Maladie cœliaque : beaucoup plus qu’une intolérance au gluten
Chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque, l’ingestion de gluten — une protéine présente dans le blé, le seigle et l’orge — provoque une réaction du système immunitaire qui attaque l’intestin grêle. Cela endommage les villosités intestinales, des protubérances qui ressemblent à des doigts minuscules et qui contribuent à l’absorption des nutriments. Peu importe la quantité de nourriture consommée, l’organisme éprouve alors de la difficulté à extraire la valeur nutritive des aliments, ce qui entraîne divers problèmes de malnutrition.
Les symptômes classiques de la maladie cœliaque s’apparentent à ceux de nombreux autres troubles digestifs : diarrhée chronique, douleurs abdominales, carences nutritives, perte de poids… Des symptômes atypiques sont également rapportés, y compris l’anémie, l’ostéoporose, la fatigue extrême, les ulcères buccaux, l’érosion de l’émail dentaire et divers troubles neurologiques. Enfin, certaines personnes demeurent asymptomatiques, mais subissent tout de même des dommages à leur intestin grêle et, sans traitement préventif, risquent de subir des complications à long terme.
La cause de cette maladie demeure inconnue. Environ 1 % de la population en souffre, mais à peine 3 personnes atteintes sur 10 auraient obtenu un diagnostic auprès d’un médecin2. Ceux et celles dont un membre de la famille immédiate est touché par ce problème de santé ont 1 chance sur 10 de le développer à leur tour2. Enfin, la maladie cœliaque est plus répandue chez les personnes de descendance européenne qui sont en situation d’obésité ou qui vivent déjà avec une maladie auto-immune, telle que le diabète de type 1.
À ce jour, un seul traitement s’avère efficace pour gérer cette maladie incurable : l’adoption pour la vie d’un régime sans gluten strict. Éliminer tout gluten de l’alimentation entraîne habituellement une amélioration des symptômes en quelques jours3. Il faut ensuite patienter de trois à six mois pour réparer les dommages précédemment causés à l’intestin grêle, puis jusqu’à deux ans avant que le corps humain retrouve sa forme optimale3.
Entre 10 et 15 % des gens atteints de la maladie cœliaque développent également la dermatite herpétiforme, la « maladie cœliaque de la peau ». Cette éruption cutanée provoque des démangeaisons et une sensation de brûlure. La prise d’antibiotiques traite spécifiquement ce problème de peau, mais doit tout de même être combinée au régime sans gluten.
Impossible de tricher : même consommer par mégarde les miettes de pain sur une planche à découper peut suffire à déclencher une réaction immunitaire chez les personnes atteintes de la maladie. Le gluten se retrouve aussi dans une multitude de produits — y compris des condiments, des dentifrices et des suppléments alimentaires — et peut facilement contaminer d’autres céréales comme l’avoine. Les adeptes du régime sans gluten doivent ainsi surveiller avec soin les emballages et les ingrédients de tout ce qu’ils et elles mangent. Il est fortement recommandé de consulter un ou une nutritionniste afin d’obtenir des conseils, et de demander le suivi d’un médecin sur une base régulière.
En épicerie, les produits sans gluten sont généralement vendus plus cher que les produits standards. Les gens qui ont obtenu un certificat médical confirmant un diagnostic de maladie cœliaque peuvent réclamer le crédit d’impôt pour frais médicaux afin de couvrir cette dépense additionnelle. La démarche est plutôt complexe et nécessite de conserver les factures de tous les aliments achetés, sans oublier des preuves du prix des produits équivalents (sous forme de photos, par exemple).
L’organisme Cœliaque Québec publie une grande quantité d’information sur la maladie, des conseils sur l’alimentation ainsi que des recettes, et offre aussi un répertoire de diététistes-nutritionnistes spécialisées en alimentation sans gluten stricte.