ça repart, il faudra reconfiner. Et qui a envie de cela ?
Mieux vaut y aller largement pour que les gens ne se retrouvent pas tous au même endroit. Idem pour les parcs. Il faut tous les rendre accessibles. Sur le mont Royal, par exemple, le cimetière a été fermé, de sorte que tous les coureurs empruntent les mêmes trajets, ce qui n’est pas souhaitable.
Dans les transports en commun, surtout dans le métro, il faut rendre le masque obligatoire. Le métro doit aussi être régulièrement désinfecté. Les gens qui peuvent faire du télétravail doivent continuer en ce sens. Ceux qui doivent absolument retourner au bureau ne doivent pas prendre l’ascenseur avec quelqu’un. Il faut s’armer de patience ou, mieux, emprunter les escaliers. Et on ne touche pas aux boutons d’ascenseur.
On a repris un certain contrôle de la situation, mais il faut continuer parce qu’il y aura assurément une deuxième vague qu’il faudra atténuer le plus possible. Il faut garder une attitude prudente, continuer en tout temps de garder deux mètres de distance avec les autres et porter le masque dans les transports en commun et dans les commerces. Si les autorités ne recommandaient pas le masque au début, c’est simplement parce qu’il n’y en avait pas assez. Et d’ailleurs, j’observe que quand je le porte, spontanément, les gens ont plus tendance à prendre leurs distances.
En gros, il semble que le virus reste trois jours sur le plastique et sur le métal, tandis qu’il semble survivre 24 heures sur un tissu ou sur du carton. Mais quand on achète un vêtement ou des chaussures, on veut bien l’essayer avant. À la télévision française, j’ai vu qu’ils vaporisent les vêtements avant de les mettre en rayon. Quoi qu’il en soit, il revient à chaque secteur de s’adapter en fonction de sa réalité, et jusqu’à maintenant, je constate que les commerçants ne manquent pas d’imagination.
Je le crois, oui. Montréal est quand même le point chaud de tout le Canada, pire qu’à Toronto et à Vancouver, et ça, c’est encore difficile à comprendre. Oui, pour la région de Montréal, c’est une bonne chose qu’on ait reporté le retour en classe.