Gourmand Les vins de la semaine

Surveiller les nouveaux arrivages

Les nouveaux arrivages sont mis en vente sur le site de la SAQ le jeudi et restent offerts exclusivement en ligne pendant 11 jours. Ensuite, ils sont distribués en succursale. Si on sait le nombre de caisses au départ, il est difficile de savoir combien de bouteilles ont été vendues en ligne, ou combien de bouteilles chaque succursale a commandées, et encore moins combien elles en recevront. Le rosé est actuellement vendu en ligne et sera en succursale à partir du 12 juillet. Le rouge et le blanc ont été distribués plus tôt cette semaine, alors impossible de vérifier les quantités. Je me permets tout de même de telles suggestions parce que les vins sont vraiment bons et d’un très bon rapport qualité-prix.

Rien à redire !

La région des Colline Teatine se trouve dans les Abruzzes, entre la mer Adriatique et le massif de Majella, le deuxième parmi les plus hauts des Apennins. Issu entièrement de montepulciano, cultivé dans des vignobles allant de 160 à 440 m d’altitude, ce Masciarelli Rosato Colline Teatine 2020 rosé est un très bon vin de tous les jours, à garder sous la main pour de la visite ou des envies impromptues. Il s’ouvre sur un nez charmeur, fruité, tout en fraîcheur, avec des notes de gadelle, de framboise, de cerise et une pointe d’herbes et d’agrumes. Très sec, frais, il fait preuve de tenue et même d’une certaine complexité. Une bouteille très légère et une capsule à vis le rendent encore plus sympathique. À essayer avec une pizza aux tomates, des crevettes ou calmars grillés, du poisson frit.

Masciarelli Rosato Colline Teatine 2020, 16,55 $ (13320871), 13 %

Garde : à boire

Hyper harmonieux

Je vous ai récemment recommandé le rosé de cet excellent domaine, situé à Jouques, au nord-est d’Aix-en-Provence. Et je ne peux passer sous silence l’arrivée de son excellent rouge, le Château Revelette Coteaux d’Aix-en-Provence 2019. Son équilibre sans faille et sa grande fraîcheur, particulièrement dans une année caniculaire, sont preuve d’une viticulture très soignée et d’un grand terroir. Assemblage de syrah et cabernet sauvignon surtout, il offre un nez charmeur, parfumé, aux accents de petits fruits mûrs, de cerise confite, de violette et d’épices. Il est très sec, mais avec une matière mûre et soyeuse. Assez corsé, mais tellement frais, avec une bonne présence de tanins, eux aussi mûrs et très fins, il s’allonge sur une longue finale à l’impression minérale. D’un excellent rapport qualité-prix, comme tous les vins du domaine, il se boit avec des côtelettes ou un gigot d’agneau aux herbes, un poulet aux olives, un couscous aux merguez.

Château Revelette Coteaux d’Aix-en-Provence 2019, 25,55 $ (10259737), 13,5 %, bio

Garde : 3 ou 4 ans

Charme irrésistible

Voilà un autre vigneron duquel je n’hésite jamais à acheter les vins. Sylvain Pataille est un des meilleurs non seulement de Marsannay, mais aussi de toute la Bourgogne. Certifié bio depuis 2006, il travaille de façon très sensible et respectueuse, et élabore de véritables vins de terroir. Grand défenseur de l’aligoté, cépage souvent ignoré, il en tire des vins d’une complexité, d’une profondeur et d’un éclat remarquables. Son entrée de gamme, le Domaine Sylvain Pataille Bourgogne Aligoté 2019, est d’un charme irrésistible. Des notes de pomme, de poire et d’amande au nez laissent place à une bouche juteuse et fruitée, hyper tonique, avec du grain et de la texture. Des notes d’agrumes, de fleurs blanches et une pointe de réduction (genre fumée/silex) apportent des nuances en bouche, et de délicates notes salines et minérales s’ajoutent à la finale. Poissons grillés, quenelles de saumon, tarte aux poireaux vont de pair.

Domaine Sylvain Pataille Bourgogne Aligoté 2019, 29 $ (14713458), 12 %

Garde : 3 ou 4 ans

Petits fruits

La camerise

Durant tout le mois de juillet, nous vous présentons un petit fruit du Québec et les conseils d’un producteur pour en profiter durant la (trop) courte saison. Cette semaine : la camerise.

La plupart lui trouvent des airs de bleuet allongé ; en bouche, elle rappelle plutôt à d’autres des accents propres au cassis.

« Comme elle a un peu d’astringence, je compare plus la camerise aux framboises ou aux mûres, deux fruits où l’on retrouve beaucoup plus d’acidité que dans le bleuet », dit Luc Lavoie, propriétaire de la ferme Trompe-Souris, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui possède des plantations de camerise depuis 2011. « La première fois qu’on y goûte, on fait un petit peu le saut, mais après ça, on s’habitue vite au goût acidulé. »

La camerise a en effet peu à voir avec le bleuet, si ce n’est sa couleur et sa teneur élevée en antioxydants, en vitamines et en minéraux.

« Si tu prends de la camerise et que tu goûtes après à des bleuets, tu vas trouver qu’il y a moins de punch. Le bleuet est plus doux à la saveur, il est plus sucré. »

— Luc Lavoie, propriétaire de la ferme Trompe-Souris

Ce fruit à la chair de couleur pourpre serait connu depuis longtemps par les Japonais qui lui prêteraient des vertus liées à la longévité et à une bonne vision. Il n’a été implanté au Québec qu’en 2007, et sa production, actuellement en plein essor dans la province, est issue d’une hybridation élaborée par les chercheurs en agriculture de l’Université de la Saskatchewan.

« C’est un petit fruit qui se prête un peu à tout », ajoute M. Lavoie, qui souligne qu’on retrouve même des boissons alcoolisées à la camerise. Bière, crème de camerise, cidre mousseux… La distillerie et brasserie Menaud, de Charlevoix, produit notamment une liqueur à la camerise à base de gin salin ainsi qu’une bière à la camerise aux caractéristiques hors du commun : une robe rouge vif et un col de mousse « rose bonbon ».

Dans les pâtisseries, la camerise rehausse gâteaux et muffins avec son goût acidulé, estime Luc Lavoie. « Mon dessert préféré, c’est la tarte aux camerises parce que c’est un fruit qui a beaucoup de jus, donc ça fait une tarte très juteuse », dit M. Lavoie, qui ajoute que la camerise est tout aussi délicieuse en confiture. Bien cueillie, elle peut facilement se conserver une à deux semaines au réfrigérateur, note le producteur. Et congelée, elle se prête à merveille à l’élaboration de sauces.

Si ce n’est pas déjà fait, hâtez-vous de la découvrir, car étant donné sa résistance au gel, la camerise est l’un des premiers petits fruits à mûrir au début de l’été, précise Luc Lavoie.

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