Mines

Cinq mots-clés pour comprendre

Une carotte, un claim, un bail minier… si l’on n’œuvre pas dans le domaine minier, ce jargon peut être opaque. Décryptage avec Richard Simon, directeur du département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal.

Carotte

C’est un cylindre de roche récupéré avec une foreuse au diamant. L’une des étapes importantes de l’exploration minière, la récupération de la carotte permet d’obtenir « un échantillon pour connaître les propriétés mécaniques et la composition de la roche » dans laquelle on envisage de creuser, soutient le professeur Simon. « Généralement, lorsqu’on arrive au forage, il y a toute une série de recherches qui vont avoir été faites. On va notamment avoir fait de la géophysique, donc avoir analysé les propriétés par hélicoptère ou par avion à l’avance. »

Claim

Avant d’effectuer des travaux dans le domaine minier, il est nécessaire pour une compagnie de posséder un claim (à prononcer de façon anglophone). Il s’agit d’un « droit exclusif d’explorer » une surface donnée, qui couvre 400 mètres sur 400 mètres. « C’est comme un permis pour rechercher des minéraux sous la surface », résume Richard Simon. On l’obtient par désignation sur carte du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. C’est un droit qui se renouvelle annuellement.

Bail minier (concession minière)

Autrefois appelé « concession minière », le bail minier est une autorisation donnée par le Ministère pour exploiter un gisement. « Pour pouvoir obtenir le bail, il faut naturellement déjà avoir les claims sur tout le territoire que l’on veut », remarque M. Simon. Typiquement, au Canada, c’est un processus de quatre à cinq ans. Il faut prouver deux choses : d’abord, qu’un gisement exploitable se trouve sur le territoire visé et ensuite, qu’on peut « respecter les mesures environnementales et fournir des plans de fermeture et de restauration du site ».

Recherche de gisements

Synonyme de l’exploration minière, où l’on cible un territoire grâce à des géologues, de la recherche et un peu de forage. Au Québec, on a tendance à utiliser le mot « gisement », tandis que les Européens vont dire « gîte ». « Les gisements, c’est une anomalie, explique Richard Simon. C’est la concentration anormale d’une substance dans un endroit donné, qui se reproduit avec une certaine fréquence. Donc le meilleur endroit pour créer une mine, c’est à côté d’une autre mine. » C’est notamment le cas de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, qui est traversée par la faille de Cadillac – une zone tectonique très riche en or.

Plan de fermeture

Il existe un bon nombre de sites miniers orphelins qui ne sont pas complètement fermés au Québec. « Leurs opérateurs n’existent plus ou ne sont plus solvables et il revient à l’État de payer pour la restauration », indique le professeur. Désormais, on oblige les opérateurs à mettre en garantie la somme nécessaire pour la restauration du site dans leurs trois premières années d’activité. Ils doivent prouver qu’ils seront en mesure de fermer la mine une fois sa durée de vie terminée. Cela se passe bien pour « la majorité des mines », qui sont en activité pendant 10 ou 15 ans, mais complique la tâche aux projets à long terme puisqu’ils doivent mettre une grosse somme de côté dès le début.

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