Ababouiné

Les premières images du nouveau film d’André Forcier dévoilées

Filmoption international, Les films du Paria et MAX Films dévoilent ce vendredi la bande-annonce d’Ababouiné, 17e film d’André Forcier. Écrit avec François P. Forcier, Laurie Perron et Jean Boileau, d’après une idée originale du cinéaste, Ababouiné nous transporte en 1957 dans le Faubourg à m’lasse, ancien quartier du Centre-Sud de Montréal. Atteint de la poliomyélite, le jeune Michel Paquette (Rémi Brideau) préfère lire de la poésie aux éditions Saint-Amour et fille que d’aller à la messe dominicale. Le garçon de 12 ans y donne également un coup de main au pamphlétaire Archange Saint-Amour (Gaston Lepage) pour imprimer Vive le Québec laïque, ce qui a pour effet de choquer le clergé. Dès lors, une lutte féroce oppose le sévère vicaire Cotnoir (Éric Bruneau) et le prof anarchiste Rochette (Martin Dubreuil). Ababouiné, qui arrive au cinéma le 23 août, met également en vedette Rémy Girard, Pascale Montpetit et Mylène Mackay. — Manon Dumais, La Presse

L’acteur Donald Sutherland s’éteint

Los Angeles — L’acteur canadien Donald Sutherland est mort à l’âge de 88 ans, a annoncé jeudi son fils Kiefer sur les médias sociaux.

« Personnellement, je pense que c’est l’un des acteurs les plus importants de l’histoire du cinéma, a écrit Kiefer Sutherland. Jamais intimidé par un rôle – bon, brute ou truand. Il aimait ce qu’il faisait et faisait ce qu’il aimait, et on ne peut rien demander de mieux. Une vie bien vécue. »

Avec sa taille de 1,93 m, de grands yeux bleus et une voix de baryton, Donald Sutherland a eu une présence marquante au cinéma, à la télévision et à la radio pendant plus de 50 ans.

Il aura été le chirurgien sarcastique Hawkeye Pierce dans la version cinématographique de M*A*S*H (1970), le mari troublé de Julie Christie dans le suspense Don’t Look Now de Nicolas Roeg (1973), un officier du renseignement dans le JFK d’Oliver Stone (1991) et, plus récemment, le dictateur fasciste Snow dans la franchise des Hunger Games.

Il a également joué dans une nouvelle version d’Invasion of the Body Snatchers (1978) et dans la version de 2005 de Pride and Prejudice.

À la télévision, il a interprété le président de la Chambre des représentants dans la série Commander in Chief (2005-2006) et le riche patriarche dans Dirty Sexy Money (2007).

Bien qu’il ait joué dans plus d’une centaine de films, Donald Sutherland n’a jamais été finaliste pour un Oscar. Il a cependant reçu un Oscar honorifique en 2017, deux nominations aux BAFTA britanniques, un prix Emmy et deux Golden Globes.

Il a également été fait Officier de l’Ordre du Canada et a remporté un Génie et un Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle.

Donald Sutherland est né à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et bien qu’il ait travaillé partout dans le monde, il possédait toujours une maison sur le bord du lac Memphrémagog, dans les Cantons-de-l’Est, où il organisait des dîners pour sa famille et ses célèbres amis.

« J’aime ce pays », déclarait-il en 2000 lorsqu’il a reçu le Prix du Gouverneur général. « Vous savez, [W.H.] Auden, le poète anglais, a dit que l’espoir d’un poète est d’être comme un bon fromage de vallée : local, mais prisé ailleurs. C’est un peu ce que je ressens. »

Donald Sutherland a grandi à Bridgewater, en Nouvelle-Écosse. Son père, Frederick Sutherland, était vendeur et sa mère, Dorothy Isobel, professeure de mathématiques.

À 14 ans, il décroche un emploi à temps partiel de DJ et présentateur de nouvelles pour la station de radio locale CKBW. C’est le début d’une carrière parallèle réussie dans le domaine de la voix de narration – une activité que son fils Kiefer a également exercée.

Donald Sutherland étudie ensuite l’art dramatique, le génie et l’anglais à l’Université de Toronto, où il joue devant le public du Hart House Theatre – et rencontre sa première femme, Lois Hardwick. Ses souvenirs de soirées arrosées à sa résidence étudiante de l’Université de Toronto auraient inspiré le film American College de 1978, dans lequel il a joué.

Il part pour Londres

Après avoir obtenu son diplôme en 1958, Sutherland fréquente la London Academy of Music and Dramatic Art en Angleterre et continue à jouer avec le Perth Repertory Theatre en Écosse et dans le West End de Londres.

Au début des années 1960, il fait la transition vers les longs métrages, notamment les suspenses et films d’horreur Le château des morts-vivants et Dr. Terror’s House of Horrors. Il décroche également de petits rôles dans des séries télévisées.

En 1966, Sutherland épouse sa seconde femme, l’actrice et militante canadienne Shirley Douglas, fille du fondateur de l’assurance maladie Tommy Douglas. La même année, ils ont les jumeaux Rachel et Kiefer. Ce dernier est lui-même devenu une vedette à part entière avec des films comme The Lost Boys et la populaire télésérie 24.

Lorsque Sutherland a vu que son fils voulait suivre ses traces, il lui a donné un conseil important : « Je me fiche de ce que tu fais de ta vie, mais ne mens pas dans ton travail, car ça te rattrapera », raconte Kiefer Sutherland, citant son père, dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne en 1998.

La percée de Donald Sutherland aux États-Unis a lieu en 1967 avec le film The Dirty Dozen, dans lequel il tient l’affiche avec de grandes vedettes comme Lee Marvin et Charles Bronson.

Trois ans plus tard, il consolide son statut de vedette à Hollywood avec deux autres films de guerre : la satire oscarisée de Robert Altman sur la guerre de Corée, M*A*S*H, et Kelly’s Heroes, aux côtés de Clint Eastwood et Telly Savalas.

Les années 1970 ont été une période particulièrement active pour Sutherland, avec des rôles variés dans une vingtaine d’autres projets, dont Klute, avec Jane Fonda, le Casanova de Fellini ou Invasion of the Body Snatchers. Ses rôles dans Don’t Look Now et Steelyard Blues lui valent des nominations pour le prix du meilleur acteur aux BAFTA.

Une épouse québécoise

La vie privée de Sutherland a également fait la une des journaux au cours de cette décennie. Il y a eu d’abord sa liaison très médiatisée avec Jane Fonda, avec qui il a également contribué à la création d’un spectacle de tournée pacifiste appelé FTA Tour (Free the Army). Plus tard, il a épousé l’actrice québécoise Francine Racette, avec qui il a eu trois fils : Roeg, Angus et Rossif, vedette de Poor Boy’s Game.

Dans les années 1980, Donald Sutherland continue à jouer à un rythme effréné, dans près d’une vingtaine de films, dont Ordinary People, de Robert Redford, pour lequel il a été finaliste pour un Golden Globe, et Threshold, qui lui a valu un prix Génie au Canada.

Il a remporté deux Golden Globes : en 1996 pour son rôle de soutien dans Citizen X, pour lequel il a également remporté un prix Emmy, puis en 2003 pour le film de HBO Path to War.

Il a également pu travailler avec ses fils acteurs, partageant l’écran avec Kiefer dans les films Max Dugan Returns et A Time to Kill, ainsi qu’avec Rossif dans The Con Artist.

Donald Sutherland était par ailleurs un grand fan de baseball et des Expos de Montréal.

Hommage de Justin Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau a regretté la disparition de ce « fier Canadien », « un grand acteur qui a œuvré dans l’industrie du cinéma international pendant plusieurs décennies ».

« C’est un moment très triste, je pense à Kiefer et à toute la famille Sutherland, mais je pense aussi à la communauté des artistes à travers le pays qui ont perdu un autre grand aujourd’hui », a-t-il réagi en marge d’une annonce en Nouvelle-Écosse, jeudi après-midi.

Il s’est souvenu d’une rencontre avec Donald Sutherland alors qu’il était jeune homme. « J’étais totalement en admiration. Il avait une présence impressionnante, et exerçait son art avec brio », a raconté le premier ministre, qui a appris la mort de l’acteur alors qu’il était au lutrin.

— Avec Mélanie Marquis, La Presse

Donald Sutherland en cinq films

Le Canadien Donald Sutherland a joué dans près de 200 films et séries, travaillant avec des réalisateurs talentueux comme Federico Fellini (Casanova), Robert Altman (M*A*S*H) ou Oliver Stone (JFK). L’acteur polymorphe, qui a connu une fin de carrière prolifique, avait reçu un Oscar d’honneur en 2017.

1. M*A*S*H (1970)

Cette farce antimilitariste de Robert Altman révèle Donald Sutherland qui, trois ans plus tôt, avait déjà participé à The Dirty Dozen, brûlot pacifiste réalisé par Robert Aldrich sorti pendant la guerre du Viêtnam.

Trois jeunes chirurgiens, parmi lesquels Donald Sutherland, vont semer le désordre dans une base de l’armée américaine en Corée. Envoyés pour soigner les blessés, les trois hommes, adeptes des femmes et de l’alcool, vont participer à cette guerre cruelle dans la joie et la bonne humeur.

M*A*S*H vaut à Donald Sutherland, lui-même militant pacifiste, une nomination aux Golden Globes.

2. Klute (1971)

Dans ce thriller d’ambiance du réalisateur Alan J. Pakula, Donald Sutherland incarne John Klute, un mystérieux détective privé, parti à la recherche d’un homme qui a disparu dans d’étranges circonstances. Sur sa piste, il rencontre Jane Fonda, une prostituée pas ordinaire, harcelée au téléphone par un maniaque sexuel. L’actrice, sa compagne de l’époque, reçoit un Oscar et un Golden Globe pour ce rôle.

3. Casanova (1977)

Il n’était pas son premier choix, mais Federico Fellini a fini par choisir Donald Sutherland pour incarner sa vision du séducteur « sans âme, vide de sens ».

Le réalisateur détestait Casanova, et l’acteur canadien lui sert d’abord de défouloir. Il le poudre, le grime, le rase pour lui agrandir le front et le transformer en pantin obscène.

Mais en définitive, l’acteur, sous le charme capricieux du réalisateur, confiait à Libération que « le tournage fut en fait comme un long ébat amoureux ». À la fin, « il m’a offert une montre en or avec ces mots gravés : “Avec tout mon amour, Federico”. J’aurais pu arrêter ma carrière à ce moment-là. »

4. JFK (1991)

Dans l’enquête sur l’assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy, un procureur va plus loin que la vérité donnée par les autorités. Sutherland joue le rôle de Mister X, la mystérieuse source anonyme qui donne des informations cruciales sur l’entourage du président.

Le film d’Oliver Stone est un grand succès, obtenant 16 citations et 5 récompenses (Oscars, Golden Globes et BAFTA), mais aucune pour Sutherland.

5. The Hunger Games (2012-2015)

Donald Sutherland joue le rôle du président Coriolanus Snow, dictateur cruel de « Panem », nation née des cendres de l’Amérique du Nord postapocalyptique, dans les films de la série The Hunger Games. Il excelle en tourmenteur implacable de l’héroïne incarnée par Jennifer Lawrence.

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