Culture sur le web

M’entends-tu ? dans le monde entier

Les tribulations d’Ada (Florence Longpré), Fabiola (Mélissa Bédard) et Carolane (Ève Landry) pourront être désormais suivies par les téléphages partout sur la planète. La boîte de production Trio Orange a fait l’annonce jeudi que la première saison de la série originale de Télé-Québec, M’entends-tu ?, de Florence Longpré, est accessible dès ce jeudi dans plus de 190 pays sur Netflix. La série de 10 épisodes sera offerte en 30 langues dans le monde. Depuis sa création en 2018, M’entends-tu ? a séduit public et critique grâce à son ton unique, ses personnages attachants et ses thématiques universelles, dont l’amitié, la solidarité et la pauvreté. Idée originale de Florence Longpré, la saison 1 de M’entends-tu ? a été écrite en collaboration avec Pascale Renaud-Hébert et Nicolas Michon, réalisée par Myriam Bouchard et produite par Carlos Soldevilla. La série est aussi offerte sur le site de Télé-Québec gratuitement de même que sur Club illico et sur ICI Tou.tv Extra.

— Luc Boulanger, La Presse

Arts vivants/covid-19

Le dialogue s’installe entre la ministre et les artistes

Une rencontre entre le milieu des arts vivants et la ministre de la Culture, Nathalie Roy, s’est tenue mercredi matin. Ces échanges ont rassuré les représentants de la danse et du théâtre, même s’il reste beaucoup d’inquiétude et des problèmes à résoudre.

Après la confrontation, la réconciliation ? La rencontre longtemps souhaitée entre le milieu des arts vivants et la ministre de la Culture a été appréciée par tout le monde. « La ministre a bien tendu l’oreille. Elle nous a rappelé qu’elle demeure une alliée, qu’elle souhaite maintenir un lien direct avec nous », explique Mélanie Demers. La chorégraphe faisait partie du groupe de 10 acteurs du milieu qui ont participé à la visioconférence mercredi matin. Selon elle, la ministre Roy a lancé un plan de relance, alors que « le milieu a d’abord besoin d’un plan pour sortir de la crise ». « Comme a dit Ginette Noiseux de l’Espace GO, explique Mélanie Demers, il faut d’abord nettoyer les ruines pour pouvoir rebâtir. »

La réalité du terrain

Le metteur en scène Martin Faucher, présent à la rencontre, croit aussi que la ministre a mieux compris les réalités et les inquiétudes du milieu : « On est tous dans l’urgence, l’inconnu. Ça bouge et change tous les deux jours ! Or, pour s’en sortir, en théâtre comme pour d’autres domaines, il faut consulter les praticiens sur le terrain ; et pas seulement prendre des décisions dans des bureaux. »

Selon le directeur artistique du festival TransAmériques (FTA), la rencontre a permis d’ouvrir « un dialogue utile » avec des échanges francs avec la ministre : « Il reste un bon bout de chemin à faire, mais on s’est entendus au moins sur trois points importants : le fonds d’urgence pour aider les travailleurs pigistes (interprètes, techniciens, dramaturges, concepteurs) en chômage, et qui sont dans une immense précarité ; la capacité des entreprises d’honorer les contrats avec leurs pigistes pour les spectacles annulés ; et l’accès aux lieux de diffusion le plus rapidement possible. » « La Santé publique doit faire de l’accès à nos salles de répétitions une priorité, poursuit Martin Faucher. C’est d’une importance cruciale pour la suite des choses ! Tout part de là pour nous permettre de redémarrer la machine. »

En attendant les règles

D’ailleurs, les directions des théâtres doivent recevoir bientôt un guide des mesures sanitaires de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), à la fois pour les aider à la réouverture des salles au public et établir les règles sanitaires de chacun des lieux. « Ce cahier nous fournira les outils et les balises pour reprendre notre travail, dit Martin Faucher. Mais il faudra aussi que le gouvernement nous accompagne, afin de nous permettre de bien appliquer ces normes et contrebalancer les pertes une fois ces mesures mises en place. »

Selon lui, le défi des gens en théâtre et en danse, c’est d’être capables d’agir dans l’urgence du moment, tout en planifiant l’avenir. Un avenir devenu extrêmement flou, avec la pandémie. « On comprend les défis des autorités publiques, mais les arts vivants ont subi un traumatisme depuis trois mois. Il y a des travailleurs culturels qui pensent déjà à changer de carrière à cause de la précarité, du manque d’argent. Si l’on ne fait rien, il y aura une perte d’expertise et un manque de main-d’œuvre. Cela aura de graves répercussions dans le milieu culturel », dit M. Faucher.

Le CQT et le RQD prennent le relais

Outre M. Faucher et Mme Demers, Olivier Kemeid du Quat’Sous, Sylvain Bélanger du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Ginette Noiseux d’Espace GO, Claude Poissant du Théâtre Denise-Pelletier, Annie Trudel du Conseil québécois du théâtre ainsi que les metteurs en scène Denis Marleau, Brigitte Haentjens et Stéphanie Jasmin ont participé à la rencontre avec Nathalie Roy et son équipe.

« On souhaite que la conversation avec le ministère et le Conseil des arts et des lettres du Québec continue, ajoute Mélanie Demers. Le Conseil québécois du théâtre et le Regroupement québécois de la danse vont prendre le relais pour garder le dialogue d’ici la reprise des activités. »

Rappelons que le gouvernement du Québec a annoncé lundi son Plan de relance économique du milieu culturel, qui prévoit des dépenses de 400 millions. De cette somme, près de 51 millions seront attribués à la création et la diffusion dans des espaces inédits et des salles adaptées aux nouvelles règles sanitaires. Une réouverture possible des lieux de diffusion des arts de la scène autour de la Fête nationale est toujours envisagée. La Santé publique doit aussi indiquer aux compagnies le nombre de spectateurs qu’elles pourront accueillir, qui variera probablement entre 30 et 50 % de la capacité des salles.

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