Kanye West s’excuse auprès de la communauté juive

Le rappeur américain Kanye West s’est excusé mardi auprès de la communauté juive dans une publication en hébreu sur Instagram, un an après des propos antisémites qui avaient provoqué l’indignation et mis fin à de juteux contrats commerciaux entre de grandes marques comme Adidas et le musicien. « Ce n’était pas mon intention de choquer ou de manquer de respect et je regrette vraiment quelque douleur que j’ai pu provoquer », a-t-il ajouté, alors que son nouvel album Vultures doit sortir le 12 janvier. À l’automne 2022, Kanye West, qui dit souffrir de troubles bipolaires, s’était fendu de plusieurs sorties à caractère antisémite. Lors d’un entretien il y a un an, il avait déclaré voir des « choses positives aussi concernant Hitler », « nous devons arrêter d’insulter les nazis en permanence. […] J’adore les nazis ».

— Agence France-Presse

« Je dois faire quelque chose pour les aider »

Une professeure du cégep de Rosemont contribue à la survie d’une troupe-école de cirque social située dans la capitale cubaine

L’avenir incertain d’une école de cirque social à Cuba, Cirabana Circus, dans un quartier défavorisé de La Havane, a interpellé une enseignante du cégep de Rosemont, Mirabelle Ricard, qui s’est donné une mission : redonner un peu d’espoir à cette troupe-école et faire tout ce qu’elle peut pour l’aider à survivre.

Mirabelle Ricard, qui d’ordinaire voyage « léger » avec un petit bagage à main, débarquera début janvier à Cuba avec quatre immenses valises remplies de costumes, d’équipements et d’accessoires de cirque. Des cordes d’escalade, des mousquetons, des harnais, des chaussons de ballet, du maquillage, mais aussi deux unicycles, des quilles de jonglerie, des diabolos, des échasses, alouette !

C’est sa mère, Marguerite Daigneault, ancienne costumière à Radio-Canada et professeure de couture à l’école Pierre-Dupuy, qui a conçu les 80 costumes qui seront livrés aux deux fondateurs de Cirabana Circus, Carlos Capetillo et Aramis Quintana, qui tiennent cette troupe-école en vie envers et contre tous.

« Ma mère a passé près de 1000 heures depuis le mois de septembre à travailler sur ces costumes, nous dit Mirabelle Ricard. On a demandé les mesures des jeunes qui fréquentent l’école, on a acheté les tissus et elle a confectionné des vêtements sur mesure. C’est ce que je lui ai demandé pour mes 50 ans à l’automne : du temps pour ce projet qui me tient à cœur. S’il y en a qui ne croient pas au père Noël, je peux dire que je connais personnellement un lutin ! »

Photoreportage

C’est lors d’un voyage à Cuba l’été dernier que Mirabelle Ricard a rencontré les fondateurs de Cirabana Circus.

« J’y étais pour un projet de photoreportage sur les artistes cubains, nous explique cette professeure de communication, qui a également travaillé comme intervenante sociale par le passé. J’avais pris des photos en 2015 à l’occasion de la Biennale d’art contemporain [pour le magazine Vie des arts], mais la situation s’est vraiment dégradée depuis. Je n’ai pas retrouvé la joie de vivre des Cubains que j’avais rencontrés à ce moment-là. »

Le retour de l’embargo sous la présidence de Donald Trump (levé durant le mandat de Barack Obama), l’inflation galopante, l’endettement du gouvernement (notamment pour trouver un vaccin contre la COVID), la pénurie de pétrole, les problèmes d’approvisionnement en nourriture, les coupures de courant, le quotidien est de plus en plus difficile pour les Cubains.

« Le salaire moyen est de 30 $ US par mois. Or, un simple vélo coûte 300 $ US… Mon interprète, Daniela, qui travaille dans une bibliothèque 40 heures par semaine, gagne 12 $ US par mois, mais le coût de la vie est élevé. »

— Mirabelle Ricard, professeure de communication et médias au cégep de Rosemont

Bref, quand elle a visité l’école de Cirabana Circus, qui existe depuis 14 ans, elle a eu un coup de cœur instantané.

« Ils sont installés dans un ancien théâtre désaffecté de La Havane, le toit coule, le plancher est en béton, il n’y a pas beaucoup de lumière, mais ils ont un espace pour s’entraîner et ils font des spectacles de rue, nous dit-elle. Ils sont tellement motivés, mais ils manquent de tout, et quand j’y étais, il n’y avait plus que 15 jeunes participants. Leur avenir était de plus en plus incertain. Je me suis dit : je dois faire quelque chose pour les aider. »

Collecte de fonds

Au mois d’octobre, elle a exposé une quarantaine de ses photos de la troupe-école de cirque au cégep de Rosemont. Expo qu’elle souhaite proposer à la Tohu et dans les maisons de la culture l’année prochaine.

Tous les profits de la vente des clichés ont servi aux achats qu’elle compte apporter en janvier pour ce projet qu’elle a baptisé Sueño (« rêve » en espagnol).

Elle a aussi organisé une collecte de fonds, qui a rapporté environ 1500 $, ce qui, encore là, lui a permis d’acheter les accessoires et équipements de première nécessité de la troupe-école. Le reste leur sera remis en argent.

Pourquoi ne pas avoir contacté le Cirque du Soleil, qui finance de nombreux projets de cirque social, ou encore l’École nationale de cirque de Montréal ?

Mirabelle Ricard y a pensé, a pris contact avec le Cirque, mais il n’y a pas eu de suite à ses demandes. Elle a donc décidé de prendre les choses en main. Ultimement, qu’est-ce qui a motivé Mirabelle Ricard à consacrer, seule, autant d’énergie à donner un répit à cette troupe-école, dont elle ignorait l’existence il y a à peine six mois ?

« J’ai beaucoup voyagé, j’ai vu la misère ailleurs et je trouve ça dommage de voir des jeunes limités dans leurs désirs et leurs rêves, surtout lorsque je vois des gens se servir des arts pour faire du bien, comme le fait cette école de cirque, répond-elle. Dans ce quartier, il n’y a pas de parc, pas de modules de jeu, de piscine communautaire, donc ce cirque-là remplit un besoin de s’amuser, de rayonner. Je me suis juste dit : pour ma fête, mon cadeau, ça va être de leur donner un coup de main. »

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