Mission en Europe pour le ministre de l’Agriculture

France, Belgique, Pays-Bas : le ministre québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, entame ce mercredi une mission d’une semaine en Europe afin de s’inspirer de ses meilleures pratiques, a appris La Presse. Au menu : des discussions sur l’agriculture durable, l’aménagement du territoire, la relève et les serres de demain.

« On partage certainement beaucoup de défis qui sont similaires, mais peut-être qu’ils prennent des moyens différents que les nôtres pour chercher à les relever. Alors moi, je m’en vais poser des questions, écouter et prendre des notes », a expliqué le ministre Lamontagne en entrevue, tôt mardi matin, depuis Paris.

Cette tournée débutera par un tête-à-tête avec le ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau. Elle le mènera ensuite en Belgique, où il s’entretiendra avec le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, et les ministres des régions de Wallonie et de Flandre. Des discussions sont aussi prévues avec des dirigeants et des élus de la Commission européenne, des Pays-Bas et de la région Île-de-France.

« On connaît les défis de la transition écologique partout dans le monde pour l’agriculture, mais pour moi, c’est de comprendre comment ils vivent ces défis-là ici », a ajouté M. Lamontagne, qui raconte partir « en éclaireur ».

Pour la petite histoire, c’est le premier ministre François Legault qui, au retour d’Europe l’an dernier, a annoncé à M. Lamontagne qu’il s’était engagé à ce qu’il participe à la foire agricole de Battice, en Belgique. Le Québec y sera l’invité d’honneur ce week-end.

« J’ai dit [à mes équipes] : on va se servir de cette opportunité-là pour vraiment aller se mettre les mains dans toutes les questions d’agroenvironnement », explique-t-il.

« Tous les défis qui touchent les émissions de gaz à effet de serre, les productions animales, les pesticides, la qualité de l’eau, on trouve ça [aussi] en Hollande, en Belgique et en France. »

Serres et agriculture urbaine

Ce n’est pas la première mission que le ministre mène à l’étranger. En mars, il s’était envolé vers le Japon en compagnie d’une vingtaine de représentants d’entreprises afin de promouvoir les produits de notre terroir sur le sol nippon.

La mission européenne aura aussi un volet commercial. Le ministre, un ancien épicier, visitera quelques entreprises de détail comme Costco France et Auchan.

Afin d’accroître l’autonomie alimentaire de la province, Québec a annoncé, en novembre 2020, son projet visant à doubler la superficie des serres d’ici 2025.

C’est dans cet esprit que le ministre visitera la ferme aquaponique de Bruxelles, qui exploite en « circuit fermé zéro déchet » une serre urbaine où sont aussi élevées des truites.

Puis, lundi prochain, il visitera Agrotopia, un centre de recherche pour la production agricole urbaine.

Mardi, il visitera l’entreprise KUBO, aux Pays-Bas, qui a ouvert un bureau au Québec en 2021 et mené des projets avec Savoura, les Fermes Lufa, les Serres Royales et les Serres Toundra.

« C’est dans une perspective de continuité de notre stratégie de serres au-delà de 2025 », explique le ministre Lamontagne au sujet de ces rencontres.

« Je m’en vais apprendre, je m’en vais découvrir dans l’objectif de revenir chez nous puis de pouvoir importer, entre guillemets, […] n’importe quoi qui peut accélérer et nous aider dans notre mission future. »

Enfants autochtones disparus ou morts

Début des exhumations sur la Côte-Nord

Québec — L’exhumation des dépouilles de deux enfants autochtones s’amorce dans la communauté innue de Pessamit, sur la Côte-Nord. L’opération délicate, qui s’inscrit dans la foulée d’une nouvelle loi québécoise, vise à élucider la disparition et la mort des poupons.

Les équipes du Bureau du coroner, qui a la responsabilité de coordonner les exhumations, ont installé au cours des derniers jours leurs équipements à Pessamit. Ils sortiront de terre cette semaine les tombes des deux enfants innus. Les dépouilles seront ensuite transférées à Montréal pour que l’on procède à des analyses d’ADN à la demande de familles qui souhaitent confirmer leur identité.

« Il y a plusieurs scénarios, c’est clair », a expliqué le ministre responsable des relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière. « À partir du moment où on accepte d’embarquer dans ce processus-là, qui est d’aider les familles dans leur quête de vérité, tout peut arriver », a-t-il ajouté en entrevue. M. Lafrenière s’est déplacé mardi dans la communauté de la Côte-Nord pour soutenir les familles endeuillées.

Ces deux exhumations sont les premières à survenir depuis l’adoption de la Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission dans un établissement (loi 79), en vigueur depuis deux ans. Le texte législatif prévoit que le ministre « peut assister les familles » dans leurs démarches judiciaires vers une procédure d’exhumation.

« Dans certains cas, c’est la seule façon de confirmer quelque chose », a précisé M. Lafrenière. Dans le cas des deux enfants de Pessamit, la Cour supérieure a autorisé en juin l’exhumation de leurs dépouilles.

Selon les documents judiciaires, les poupons seraient morts de la coqueluche dans un hôpital de Baie-Comeau, en 1970. À l’époque, leurs parents n’avaient pas pu les accompagner, puis avaient ensuite reçu un cercueil avec interdiction de l’ouvrir.

« Je n’ai jamais vu le corps de mon fils après sa mort. Encore aujourd’hui, je ne sais pas si mon fils est décédé ou s’il est encore en vie », a expliqué l’une des mères éplorées, dans une déclaration reproduite par la justice.

La mère de l’autre enfant est morte en 2021, quelques mois avant l’adoption de la loi que ses autres enfants ont finalement utilisée pour tenter d’obtenir des réponses. Une ordonnance de non-publication nous interdit d’identifier les familles en cause.

Familles accompagnées

En entrevue avec La Presse en juin, MVirginie Dufresne-Lemire, qui représente les deux familles innues, a rappelé que « des histoires où il y a des cercueils remplis de roches » existent. « La confiance dans les institutions gouvernementales a été fortement mise à mal, pour ne pas dire pire. Le fait que les familles n’aient pas pu accompagner les enfants, c’est excessivement problématique », avait-elle indiqué.

Un soutien particulier est d’ailleurs offert aux familles concernées, a assuré le ministre Lafrenière. « Elles sont impliquées depuis la préparation. On remonte à des semaines et des mois […], il y a des lieux qui ont été aménagés pour elles pour qu’elles puissent voir, se faire expliquer chacune des étapes par les professionnels, il y a un processus [de soutien] qui est incroyable », a-t-il expliqué.

— Avec la collaboration de Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

Pensionnat en Saskatchewan

Plus de 90 tombes potentiellement localisées

Le site d’un ancien pensionnat de la Saskatchewan pourrait contenir près d’une centaine de tombes d’enfants. Plus tôt ce mois-ci, un géoradar a localisé 93 zones d’intérêt sur le site du pensionnat pour Autochtones de Beauval. La cheffe de la Première Nation d’English River, Jenny Wolverine, a affirmé que 79 de ces zones d’intérêt pourraient avoir la taille d’éventuelles tombes d’enfants et 14 pourraient avoir la taille de celles de nourrissons. « Cela me brise le cœur de voir qu’il y en a probablement plus, ou même qu’il y en a seulement un, a reconnu Mme Wolverine mardi à Saskatoon. L’expérience des pensionnats est horrible. » Mme Wolverine a confié que personne ne savait à quoi s’attendre quand la Première Nation a commencé à fouiller le site autour du cimetière du pensionnat, il y a deux ans.

— La Presse Canadienne

Plus de 37 000 constats d’infraction remis en zone scolaire en 2022

La majorité des automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse dans les zones scolaires, malgré la hausse des accidents de la route, déplore l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ). Plus de 37 000 contraventions ont d’ailleurs été remises en 2022 à des conducteurs qui ne respectaient pas les règles aux abords des écoles lors d’opérations policières ciblées.

« Avec seulement les opérations ciblées, on a déjà un chiffre quand même impressionnant », souligne Pierre Brochet, président de l’ADPQ et directeur du Service de police de Laval.

Ces données ne sont que la pointe de l’iceberg, puisqu’on parle uniquement des chiffres comptabilisés lors d’opérations ciblées, qui n’incluent pas les contraventions remises par la Sûreté du Québec. « Ça frappe l’imaginaire quand on sait que 71 % des automobilistes ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h en zone scolaire, une statistique désolante et préoccupante », poursuit M. Brochet.

Depuis plusieurs jours, tous les corps de police de la province sont en mouvement dans les zones scolaires pour assurer la sécurité des enfants.

« Quand une ville prend la peine de mettre une zone de 30 km/h, c’est qu’il y a des enjeux. Et quand on voit que dans la culture de conduite au Québec, on ne respecte pas les limites de vitesse, c’est particulier », indique M. Brochet

Perdre un enfant

Michel Boucher a perdu son fils Tristan dans un accident de la route en 2012. Le garçon de 14 ans était à vélo. Il a violemment été happé par le conducteur d’un autobus. Il milite désormais pour la sécurité routière. « Depuis la pandémie, on observe que la population a perdu ses repères en termes de courtoisie sur la route », dit-il.

Même les parents qui viennent conduire leur enfant à l’école sont pressés et font de la vitesse, remarque le père endeuillé. « On est pressé dans la zone où on devrait faire le plus attention. »

Les automobilistes doivent reprendre leurs bonnes habitudes, donner la priorité aux plus vulnérables et respecter les limites de vitesse. « Les conducteurs sont protégés par une armure de métal. Pas les piétons et les cyclistes. Tout le monde doit faire sa part pour suivre le Code de la sécurité routière », résume M. Boucher.

Selon M. Brochet, les statistiques montrent à quel point les policiers sont engagés pour assurer la sécurité des enfants. « Mais c’est nettement insuffisant : il va falloir que tous les usagers de la route prennent la responsabilité », enchaîne-t-il.

Les zones scolaires sont imprévisibles : sans avertissement, un enfant peut traverser la rue pour attraper un ballon, par exemple. « Ce sont des endroits où il faut être plus vigilant, insiste M. Brochet. C’est notre rôle en tant qu’adulte conducteur d’être plus alerte dans ces zones. » On ne cherche pas à blâmer les usagers de la route, assure le directeur ; on veut plutôt ramener la vigilance des automobilistes.

Expulsée d’un vol d’Air Canada

Une famille montréalaise porte plainte pour profilage racial

Une famille noire de Montréal affirme avoir été victime de profilage racial lorsqu’elle a été expulsée d’un vol d’Air Canada à destination de la Floride après avoir déclaré au personnel que ses bagages n’avaient pas été chargés dans la soute.

Des membres de la famille Wright ont raconté mardi en conférence de presse leur mésaventure du 28 juillet à l’aéroport international Montréal-Trudeau.

Keith Wright a déclaré que sa fille avait fait part de ses inquiétudes à un agent de bord quant au fait que les sacs de la famille étaient toujours visibles sur le tarmac détrempé par la pluie. Leur vol de 19 h 30 avait été retardé en raison du mauvais temps et le pilote avait annoncé que certains bagages seraient laissés sur place, car l’avion excédait sa limite de poids.

Après que la famille Wright se fut exprimée, l’avion est retourné à la porte d’embarquement et le personnel a annoncé qu’il trouverait une solution.

M. Wright, âgé de 55 ans, a déclaré qu’un passager blanc qui s’était plaint du retard et avait demandé à partir avait été invité à débarquer avec son jeune fils. Mais, à sa surprise, lui et sa fille ont également été invités à quitter l’avion sans qu’on leur ait dit pourquoi.

Sa fille, Jodi Smith-Wright, 31 ans, a insisté sur le fait que ni elle ni son père n’avaient élevé la voix ou été impolis.

« Je ne pouvais pas croire que poser une question puisse conduire à ce qui nous est arrivé et je crois que c’était [du profilage racial] parce que d’autres personnes se sont montrées vraiment préoccupées par leurs affaires lorsqu’elles ont entendu ma plainte. Personne d’autre n’a été invité à descendre de l’avion », a-t-elle témoigné.

Sept autres membres de la famille – âgés de 5 à 60 ans – ont également été expulsés du vol. M. Wright a déclaré qu’une autre famille noire avait également été invitée à quitter l’avion, mais avait finalement été autorisée à rester lorsqu’elle avait déclaré qu’elle ne voyageait pas avec les Wright.

Pas d’explications

Mme Wright a déclaré qu’après que sa famille eut quitté l’avion, elle a été accueillie par six agents, dont des agents de l’Agence des services frontaliers du Canada et la police de Montréal.

La famille a dû se démener pour trouver un autre vol après qu’un responsable d’Air Canada lui a annoncé qu’il lui serait interdit de voler avec le transporteur pendant 24 heures.

Les Wright ont finalement passé une nuit blanche à conduire trois véhicules personnels jusqu’à Syracuse, dans l’État de New York, pour prendre un vol de dernière minute le matin, arrivant 20 minutes à peine avant le départ de leur croisière.

Avant de prendre un vol retour avec Air Canada, après la croisière, M. Wright a dû parler à un agent de la compagnie aérienne. « Ils me demandaient si j’allais me taire, et j’ai dû répondre que j’allais me conformer, comme si j’avais commis une sorte de crime majeur », a-t-il raconté.

La famille a annoncé mardi son intention de déposer des plaintes pour profilage racial auprès de la Commission canadienne des droits de la personne, assistée du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), établi à Montréal.

Dans un communiqué transmis par courriel, Air Canada a confirmé qu’un groupe de passagers avait été débarqué à la suite d’un « incident à bord de l’avion ».

Christophe Hennebelle, vice-président aux communications d’entreprise, a déclaré que la compagnie aérienne ne discuterait pas des raisons qui ont conduit à cette décision, ajoutant que le transporteur traitait directement avec les clients.

« Si une plainte à ce sujet était déposée auprès des autorités compétentes, nous en profiterons à ce moment-là pour expliquer notre décision », a écrit M. Hennebelle.

Voyages vers les États-Unis

Ottawa met en garde les voyageurs LGBTQ+

Le gouvernement canadien a diffusé mardi un avertissement à destination des membres de la communauté LGBTQ+ souhaitant se rendre aux États-Unis au sujet de risques qu’ils pourraient rencontrer dans certains États. Ottawa recommande notamment de « vérifier les lois locales » en faisant référence à « des lois et des politiques qui pourraient affecter » les membres de cette communauté dans certains États américains. Publié en ligne sur le site du ministère des Affaires étrangères, ce type d’avertissement vise habituellement des pays reconnus pour leurs violations des droits LGBTQ+ tels que la Russie, l’Égypte ou encore l’Ouganda. En général, les avis de voyage du gouvernement canadien concernent des risques liés à des situations d’instabilité politique ou encore de désastres naturels. Interrogée à ce sujet mardi en conférence de presse, la vice-première ministre canadienne, Chrystia Freeland, a souligné que cette décision n’était pas politique.

— Agence France-Presse

Colombie-Britannique

Des éclairs déclenchent des dizaines de nouveaux incendies

Les éclairs ont déclenché des dizaines de nouveaux incendies de forêt en Colombie-Britannique, alors que les orages ont apporté des bienfaits mitigés à la lutte de la province contre sa pire saison des incendies jamais enregistrée. Les prévisions de pluie promettaient de soulager certaines zones aux prises avec d’importants brasiers dans le Sud et le Centre, mais les éclairs associés aux tempêtes ont déclenché la plupart des 47 nouveaux incendies enregistrés au cours de la dernière journée, portant le nombre total dans la province au-dessus de 400, mardi. Trente-sept incendies provoqués par la foudre se sont déclarés dans la région côtière de la province, y compris dans l’île de Vancouver, mais de nouveaux incendies liés à la foudre se sont également déclarés dans les régions de Kamloops et de Prince George.

— La Presse Canadienne

Changements climatiques

Un chercheur réputé claque la porte du comité gouvernemental

Le spécialiste de l’énergie Pierre-Olivier Pineau a démissionné du Comité consultatif sur les changements climatiques du gouvernement Legault. Il dénonce « une sorte de censure », un manque de vision et de transparence, des programmes inefficaces ainsi que l’absence de remise en question sur la façon dont les Québécois consomment l’énergie. M. Pineau, professeur au département des sciences de la décision à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, a remis sa démission la semaine dernière au Comité consultatif sur les changements climatiques mis en place par le gouvernement Legault. Pierre-Olivier Pineau voulait que le comité fasse « à tout le moins une synthèse des critiques qui ont été émises pour comprendre si le gouvernement s’améliore dans ses programmes, mais […] tout ça avait été évacué ». M. Pineau déplore également que les programmes du gouvernement ne permettent pas de remettre en question notre rapport à la consommation d’énergie, et selon lui, certains programmes du gouvernement ne sont tout simplement pas efficaces.

— La Presse Canadienne

Un tramway de quatre milliards proposé pour l’est de Montréal

L’idée d’un tramway dans l’est de Montréal continue de faire son chemin. Une nouvelle proposition dévoilée mardi par deux experts et un comité citoyen prône un tracé en « fer à cheval » qui compterait une cinquantaine de stations, au coût d’environ 4 milliards. C’est le chargé de cours au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM Jean-François Lefebvre qui a présenté mardi une nouvelle proposition, soutenue par le président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, Denis Allard, ainsi que le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E). Son idée repose en premier lieu sur un axe qu’il a baptisé « tram de l’est », qui formerait essentiellement un tracé en « fer à cheval » du cégep Marie-Victorin jusqu’à la gare de Pointe-aux-Trembles. Au total, le réseau ferait un peu plus de 40,4 kilomètres sur le long et compterait une cinquantaine de stations, pour un coût approximatif de quatre milliards, avec une marge d’erreur de plus ou moins 30 %. — Henri Ouellette-Vézina, La Presse

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