Opinion : Coupe du monde de soccer 2026 

Montréal n’a pas de temps à perdre

Après l’euphorie qui a régné sur le continent nord-américain cette semaine après la désignation du Canada, du Mexique et des États-Unis comme pays hôtes de la Coupe du monde de soccer de 2026, il faut désormais passer à l’action. Pour cause, même si l’événement n’aura lieu que dans huit ans, plusieurs décisions doivent être prises très rapidement. Pour Montréal, au-delà de l’enthousiasme exprimé par les différents élus, il faut développer un plan d’action pour que la métropole québécoise puisse tirer le maximum de bénéfices de cet événement.

Combien de matchs auront lieu à Montréal ?

Parmi les 23 villes proposées dans le dossier de candidature, 16 uniquement seront retenues pour la phase finale, soit 7 de moins. Il y a fort à parier que parmi ces dernières, plusieurs seront américaines dans la mesure où les États-Unis ont proposé dans la première version 18 villes.

Cela dit, il est clairement indiqué dans le même dossier que les villes seront mises en concurrence pour remporter le droit d’organiser des matchs de la Coupe du monde dans la perspective de choisir celles qui proposeront la meilleure expérience possible aux joueurs, officiels, fans, partenaires, médias ainsi que toutes les parties prenantes de l’événement.

Tenant compte de ce qui précède, les villes sont appelées à être proactives et à se positionner très rapidement.

Du côté canadien, en plus de Montréal, les deux autres villes en lice sont Toronto et Edmonton. Sachant que le Canada accueillera 10 matchs, on peut légitimement penser que Montréal organisera un minimum de trois matchs. Cela étant dit, à défaut d’avoir défini des critères d’attribution des matchs en amont, rien n’est garanti. Aujourd’hui, le seul critère utilisé pour la répartition des matchs entre les trois pays fut le poids du PIB de chacun dans le PIB cumulé des trois nations. Si l’on se base sur les données de Statistiques Canada, et si on adopte la même méthodologie, Toronto accueillera cinq matchs, Montréal trois matchs et Edmonton deux. 

Faisant ce constat, est-ce qu’il est possible pour Montréal d’accueillir plus de trois matchs ? La réponse est oui dans la mesure où Montréal talonne Toronto dans toutes les sphères, sauf en hébergement, selon le groupe de travail qui a analysé la candidature UNITED 2026 sur le plan technique.

La question du stade

La question du stade est importante dans la mesure où elle représente 35 % de la note d’évaluation de chacune des villes candidates. Dans ce sens, même s’il est indiqué dans le rapport d’évaluation que le stade de Montréal, avec celui de Cincinnati, exige des travaux de rénovation, cela n’a pas empêché le groupe de travail de lui accorder une note de 4,2/5, en avance sur celui de Toronto (3,9) et à égalité avec celui d’Edmonton. Sur ce point, Montréal avec les autres ordres de gouvernement et la RIO devront prendre une décision rapidement.

Au-delà du stade et des matchs

Même si c’est la partie la plus visible de l’iceberg, une Coupe du monde ne s’arrête pas aux matchs de soccer. Pour améliorer les éventuelles retombées économiques et touristiques pour la métropole québécoise, il faut miser sur deux éléments supplémentaires. D’une part, les FIFA Fan Fest et, d’autre part, les manifestations parallèles.

Dans le premier cas, la FIFA tente depuis la dernière décennie d’améliorer l’expérience des partisans en aménageant des espaces dédiés à faire vivre l’expérience du mondial au-delà de la dimension sportive. Il s’agit souvent de grands espaces festifs qui favorisent l’interaction entre les habitants et les visiteurs étrangers, mais c’est aussi des hauts lieux de consommation de la gastronomie locale, des produits dérivés, du divertissement, etc.

À ce titre, Montréal peut offrir une expérience particulière comparativement aux deux autres métropoles canadiennes en raison de son expérience dans l’événementiel.

Sur le plan des manifestations parallèles (ex : lieu du tirage au sort, quartier général des arbitres, le congrès de la FIFA), le comité de candidature a identifié huit événements qui seront organisés en marge de la Coupe du monde. À ce chapitre, seul Toronto figure en lice pour accueillir un événement alors que Mexico est pressenti pour deux manifestations. Pour le moment, Montréal n’est pas sur le radar, mais comme rien n’est coulé dans le béton, il faut peut-être faire preuve d’ambition.

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