Mille et un gestes gentils
À la suite de la parution du dossier « La gentillesse, alliée du bien-être », vous avez été nombreux à nous transmettre vos histoires de bonté. En voici quelques-unes.
Le temps d’un café
En voyage à Paris, il y a plusieurs années, j’ai raté mon vol de retour vers Montréal. Seule et complètement désemparée, je me suis retrouvée en pleurs dans les toilettes publiques d’un centre commercial. En voyant la scène, une dame qui s’y trouvait m’a tout bonnement invitée à aller prendre un café avec elle. J’ai accepté. On a échangé sur tout et sur rien. Ça m’a fait un bien fou ! Un des plus beaux gestes qu’une inconnue a faits à mon égard.
— Fannie Allard-Richard
Comme le bouquet de la mariée
Aujourd’hui, un trentenaire est venu m’offrir un bouquet de fleurs, alors que j’arrivais à ma voiture avec quelques sacs d’épicerie. Il m’a dit : « Ces fleurs sont pour vous, madame. » Quelle surprise agréable ! Il m’a expliqué qu’il voulait offrir des fleurs à quelqu’un aujourd’hui et qu’il m’a aperçue. La rencontre fut brève, mais, une fois assise dans ma voiture, j’étais émue aux larmes. Aussi contente que si j’avais attrapé le bouquet de la mariée !
— Lise Fournier
Le câlin d’une inconnue
Un matin, en allant vers le bureau, j’avais le cœur lourd. Quand je suis passée devant l’église Notre-Dame, j’ai vu une fille d’environ mon âge. Elle pleurait en essayant d’être discrète. Je lui ai demandé si elle voulait un câlin. Elle a hoché la tête sans rien dire. Je lui ai alors fait un câlin. La vérité, c’est que j’avais vraiment besoin de ce câlin-là, moi aussi. Je me sentais liée à cette personne par le fait que nous étions toutes les deux tristes au même endroit. Ça m’a tellement fait du bien de partager ce moment avec elle. Ça fait plus de 10 ans et j’y pense régulièrement.
— Véronique Gareau-Chiasson
La gentillesse qui nourrit
Au tout début de la pandémie, j’ai eu un accident qui m’a clouée seule chez moi, sans pouvoir marcher, pendant des semaines. Un couple d’amis m’a apporté des repas maison et ce qu’il fallait pour pouvoir prendre une douche en toute sécurité. Cela m’a tellement touchée que j’en ai pleuré. De plus, une amie des Îles-de-la-Madeleine a trouvé un traiteur près de chez moi et m’a fait livrer quantité de repas pour me permettre de manger correctement. Ma mère a aussi fait de même. Une fois remise, j’ai donné au suivant en préparant des repas pour ma mère. La générosité et la gentillesse nous nourrissent, sans jeu de mots !
— Céline Jalbert
Au-delà de la frontière de la langue
Nous résidons dans Lotbinière, milieu rural où il y a beaucoup de travailleurs agricoles saisonniers. Un jour, à la sortie d’une épicerie, nous avons remarqué un jeune travailleur sortant avec une grande quantité de sacs. Il s’apprêtait à porter le tout sur son vélo. Malgré nos pauvres connaissances en espagnol, nous lui avons proposé de le transporter jusque chez lui. Il nous a dit qu’il acceptait, mais seulement pour les sacs. Lui, il reviendrait à vélo. Nous lui avons répété que nous pourrions le ramener, mais rien à faire. Nous sommes redevables vis-à-vis de ces personnes qui viennent nous aider à soutenir nos entreprises et nous devons les aider dans leur quotidien.
— Bertrand Le Grand
Des sourires gratuits
J’ai toujours perçu la gentillesse comme quelque chose qui va de soi. Je suis persuadée que mes sourires quotidiens gratuits à de purs étrangers ont pu un jour ou l’autre apporter du baume dans la journée d’une personne. Parfois, je trouve que le monde manque de sensibilité. Nous oublions que nous côtoyons d’autres humains qui, comme nous, ressentent de la peine, de la joie, de la honte, de la tristesse, de la fierté ou tout autre sentiment.
— France Fontaine
Dans un murmure
La première fois que j’ai démontré de la gentillesse, c’était dans un autobus municipal à Montréal. J’avais 11 ans. Une dame était devant la sortie arrière et attendait pour descendre. Elle retenait des larmes. Tout son être criait une détresse silencieuse. Sa main était appuyée sur une rampe devant mon siège. J’ai mis ma main sur la sienne. Elle a reculé. Je l’ai regardée dans les yeux et j’ai appuyé un peu plus sur sa main. J’ai murmuré : « Courage ! » Elle est descendue et je ne l’ai jamais revue... Le soir, je me suis demandé ce qui causait sa détresse. Je n’ai pas trouvé de réponse, mais je me suis dit que mon geste avait peut-être contribué à alléger celle-ci.
— Monique Vaillancourt
Un coup de main
Pas plus tard qu’hier, alors que je sortais d’un magasin à grande surface avec une feuille de 4 x 8, je me disais que ça serait bien qu’une personne m’aide à entrer cette feuille dans mon VR. Il ventait en plus. Je suis capable de le faire seul, mais étant beaucoup fatigué ces temps-ci, je l’espérais. Rendu à mon véhicule, un homme m’a demandé, avec une belle simplicité, si j’avais besoin d’aide. J’ai dit oui, bien sûr. À une époque où le « je-me-moi » prend beaucoup de place, ce geste de gentillesse m’a fait un très grand bien... à lui aussi, je suppose.
— Richard Charrette
Certaines réponses ont été abrégées et condensées à des fins de clarté et de concision.