COMMANDITÉ

Le jazz à Montréal
les moments historiques en 5 chiffres

Comment 40 années peuvent-elles s’être écoulées si rapidement ? Il faut dire que le temps est une suite de courts moments. Comme le soir où une légende de la soul fait trembler la salle. Ou encore la minute où la trompette d’un géant du jazz tient la note. Sans parler du bref instant où deux grands noms du piano se saluent. Voici quelques tableaux faisant revivre ces moments marquants du Festival International de Jazz de Montréal.

4 grandes voix féminines

1983. Théâtre St-Denis. Devant un décor inspiré des gratte-ciel montréalais, la grande dame de 66 ans brûle d’une énergie contagieuse. Elle claque des doigts. Elle hoche la tête. Elle tape du pied. Lors de son concert de clôture, Ella Fitzgerald fait revivre les plaisirs simples et la bonne humeur d’une époque oubliée.

1983. Théâtre St-Denis, soir de canicule. La foule est déjà debout avant que la divine Sarah Vaughan n’ait chanté une seule note. Un trio de piano, batterie et contrebasse joue avec frénésie. Puis, yeux fermés, l’artiste attaque un scat étourdissant, déployant son talent sans égal. Un concert qui marque l’histoire.

2008. Salle Wilfrid-Pelletier. Malgré son maquillage fondant sous la canicule et l’effort, la reine de la soul règne sur scène. Lorsque sa voix claire et puissante fait trembler l’air, le temps s’arrête. Pendant deux soirs, la magie opère. Au retour plus houleux d’Aretha Franklin en 2014, les festivaliers se rappelleront son triomphe précédent.

1992. Salle Wilfrid-Pelletier. Après une prestation brillante du Charlie Haden’s Liberation Music Orchestra, la grande prêtresse de la soul, Nina Simone, monte sur les planches. Avec sa voix riche et profonde, elle envoûte un public captif de son charme.

7 visites de Miles Davis

1982. Théâtre St-Denis. Coiffé d’un bonnet ficelé et de verres fumés, le maître trompettiste brise le silence d’une longue note claire. 1983. Miles Davis chasse les ténèbres, une mégastar portant tuque et veste blanches comme neige. 1985. Dos au public, vêtu d’un blazer aux paillettes scintillantes, l’artiste énigmatique s’approprie la nuit. 1988. Salle Wilfrid-Pelletier. Le grand Miles livre son ultime concert au Festival, deux heures d’improvisation inspirée et de génie brut. À ces quatre apparitions s’ajoutent, en février 1990 – soit un an et demi avant son grand départ –, trois prestations au Spectrum dans le cadre durant Jazz à l’année.

3 concerts de Prince

2001. Salle Wilfrid-Pelletier. Bombardés de pièces denses de jazz fusion et électrique, de nombreux fans de Prince ont déjà quitté les lieux. Les plus fidèles attendent sagement la fin de l’entracte. L’artiste revient alors sur scène et récompense leur patience avec 90 minutes électrisantes de ses plus grands succès. Après cette première apparition, Prince reviendra au Festival pour deux concerts en 2011, faisant vibrer les murs du Métropolis de minuit à 4 h du matin.

2 pianistes légendaires partagent la scène

2004. Salle Wilfrid-Pelletier. Sous les applaudissements de la foule, le pianiste Oliver Jones rejoint sur scène son mentor Oscar Peterson. Une touchante accolade. Des rires complices. Puis, les deux amis se lancent dans une interprétation à deux pianos de Just Friends. La 25e édition du Festival prend fin et une page d’histoire s’écrit.

1 début immortalisé par Ray Charles

1980. Place des Nations de l’île Sainte-Hélène. L’immortel Ray Charles est là, tout sourire derrière ses verres fumés et son nœud papillon. Il parle. Son public écoute. «  La musique est une partie de moi. C’est la même chose pour moi que votre vie, vos yeux ou vos oreilles pour vous.  » C’est le tout premier Festival. C’est le tout premier concert. C’est le premier chapitre de quarante ans d’histoire.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.